Dnj a écrit : ↑mer. 3 nov. 2021 16:13
l'infidélité vient de plusieurs choses qui se mélangent :
- Un manque de confiance en soi (i.e : besoin de validation extérieur. La personne a besoin de l'extérieur car elle ne peut s'auto valider, et sera donc sensible aux signaux qui vont dans ce sens. "j'avais besoin de prouver que je peux séduire", etc.).
- Un manque de capacité interne à se définir des limites. Avoir des valeurs, c'est avoir un "donc" : "je suis fidèle DONC je ne répondrai pas favorablement à cette demande de tel mec". La plupart des gens défendent des valeurs mais avec un "sauf" : "je suis fidèle... sauf si un jour mon mari me délaisse et que je traverse une passe difficile".
Sur ce dernier point, j'avais trouvé une autre formulation d'un psy qui en a fait une synthèse (j'ai oublié la référence).
Pour la personne profondément fidèle, la fidélité est un préalable au bonheur. Pour les personnes moins sûres de leurs bases, la fidélité est une conséquence du bonheur.
Ja rajouterais que pour les structurels, la fidélité est un accessoire pour eux-mêmes mais une obligation pour leur partenaire (ils ne supportent pas).
(J'évacue le cas des poly assumés : eux aussi ont des valeurs de fidélité mais pas placés au même endroit).
De fait, le fidèle, heureux ou pas, attend que "plus tard" le problème soit résolu (l'herbe est plus verte là où on arrose, on investit : "on arrosera demain, là, je gère mille autres choses").
L'infidèle conjoncturel ou passager attend que le problème se résolve "ailleurs" (l'occasion fera le larron : il attend que "quelqu'un" l'aide à sortir de la merde dans laquelle il est englué. Ce quelqu'un sera vu comme un "libérateur" du quotidien un peu lourd à supporter).
Linfidèle structurel n'est jamais pleinement heureux donc... (le larron se fabrique en permanence des occasions.
L'herbe sera toujours et inévitablement plus verte ailleurs).
De là on peut ne pas parler d'exception à la règle mais plutôt d'une règle implicite (je ne sais pas si le principe est pertinent sachant qu'il y a un écart entre le comportement et le déclaré mais en même temps, le conjoncturel "croit" à ce qu'il dit et "croit" également à ce qu'il fait dans une sorte d'embrouille justificative qui permet d'apaiser certaines tensions.)
Pour moi l'infidèle structurel est un poly non assumé qui refuse les règles du jeu et notamment la concurrence (par définition les poly sont ok entre eux pour aller voir ailleurs mais l'ego du structurel le met face à quelque chose qui le dépasse et l'angoisse). Ce qui en fait une personnalité pathologique qui sait dès le départ de façon plus ou moins conscientisée qu'elle ne sera pas fidèle. Elle essaie juste de s'en convaincre un temps ("si je suis heureux, je peux être fidèle. Tiens... Je suis heureux deux mois...") mais ses actions n'auront qu'un seul but : MOI.
Le phénomène des fréquentation est valable pour ceux qui ne sont pas très stables sur leurs bases. On leur donne l'occasion d'essayer "autre chose". Le structurel, lui, peut être entouré de gens très corrects, il ira toujours vers "ailleurs", là où l'herbe n'est pas forcément plus verte.
Il ne se "corrigera" que s'il perçoit que son problème en est un. Ce n'est quasiment jamais le cas. C'est toujours "l'autre" qui a un problème (cetafote compulsif).
Pour des raisons qui doivent s'expliquer par le ton du site, les interventions, la gravité des cas présentés, SOS semble "attirer" plutôt des victimes de cas pathologiques. (Mais c'est pas parce qu'on en parle beaucoup ici qu'il n'y a que cela.)
Concernant le passif familial, il y a en effet deux grandes familles. Je te laisse faire la synthèse :
Famille 1 :
viewtopic.php?p=58008#p58008
viewtopic.php?p=58018#p58018
Famille 2 :
viewtopic.php?p=58019#p58019
Et tout ça avec les orientations éducatives qui tempèrent ou accentuent tel ou tel phénomène.
viewtopic.php?p=58011#p58011
Ainsi, dans les grandes lignes, je valide la notion de cocktail.
Les positionnements personnels semblent être toutefois assez déterminants, le contexte agissant d'abord sur des "personnalités molles" sur le principe de plaisir pourrait t on dire. En ce sens, il y a plus de points communs entre un fidèle et un poly (règles clairement définies sans dérogation possible) qu'entre un fidèle et un conjoncturel (pas les mêmes règles : asymétrie dans le couple) mais le structurel lui met tout le monde hors jeu (perversion des règles, toujours à l'avantage du structurel).
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)