Dnj a écrit : ↑sam. 5 juin 2021 19:58
@sp je suis curieux sur un truc :
Bah moi j'ai fait un pas hors du couple. C'était une question de survie pour des raisons qu'il me faudrait trois pages web à développer.
Sans mettre nécessairement 3 pages, tu saurais résumer le pourquoi en quelques lignes ?
Je sais que vais merder en racontant.
Et je risque même d'être compris de traviole mais bon, on essaie.
Disons que tout part d'une espèce de toile d'araignée tissée par ma femme - avec mon coupable assentiment inconscient - mais entretenu par sa mère aussi (Mamie).
Jeu psychologique très con :
la mère : ma fille devra se marier à un millionnaire riche, beau et intelligent vu qu'elle a un port de tête magnifique (ok c'est le désir de presque toute mère mais là c'était pathologique).
La fille : j'ai envie de faire chier maman, je sortirai avec des mecs qu'elle aime pas (putain de dépendance affective genre ado pas finie) pour deux raisons
1) j'ai pas confiance en moi, je ne mérite donc pas un millionnaire riche, beau et intelligent
2) j'ai une personnalité double donc a) ma mère a raison mais je fais le contraire vu qu'elle a tort b) je cherche pas le grand amour mais je cherche le grand amour (conclusion : je sais pas me fixer et je finis par haïr ceux qui me font du bien.)
Je blague pas. Ca a été dit par les deux intéressées.
Je me rappelle avoir eu une période (une période hein) sexuellement faste et amoureusement au top, c'était quand mamie avait des paroles positives pour sa fifille : "Wow, ma chérie, tu t'en sors bien avec ton boulot, ton mari, tes enfants !" Là, elle m'aimait. Son humeur amoureuse était donc suspendue à la température rectale de sa mère.
Après m'avoir follement aimé (tout en se méprisant - ben voilà quoi - et en me méprisant), elle développe l'idée très commune que je ne suis pas suffisant. En rien. (Mamie jubile en son fort intérieur. D'où les petites phrases "Tu sais, c'est beau l'Italie" - ma femme et son amant là-bas. "Je vais te demander quelque chose de difficile mais accepte qu'elle aille voir ailleurs, supporte, moi j'ai supporté" ou encore "Tu fais bien de le tromper, c'est pour la fois où lui te trompera, tu prends de l'avance car tous les hommes sont pareils", "Tu as quand même de la chance qu'elle ne te quitte pas"
)
Alors je sais beaucoup le racontent mais la petite différence peut-être c'est que ça s'est installé dès le début de la relation. Des petites paroles, des remarques, des comparaisons. Mais avec du vernis dessus. (Le côté double). C'est pas clair, on sent que ça va pas, mais on est "heureux" d'être "l'élu".
Sexuellement, c'était super étrange. Techniquement, j'aurais dû la tromper mille fois tellement j'avais rien. Mais dans le même temps, elle réussissait à me culpabiliser. Genre un top model qui fait des films érotiques frigide. Dans ma tête, tout était de ma seule et unique faute : plutôt "sérieux", j'avais pas eu beaucoup d'aventures avant elle. Elle, avait enchainé. Mais s'ils étaient tous si merveilleux, pourquoi les avait-elle tous cocufiés et quittés ?
J'ai pas la mentalité violeur : elle se refusait à moi, je m'occupais autrement. Boulot (et là face je gagne, pile tu perds
: tu entreprends, "c'est pas le moment", tu fais rien "fallait insister"). Et quand elle se refusait pas, y avait toujours un truc moisi derrière. C'était devenu un enfer. Et je glissais doucement vers la tombe sexuelle (je redis pas la fois où, enceinte, elle m'a regardé dans les yeux avec bébé dans le ventre en me disant "j'ai envie d'aller voir ailleurs". Qui a la répartie pour un truc pareil ? Surtout toi, jeune papa, heureux comme tout...). Ça allait jusqu'à la panne totale (jamais eu avant). La précocité (merde j'étais précoce mais pas dans ce sens là
)
Bref. Un bordel très malsain que je voyais comme "normal" : je devais pas être à la hauteur et elle me faisait la "faveur" de rester avec moi et surtout, bague au doigt, quelle merveille cette femme, elle me trompera jamais.
15 ans sans perdre mon appétit pour elle. 15 ans sans dévier. Sans imaginer un seul jour ma vie sans elle. Constant. Amoureux. Malgré les petites phrases. Et les remarques incessantes de belle maman. Dans le superbe mépris de classe, à la limite du racisme aussi (ouais je suis français pas de France et surtout pas millionnaire).
Quand j'ai découvert mes cornes, inutile de dire que y a tout qui m'est revenu dans la gueule comme un boomerang (et le plus amusant c'est que je commençais à avoir des envies de suicide bien avant). C'était pas la cerise sur le gâteau. C'était le gâteau sur le gâteau. Une pièce montée bordel.
Mais je pouvais pas être aussi pourri que ce qu'elle disait : ni intelligent, ni beau, ni bon au pieux, ni rien. Rien. Mais zéro qualité. Franchement. Me restait plus qu'à me tuer. Qui a besoin d'une bouse pareille dans ce monde ?
Mais du coup qu'est-ce qu'elle foutait avec moi ??? Et surtout pourquoi elle restait ????
C'est cette question précise qui a été la source de ma libération.
Alors j'ai voulu y répondre en reprenant tous les éléments les uns après les autres. J'ai vérifié chaque détail, remonté à chaque source pour conclure que j'étais un mec plutôt dans la moyenne, mais un peu trop gentil et beaucoup trop dépendant. Syndrome du sauveur.
Je me suis pas basé sur mes impressions. Mais sur ce qu'on disait de moi. Sur ce que les thérapeutes me faisaient comprendre (m'ont pas aidé pour le cocufiage, ils pouvaient pas mais ça au moins, c'était bon à prendre
). Doué dans plein de domaines mais avec un talent sacrifié pour cause de maintient du noyau familial. Et probablement pas du tout armé pour affronter les têtes vrillées (pas celles qui sont censées partager leur vie avec moi).
Conclusion de l'enquête : je suis un type banal qualités / défauts / supportable, voire même aimable (et qui a porté beaucoup pour sa famille, mère, frères et soeur. Enfant thérapeute ça s'appelle. La plus belle et la pire place qu'on peut avoir dans ce monde parce que quand ça va, ça va, mais quand ça va pas...).
Bon en fait, elle abusait ma femme. C'est un fonctionnement : elle est frustrée ça tombe sur la personne qui est dans le coin. Et la personne qui est dans le coin... C'était toujours moi (je sortais pas, j'étais vraiment très "présent" mais souffrant, donc présent / absent).
Ma "stratégie" a été de me mettre à l'écart (sans faire exprès) et de la laisser face à sa mère. Et c'est elle qui a pris. C'est con la vie des fois.
Madame SP avec un mec "normal", ça aurait été cocufiage (de sa part à lui), engueulades, divorce. Depuis belle lurette. Avec moi, aimant empathique, c'était plutôt mépris, abus et culpabilité. Mais on tenait. Parce qu'il y avait des moments sympas aussi et c'est une mère formidable. Moi la famille, c'est primordial. Mon talon d'Achille. Dans le calcul bénéfice / emmerdements, j'étais plutôt gagnant. Mais pas avec le cocufiage.
Le seul truc impossible à tester ou évaluer dans mon environnement, c'était ma "valeur" sexuelle.
J'avais réussi à remettre de l'ordre dans ma vie mais j'étais "physiquement" détruit. Détruit. C'est le mot.
A cause du cocufiage, mais pas seulement... Un lent travail de sape pour me faire sentir la pire des merdes (j'ai jamais "voulu" ça, mais dysfonctionnement éducatif oblige : j'ai laissé faire en pensant que c'était de la politesse. Et je pense qu'avec une personne qui te respecte ça en est, mais pas là. Au point de me convaincre que j'étais qu'un gland
). Était-je à ce point incapable de satisfaire une femme ? Bah me restait plus qu'à la laisser partir non ? Pour mieux, avec un "alpha" ? ...
Je parlais de toile d'araignée... Je pense que j'aurais pu évoquer la mante religieuse en fait.
Les bouquins, les discussions, ça donne pas grand chose à ce niveau. Y a pas moyen, le corps, c'est le feu de l'expérience (personne n'apprend le sport dans un bouquin sans faire une seule activité physique ! ouais moi je fais ça mais c'est pas efficace
).
Je me rappelle aussi ma mère qui a subi toute sa vie le narcissisme paternel. La seule et unique fois où elle a pu lui parler d'égal à égal, c'est quand elle avait connu un autre homme. Au bout de 30 ans de calvaire, elle l'avait quitté en passant par la case hôpital. Et, forte de son expérience, elle avait su lui tenir tête pour la première fois de sa vie.
Je suis pas aussi "bien" que ma mère. Moi j'ai pas quitté ma femme.
Mais en attendant, j'étais même plus un homme (même un humain je me demande encore. J'étais envahi, plus chez moi dans ma propre maison). Juste un "papa" avec des bras des jambes et une tête (et encore fallait qu'elle trouve des défauts en tout). Et pourtant je la désirai. Elle, l'unique.
Un soir, je me suis barré de la maison. J'ai passé une nuit entière avec le patron d'une boîte échangiste pour comprendre. Y avait match. Donc pas beaucoup de monde.
J'ai donc pu taper la discute avec quelques habitués.
Ils m'ont surnommé "le doc" : ils pensaient que je faisais une enquête sur le milieu (genre journaliste
).
Ils m'ont dit que ce qu'ils faisaient, c'était pas pour moi. Le patron était un mec très cool. Et il avait raison à mon sujet. Simplement, il me fallait comprendre pourquoi.
J'ai parlé avec des gens très bien
. Mais aussi avec des crapules malhonnêtes. De ceux dont les cocus parlent sur le site.
Et puis à un moment, je me suis comporté comme si j'étais détaché (j'avais un peu trop appliqué le principe du détachement
). Sourires, blagues, flirt au boulot, en ligne ... Pour me remettre. Mais surtout pour comprendre.
Et là, étrange, un bruit a couru comme quoi j'étais célibataire.
(je confirme qu'être dragué ou draguer c'est une disposition, un état d'esprit. Avant c'était écrit sur mon front : "marié". D'où le peu de succès auprès de la gente féminine. Et l'incapacité crasse à voir les signaux. Zéro. Et c'était bien ainsi. Actuellement, je m'en fous mais je sais. Avant je savais même pas.
).
Tous mes mails étaient interprétés de la sorte par une gente féminine qui semblait se réveiller.
Je me suis même pris la tête avec le "bogoss" du coin et j'ai pas compris ce qu'il me voulait ce con. Enfin, j'ai compris longtemps après que j'étais devenu une sorte de concurrent.
Et pourtant, je suis loin d'avoir les abdos de Deg
Une collègue, une femme bien (je dis pas tout ni pourquoi mais c'est vraiment une femme de valeur) a en quelque sorte repris avec moi tout ce que j'avais loupé sur les relations homme / femme (mon éducation ratée en fait). Et plus.
Elle est comme ça : décortiquer, aider...
Je pense l'avoir pas mal aidée aussi. Un ex mari genre PN qui s'ignore. Et j'en connaissais un rayon via mon père. Donnant-donnant.
Elle m'a touché en fait.
J'ai découvert que je faisais pas les choses librement : je le faisais contre mon père qui est tout de même un salopard patenté. J'étais fidèle par principe mais pas réellement par choix. En fait, quand tu peux plaire et que tu fais pas, c'est ça la liberté, pas quand t'as peur de perdre madame. Y avait une zone grise qu'il me fallait explorer.
Bah ça a ripé.
Et avec elle c'était un autre monde... Non. Univers. Tu passes de Oui-Oui à Superman j'ai dit. Je déconne pas.
Quand une femme se livre, ouvre son cœur et son corps, et qu'on est dans des dispositions semblables, on est pas pareil. Moi j'étais moi. Enfin.
Avec ma femme aussi. Pendant 15 ans, mais elle était pas elle. Ca pouvait pas marcher.
Elle était double, actrice porno et constipée affective à la fois. Aucune possibilité d'être bien, de se connaître, d'être libre d'aimer vraiment. Si l'un des deux est faux, toute façons, ça marche très moyennement. Je pense qu'on sait mais qu'on veut pas voir les choses. Pour maintenir l'existant. A tout prix. Elle comme moi.
J'hésite avant de dire telle ou telle personne est est un salaud, une connasse. Pour moi c'est la relation qui est malade avec deux personnes qui n'ont rien à se dire mais qui maintiennent un truc contre le bon sens en se construisant une mythologie amoureuse.
Je sais que c'est plutôt une des parties qui est déconnante quand cette partie veut à la fois le beurre et l'argent du beurre : incapable de choisir, la voilà obligée, à terme, d'enfoncer celui ou celle qui "l'empêche" d'atteindre l'inatteignable. D'où le fameux "cétafote".
Exemple : je veux vivre une histoire polyamoureuse mais j'autorise pas mon mec à faire pareil de peur qu'il me quitte, donc je trompe. Là c'est pas bon. Et encore moins bon quand l'autre se dit "je suis libertine mais monogame".
Une femme arrive et te dit "je suis libertine" tu acceptes ou pas. Tu te fais pas engluer dans une toile. C'est tout.
Conclusion : fallait évacuer cette variable là aussi. Le problème venait (pas tout mais en grande partie) de ma femme (ou de notre incompatibilité ?). Qui passait son temps à se venger de ses propres frustrations sur le couple (elle aurait voulu être ambassadrice, éthologue, voyager, que sais-je ? C'était moi son alibi et sa douleur).
On fait pas l'amour tout seul. C'est la leçon que j'ai retenu. "Il n'y a pas de relation obligatoire". C'est l'autre leçon que j'ai retenu.
On peut pas non plus être échangiste quand le partenaire est pas au courant
Mais du coup, sentiments de l'autre côté de la berge... Et presque addiction...
Il a fallu mettre un terme à tout ça. Je pouvais pas lui donner plus que ce qu'elle attendait. Je pense pas avoir été incorrect avec elle. En fait, elle m'a toujours remercié pour mon respect et ma compréhension. Elle a été sublime avec moi mais y avait pas moyen. Là, je devenais comme mon père. Je voulais pas. Oui, y a un moment on sent la bascule. Mais on change pas sa structure profonde. Donc on part.
Je suis vivant de corps grâce à cette femme. Je lui dois ça.
Je me serais pendu sinon.
Et suite à ce trauma de couple, ma femme "s'est trouvée"
J'avais parlé d'incompatibilité ? Ben c'était pas ça non plus
Pour le cœur, c'est revenu plus tard.
Je l'ai écouté re battre alors que je le pensais mort.
Et là c'est une autre histoire...
J'aurais aimé que tout ça se passe dans la discussion et la compréhension avec ma légitime. Mais comme vous savez, ça marche pas. J'ai subi une vie de couple que je voulais pas. Mais je m'en veux plus pour ça. Il me fallait me faire respecter. Je pensais que c'était naturel entre gens civilisés. Ca l'est pas. Alors faut changer de braquet et risquer de se faire désaimer. Pour se faire respecter.
J'ai repris les rennes. J'ai mis tout ce petit monde narcissique au carré. Personne me fait plus chier.
Et je suis pas Superman non plus
Je peux à nouveau avoir mal. Déprimer.
Mais j'ai une furieuse envie de vivre et de partager ça avec qui veut bien.
Et le site... Ben je suis comme un urgentiste. Empathique mais pas souffrant. Je maîtrise cette douleur là.
Pas toutes. Celle-là.
C'est parce que je peux partir quand je veux que je reste. Pas par obligation.
Et ce sentiment de liberté d'aider ça me vient aussi de mon histoire. Avec vous. Et d'autres que j'ai rencontrés IRL.
Certains sont des amis. Qui galèrent. Qui galèrent plus.
Y a pas de super héros, juste des gens de bien qui tentent de réduire la souffrance des autres sans les forcer à se sauver eux-mêmes.
En toute simplicité dans la complexité.
J'espère.
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)