Mon histoire après 24 ans de vie commune
Posté : dim. 27 déc. 2020 22:05
Bonjour à tous.
A mon tour de venir témoigner de mon expérience, de raconter ce cyclone venu balayer mon existence telle que je la concevais, et qui me laisse aujourd’hui dans ce vide, dans cette souffrance où on n’a nulle part ou se raccrocher.
Une petite présentation
Quelques mots sur moi d’abord : comme pour plusieurs autres témoignages que j’ai pu lire, je suis le mec loyal lambda. Celui dont l’amour semble inconditionnel et qui peut donc rassurer. Elle pouvait effectivement être rassurée. Depuis que nous sommes ensemble, soit 24 ans je ne l’ai non seulement jamais trompée, mais je n’en ai même jamais éprouvé l’envie ou le besoin.
Dans l’idéal, son amour aurait été du même genre. Mais je sais qu’elle pouvait éprouver du désir pour un autre. Qu’elle aime savoir qu’elle est capable de séduire quelqu’un. Ce n’a jamais été particulièrement agréable pour moi, mais jusque là elle a toujours repoussé les avances des autres (je suis assez certain qu’il s’agit de la vérité).
Il faut aussi que j’ajoute que c’est quelqu’un de très dévoué. Elle a toujours géré la maison, nos enfants, sa mère avec ses problèmes de santé, etc... elle a toujours été au service des autres, sans jamais se plaindre. Elle n’a au final que peu pensé à elle.
Notre couple avant l’infidélité
Comme dit juste avant, elle a toujours été dévouée. Malheureusement, je ne l’ai pas été de la même façon. Oui mon amour pour elle à toujours été inconditionnel, acquis pour elle, mais en réalité j’étais absent. Coincé dans une sorte de bulle, j’étais très peu là pour elle. J’ai eu depuis l’occasion de voir une discussion qu’elle a eu avec une amie par sms: je me suis rendu compte du peu de temps passé avec elle, du peu de considération que je pouvais lui montrer, du peu d’ardeur sexuelle que j’affichai. Le lire dans le cadre d’une conversation destinée à une autre personne rend limpide l’évidence de la situation, l’évidence de ce qu’elle a toujours été seule pour faire face à tout.
Les doutes
J’ai d’abord, fin novembre, compris que quelques chose clochait. Divers détails qui, mis bout à bout, m’ont mis la puce à l’oreille : accrochée en permanence à son téléphone qui ne se retrouvait jamais seul, qui était toujours verrouillé, accès de panique quand je lui empruntai son téléphone, changement dans ses vêtements, achats de bas « up » (elle savait que j’ai toujours aimé ça mais n’en mettait quasiment jamais, et elle a eu cette phrase : « moi je n’aime pas spécialement, mais il paraît que les hommes aiment ça », phrase curieuse s’il en est), libido décuplée, et tant d’autres petits détails. C’est qu’au bout de 24 ans on se connaît bien, et on remarque les changent dans cause apparente.
Je passe sur les nombreux détails qui ont finalement permis d’être suffisamment certain qu’il se passait quelque chose d’anormal, et sur l’agonie de la période où on doute mais où on ne peut pas accuser sans être suffisamment certain de peur de passer pour un immense connard. Je pense que nombre d’entre vous ont connu ça.
Les aveux et l’explication
Le 3 décembre, au matin, je lui ai demandé si elle avait quelque chose à me dire. Instantanément, j’ai su. Pour tout ce que pourrai lui reprocher, ce n’est pas une incroyable manipulatrice qui a orchestré des manigances élaborées pour arriver à ses fins. Au bout d’une dizaine de minutes, sans que j’ai avancé de preuves, elle me l’a avoué. « Tu demandes si je vois quelqu’un ? Oui ...). Suivi d’une auto flagellation (« je suis une connasse ») et de pleurs.
Elle a pu faire preuve d’une grande franchise de suite pour essayer d’expliquer ce qui s’est passé et pourquoi. Je vais essayer de le relater ici.
Comme dit plus haut j’étais très absent et faisais très peu de choses avec elle. Rajouté au fait qu’elle gérait toute la maison, son boulot, ses parents, elle ne sentait plus qu’une maman. Elle avait l’impression de s’éteindre, de s’étioler. La personne qu’elle a rencontré lui a offert un renouveau, l’a faite revivre, vibrer. Elle a redécouvert une part d’elle qu’elle croyait condamnée et oubliée.
Cela est sans doute liée à la crise de la quarantaine (nous avons tous de 42 ans). Elle a décidé qu’elle ne voulait plus passer à côté des choses. Elle a reconnu que c’est plutôt elle qui est allé vers lui. Elle a suivi cette émotion, ce besoin, sans spécifiquement penser aux conséquences.
Enfin pas tout à fait. Elle m’a indiqué que son amant était également marié. Et que donc cette relation n’avait qu’un but de supplémenter la relation principale, mais jamais de la remplacer.
L’amant
Par contre, ce qu’elle ne m’a pas dit, c’est qui était son amant. Elle ne le pouvait pas. Elle n’y arrivait pas, et ne pouvais même pas me dire pourquoi, car sinon je comprendrai de qui il s’agit. Elle a dit qu’elle me le dirait, mais plus tard. Je lui en ai énormément voulu: j’étais déjà à l’agonie à ce moment là, je ne pouvais plus vraiment fonctionner. Je ne dormais plus, ne mangeais plus, ne travaillais plus correctement. Je lui ai bien fait ressentir la douleur que ça me procurait, je lui ai promis que je n’irai pas voir la personne, que je ne foutrait pas la merde, et que quand même au vu de tout ça elle pourrait me faire passer devant qui ou quoi elle voulait protéger.
J’ai insisté pourtant, mais elle n’a rien lâché. Je lui en ai voulu et lui en veut encore.
Au final je n’ai pas mis longtemps à comprendre qui c’était. Sa réaction me faisait penser qu’il s’agissait de quelqu’un de notre entourage et qu’elle craignait les conséquences d’une révélation qui s’ébruiterait. Ma femme est très difficile dans es goûts pour les hommes et donc j’ai pu facilement faire le tri, jusque ce que l’évidence me frappe: une connaissance d’enfance, qui a été instituteur de notre fille l’an dernier et entraîneur de rugby de notre fils cette année. Tout était évident.
Le lendemain je l’ai donc interrogée. Elle a eu beaucoup de mal à cracher le morceau, mais je lui ai fait comprendre que si elle ne me répondait pas j’irais tout simplement le voir. Elle a donc avoué.
Évidemment la situation est difficile: son amant est lié, au moins à moyen terme, à nos vies. J’avais même eu à faire à lui professionnellement.
Pour elle, en fait, la situation était idéale: elle avait la stabilité et sa famille avec moi (je n’ai jamais douté de son amour pour moi), et cette aventure secrète lui apportait l’aventure, le fait de vibrer, de vivre, de ne plus être qu’une maman. De son point de vue tout le monde y gagnait: elle bien sûr, mais vu qu’elle se sentait lieux, cela rejaillissait sur tout le reste. Elle avait l’air plus heureuse c’est vrai. Comme je l’ai dit avant, sa libido avait explosé, y compris pour moi. Elle m’a dit « ce que je lui ai donné, je ne te l’ai jamais pris ». C’est sans doute vrai en partie. Elle n’a jamais été absente et ne m’a jamais délaissé, au contraire. Ses relations avec lui étaient suffisamment dissimulées pour qu’elle n’ait jamais à me sortir du légal bobard pour arriver à ses fins.
Elle pensait avoir trouvé l’antidote parfait. Celui qui permettrait de rendre tout le monde heureux au final. Cette aventure ne l’a jamais fait douter de ce qu’elle voulait toujours vivre avec moi.
Et puis, en réalité elle l’aimait aussi (même si différemment). Elle pensait qu’il y avait sans doute de la place pour deux amours dans cœur. Si vos avez vu le film « Her » de spike jonze, ça vous parlera sans doute (sinon, allez le voir).
Elle aurait voulu que nous soyons un couple libre. Elle me l’avait d’ailleurs proposé il y a environ 6 mois.
Tout ce que je relate là est son point de vue. Je pense qu’il est primordial de comprendre l’autre pour pouvoir avancer ensuite.
Je voudrais également revenir un instant sur ce que j’ai dit de moi et de mon absence plus tôt. Cela aura évidemment favorisé la volonté d’aller trouver ailleurs ce qu’elle n’avait plus à la maison. Mais je suis bien conscient qu’il y a une raison intrinsèque à la personne même, à ce besoin de se sentir vivant a une période où on est en proie au doute. Je regrette donc mon attitude d’avant, mais je suis bien conscient que même si j’en avais fait plus, l’adultère aurait quand même pu se produire.
Deux réalités
Évidemment, mon point de vue n’a rien à voir. Nous avons vécu dans deux réalités différentes elle et moi. Sauf qu’elle avait tout les clefs. Et moi un immense gouffre.
Apprendre que l’autre a été infidèle vous vole nécessairement une partie de votre vie. Dans mon cas, cela faisait environ deux mois qu’elle l’était. C’est peu par rapport à ce qu’ont vécu d’autre, mais ça jette un flou sur tout ce qui s’est passé alors: des fois je regarde les photos sur mon téléphone et je regarde les photos avant ou après. Est ce que quelque chose a changé dans son regard ? Pareil avec nos textos échangés. Et puis je me demande, quel était le premier jour où elle m’a trompé et où je l’ai vu le soir, sans rien imaginer, lui souriant comme d’habitude. Si j’avais été attentif, aurais je vu quelques chose ? A t elle eu un peu de remord ce jour là ?
Sans doute pas. Mais je ne peux pas lui en vouloir en réalité. On voudrait que le trompeur soit pétri de remord, qu’il nous crie « si c’était à refaire, je ne le referai pas ! ». Mais la seule chose qu’on peut raisonnablement demander, c’est le remord d’avoir fait souffrir l’autre. Et ça elle l’a exprimé à de nombreuses reprises. Mais la réalité est que pour les raisons que j’ai indiquées avant (le fait de se sentir revivre) elle ne peut pas avoir de regret sincère. Parceque ce qui a été réveillé en elle, elle ne pourrait pas y renoncer
Moi aujourd’hui et demain
Je ne vais pas trop insister sur mon ressenti, car là plupart des personnes sur ce forum le connaissent bien. La dépendance émotionnelle, la perte terrible de confiance en soi, la blessure permanente qui se rouvre sans cesse, les pleurs qui surviennent sans qu’on sache pourquoi, la peur de perdre l’autre malgré ce qu’il nous a fait subir.
Elle a renoncé à son aventure. Elle n’a plus de rapport physique avec lui (je sais pouvoir lui faire confiance sur ce point là). Elle a par contre gardé un contact par textos avec lui. Elle m’a indiqué être incapable de couper totalement les ponts. Et de toute façon, elle le revoit par définition: quand elle emmène notre fils au rugby. Il sera peut être aussi son instituteur l’an prochain.
Aujourd’hui notre but à nous deux est de préserver notre couple. Les décisions sur comment on fera pour l’avenir plus lointain (couple libre ou pas) seront prises plus tard. Aujourd’hui on doit géré chacun notre douleur. Vous comprenez bien la mienne mais la sienne est là également. Elle doit se détacher d’une personne qui lui a énormément apporté et à qui elle serait attachée (et croyez moi que c’est dur de dire ça).
Ma situation est difficile aujourd’hui : il y a toujours deux réalités. La sienne, où elle est toujours en contact avec lui, ou elle a toujours les clefs, et la mienne, ou je suis toujours un peu dans le noir. Évidemment, elle ne lui envoie pas de message sous mon nez c’est logique. Cela se passe donc toujours hors de ma vue et rajoute à cette sensation d’être celui qui ne sait pas.
Ces émotions sont très difficiles à gérer. Parfois, j’arrive à rationaliser : même si on se sépare, je suis loin d’être dans une situation de merde. Je suis pas moche, je gagne bien ma vie, j’ai un statut social plutôt enviable (sauf le label « cocu » bien sûr), je n’ai pas de problème de santé, mes enfants vont bien... mais les émotions finissent toujours par reprendre le dessus.
Pour conclure
Ce post a été bien plus long que prévu. A la base je voulais le relire, le compléter et le vérifier mais au final je préfère tout envoyer a chaud comme ça. Je remercie ceux qui auront pris le temps de le lire.
Je suis évidemment intéressé par tous vos commentaires, ou retours d’expériences. Notamment, dans cette situation où l’amant est toujours présent (de par ses fonctions vis à vis de mes enfants et du fait que ma femme n’arrive pas à couper les ponts), avez vous connaissances de couples qui sont arrivés à surmonter tout ça ?
Je serai également preneur si vous avez des suggestions d’endroits où je pourrai parler à d’autres personnes dans ma situation de façon plus directe, type Discord par exemple (orientés discussion, pas de site de rencontres).
Merci encore de m’avoir lu.
A mon tour de venir témoigner de mon expérience, de raconter ce cyclone venu balayer mon existence telle que je la concevais, et qui me laisse aujourd’hui dans ce vide, dans cette souffrance où on n’a nulle part ou se raccrocher.
Une petite présentation
Quelques mots sur moi d’abord : comme pour plusieurs autres témoignages que j’ai pu lire, je suis le mec loyal lambda. Celui dont l’amour semble inconditionnel et qui peut donc rassurer. Elle pouvait effectivement être rassurée. Depuis que nous sommes ensemble, soit 24 ans je ne l’ai non seulement jamais trompée, mais je n’en ai même jamais éprouvé l’envie ou le besoin.
Dans l’idéal, son amour aurait été du même genre. Mais je sais qu’elle pouvait éprouver du désir pour un autre. Qu’elle aime savoir qu’elle est capable de séduire quelqu’un. Ce n’a jamais été particulièrement agréable pour moi, mais jusque là elle a toujours repoussé les avances des autres (je suis assez certain qu’il s’agit de la vérité).
Il faut aussi que j’ajoute que c’est quelqu’un de très dévoué. Elle a toujours géré la maison, nos enfants, sa mère avec ses problèmes de santé, etc... elle a toujours été au service des autres, sans jamais se plaindre. Elle n’a au final que peu pensé à elle.
Notre couple avant l’infidélité
Comme dit juste avant, elle a toujours été dévouée. Malheureusement, je ne l’ai pas été de la même façon. Oui mon amour pour elle à toujours été inconditionnel, acquis pour elle, mais en réalité j’étais absent. Coincé dans une sorte de bulle, j’étais très peu là pour elle. J’ai eu depuis l’occasion de voir une discussion qu’elle a eu avec une amie par sms: je me suis rendu compte du peu de temps passé avec elle, du peu de considération que je pouvais lui montrer, du peu d’ardeur sexuelle que j’affichai. Le lire dans le cadre d’une conversation destinée à une autre personne rend limpide l’évidence de la situation, l’évidence de ce qu’elle a toujours été seule pour faire face à tout.
Les doutes
J’ai d’abord, fin novembre, compris que quelques chose clochait. Divers détails qui, mis bout à bout, m’ont mis la puce à l’oreille : accrochée en permanence à son téléphone qui ne se retrouvait jamais seul, qui était toujours verrouillé, accès de panique quand je lui empruntai son téléphone, changement dans ses vêtements, achats de bas « up » (elle savait que j’ai toujours aimé ça mais n’en mettait quasiment jamais, et elle a eu cette phrase : « moi je n’aime pas spécialement, mais il paraît que les hommes aiment ça », phrase curieuse s’il en est), libido décuplée, et tant d’autres petits détails. C’est qu’au bout de 24 ans on se connaît bien, et on remarque les changent dans cause apparente.
Je passe sur les nombreux détails qui ont finalement permis d’être suffisamment certain qu’il se passait quelque chose d’anormal, et sur l’agonie de la période où on doute mais où on ne peut pas accuser sans être suffisamment certain de peur de passer pour un immense connard. Je pense que nombre d’entre vous ont connu ça.
Les aveux et l’explication
Le 3 décembre, au matin, je lui ai demandé si elle avait quelque chose à me dire. Instantanément, j’ai su. Pour tout ce que pourrai lui reprocher, ce n’est pas une incroyable manipulatrice qui a orchestré des manigances élaborées pour arriver à ses fins. Au bout d’une dizaine de minutes, sans que j’ai avancé de preuves, elle me l’a avoué. « Tu demandes si je vois quelqu’un ? Oui ...). Suivi d’une auto flagellation (« je suis une connasse ») et de pleurs.
Elle a pu faire preuve d’une grande franchise de suite pour essayer d’expliquer ce qui s’est passé et pourquoi. Je vais essayer de le relater ici.
Comme dit plus haut j’étais très absent et faisais très peu de choses avec elle. Rajouté au fait qu’elle gérait toute la maison, son boulot, ses parents, elle ne sentait plus qu’une maman. Elle avait l’impression de s’éteindre, de s’étioler. La personne qu’elle a rencontré lui a offert un renouveau, l’a faite revivre, vibrer. Elle a redécouvert une part d’elle qu’elle croyait condamnée et oubliée.
Cela est sans doute liée à la crise de la quarantaine (nous avons tous de 42 ans). Elle a décidé qu’elle ne voulait plus passer à côté des choses. Elle a reconnu que c’est plutôt elle qui est allé vers lui. Elle a suivi cette émotion, ce besoin, sans spécifiquement penser aux conséquences.
Enfin pas tout à fait. Elle m’a indiqué que son amant était également marié. Et que donc cette relation n’avait qu’un but de supplémenter la relation principale, mais jamais de la remplacer.
L’amant
Par contre, ce qu’elle ne m’a pas dit, c’est qui était son amant. Elle ne le pouvait pas. Elle n’y arrivait pas, et ne pouvais même pas me dire pourquoi, car sinon je comprendrai de qui il s’agit. Elle a dit qu’elle me le dirait, mais plus tard. Je lui en ai énormément voulu: j’étais déjà à l’agonie à ce moment là, je ne pouvais plus vraiment fonctionner. Je ne dormais plus, ne mangeais plus, ne travaillais plus correctement. Je lui ai bien fait ressentir la douleur que ça me procurait, je lui ai promis que je n’irai pas voir la personne, que je ne foutrait pas la merde, et que quand même au vu de tout ça elle pourrait me faire passer devant qui ou quoi elle voulait protéger.
J’ai insisté pourtant, mais elle n’a rien lâché. Je lui en ai voulu et lui en veut encore.
Au final je n’ai pas mis longtemps à comprendre qui c’était. Sa réaction me faisait penser qu’il s’agissait de quelqu’un de notre entourage et qu’elle craignait les conséquences d’une révélation qui s’ébruiterait. Ma femme est très difficile dans es goûts pour les hommes et donc j’ai pu facilement faire le tri, jusque ce que l’évidence me frappe: une connaissance d’enfance, qui a été instituteur de notre fille l’an dernier et entraîneur de rugby de notre fils cette année. Tout était évident.
Le lendemain je l’ai donc interrogée. Elle a eu beaucoup de mal à cracher le morceau, mais je lui ai fait comprendre que si elle ne me répondait pas j’irais tout simplement le voir. Elle a donc avoué.
Évidemment la situation est difficile: son amant est lié, au moins à moyen terme, à nos vies. J’avais même eu à faire à lui professionnellement.
Pour elle, en fait, la situation était idéale: elle avait la stabilité et sa famille avec moi (je n’ai jamais douté de son amour pour moi), et cette aventure secrète lui apportait l’aventure, le fait de vibrer, de vivre, de ne plus être qu’une maman. De son point de vue tout le monde y gagnait: elle bien sûr, mais vu qu’elle se sentait lieux, cela rejaillissait sur tout le reste. Elle avait l’air plus heureuse c’est vrai. Comme je l’ai dit avant, sa libido avait explosé, y compris pour moi. Elle m’a dit « ce que je lui ai donné, je ne te l’ai jamais pris ». C’est sans doute vrai en partie. Elle n’a jamais été absente et ne m’a jamais délaissé, au contraire. Ses relations avec lui étaient suffisamment dissimulées pour qu’elle n’ait jamais à me sortir du légal bobard pour arriver à ses fins.
Elle pensait avoir trouvé l’antidote parfait. Celui qui permettrait de rendre tout le monde heureux au final. Cette aventure ne l’a jamais fait douter de ce qu’elle voulait toujours vivre avec moi.
Et puis, en réalité elle l’aimait aussi (même si différemment). Elle pensait qu’il y avait sans doute de la place pour deux amours dans cœur. Si vos avez vu le film « Her » de spike jonze, ça vous parlera sans doute (sinon, allez le voir).
Elle aurait voulu que nous soyons un couple libre. Elle me l’avait d’ailleurs proposé il y a environ 6 mois.
Tout ce que je relate là est son point de vue. Je pense qu’il est primordial de comprendre l’autre pour pouvoir avancer ensuite.
Je voudrais également revenir un instant sur ce que j’ai dit de moi et de mon absence plus tôt. Cela aura évidemment favorisé la volonté d’aller trouver ailleurs ce qu’elle n’avait plus à la maison. Mais je suis bien conscient qu’il y a une raison intrinsèque à la personne même, à ce besoin de se sentir vivant a une période où on est en proie au doute. Je regrette donc mon attitude d’avant, mais je suis bien conscient que même si j’en avais fait plus, l’adultère aurait quand même pu se produire.
Deux réalités
Évidemment, mon point de vue n’a rien à voir. Nous avons vécu dans deux réalités différentes elle et moi. Sauf qu’elle avait tout les clefs. Et moi un immense gouffre.
Apprendre que l’autre a été infidèle vous vole nécessairement une partie de votre vie. Dans mon cas, cela faisait environ deux mois qu’elle l’était. C’est peu par rapport à ce qu’ont vécu d’autre, mais ça jette un flou sur tout ce qui s’est passé alors: des fois je regarde les photos sur mon téléphone et je regarde les photos avant ou après. Est ce que quelque chose a changé dans son regard ? Pareil avec nos textos échangés. Et puis je me demande, quel était le premier jour où elle m’a trompé et où je l’ai vu le soir, sans rien imaginer, lui souriant comme d’habitude. Si j’avais été attentif, aurais je vu quelques chose ? A t elle eu un peu de remord ce jour là ?
Sans doute pas. Mais je ne peux pas lui en vouloir en réalité. On voudrait que le trompeur soit pétri de remord, qu’il nous crie « si c’était à refaire, je ne le referai pas ! ». Mais la seule chose qu’on peut raisonnablement demander, c’est le remord d’avoir fait souffrir l’autre. Et ça elle l’a exprimé à de nombreuses reprises. Mais la réalité est que pour les raisons que j’ai indiquées avant (le fait de se sentir revivre) elle ne peut pas avoir de regret sincère. Parceque ce qui a été réveillé en elle, elle ne pourrait pas y renoncer
Moi aujourd’hui et demain
Je ne vais pas trop insister sur mon ressenti, car là plupart des personnes sur ce forum le connaissent bien. La dépendance émotionnelle, la perte terrible de confiance en soi, la blessure permanente qui se rouvre sans cesse, les pleurs qui surviennent sans qu’on sache pourquoi, la peur de perdre l’autre malgré ce qu’il nous a fait subir.
Elle a renoncé à son aventure. Elle n’a plus de rapport physique avec lui (je sais pouvoir lui faire confiance sur ce point là). Elle a par contre gardé un contact par textos avec lui. Elle m’a indiqué être incapable de couper totalement les ponts. Et de toute façon, elle le revoit par définition: quand elle emmène notre fils au rugby. Il sera peut être aussi son instituteur l’an prochain.
Aujourd’hui notre but à nous deux est de préserver notre couple. Les décisions sur comment on fera pour l’avenir plus lointain (couple libre ou pas) seront prises plus tard. Aujourd’hui on doit géré chacun notre douleur. Vous comprenez bien la mienne mais la sienne est là également. Elle doit se détacher d’une personne qui lui a énormément apporté et à qui elle serait attachée (et croyez moi que c’est dur de dire ça).
Ma situation est difficile aujourd’hui : il y a toujours deux réalités. La sienne, où elle est toujours en contact avec lui, ou elle a toujours les clefs, et la mienne, ou je suis toujours un peu dans le noir. Évidemment, elle ne lui envoie pas de message sous mon nez c’est logique. Cela se passe donc toujours hors de ma vue et rajoute à cette sensation d’être celui qui ne sait pas.
Ces émotions sont très difficiles à gérer. Parfois, j’arrive à rationaliser : même si on se sépare, je suis loin d’être dans une situation de merde. Je suis pas moche, je gagne bien ma vie, j’ai un statut social plutôt enviable (sauf le label « cocu » bien sûr), je n’ai pas de problème de santé, mes enfants vont bien... mais les émotions finissent toujours par reprendre le dessus.
Pour conclure
Ce post a été bien plus long que prévu. A la base je voulais le relire, le compléter et le vérifier mais au final je préfère tout envoyer a chaud comme ça. Je remercie ceux qui auront pris le temps de le lire.
Je suis évidemment intéressé par tous vos commentaires, ou retours d’expériences. Notamment, dans cette situation où l’amant est toujours présent (de par ses fonctions vis à vis de mes enfants et du fait que ma femme n’arrive pas à couper les ponts), avez vous connaissances de couples qui sont arrivés à surmonter tout ça ?
Je serai également preneur si vous avez des suggestions d’endroits où je pourrai parler à d’autres personnes dans ma situation de façon plus directe, type Discord par exemple (orientés discussion, pas de site de rencontres).
Merci encore de m’avoir lu.