Mitsou78 a écrit : ↑lun. 24 févr. 2020 10:38
Comme le précise lili223, heurtée, il y a toujours des motifs à une tromperie.
A bien regarder les témoignages dans les Adulthèmes, il y a toujours des motifs mais ils sont la plupart du temps externalisés (la faute au contexte, à un événement extérieur, à la rencontre) : rarement les personnes évoquent leurs propres manques (dire : "je ne me sentais plus désirée" est moins systématique que l'accusation "tu ne me regardais plus" ou encore "je m'ennuyais" est moins courant que "tu ne faisais que travailler" par exemple). Ceux-ci (les manques) sont pourtant bien des éléments importants qui motivent la prise de décision. Encore faut-il les conscientiser dès leurs premices et, dans un elan de communication explicite, les partager... Sans reproche !
Alors bien sûr, oui, il est des cas non stéréotypés qui ont plus de chances d'être le fait du partenaire "fautif"...
La plupart des arguments spontanés pour justifier les incartades sont des lieux communs qui évitent soigneusement l'examen de conscience personnel pour s'attarder, et c'est de bonne guerre, sur les "défauts" supposés ou réels de l'autre (ils ne disent donc rien de particulier sinon un état "d'incommunication" permanent qui signe une première rupture symbolique dans le couple à mon avis), d'autres griefs sont plus surprenants (ils semblent alors dire davantage de choses sur la nature du trompeur / de la trompeuse).
Certains sont cohérents avec un vecu partagé (exemple : l'un(e) ne se sent pas aimé(e) pendant que l'autre ne regarde effectivement plus son/sa conjoint(e).
D'autres ont vraiment l'air d'être déconnectés du vécu commun (signe d'un éloignement des deux partenaires qui peut dater ou dire une face cachée de la relation, corrompue dès le départ), engendrant des attaques déplacées quand ce ne sont pas des accusations fallacieuses.
Les variables sont souvent confondues, les oscillations ponctuées de "je ne sais pas", "j'ai oublié", "oui, non, peut-être, non... Oui" ne sont pas rares.
Au fond, il y a les raisons énoncées et les raisons cachées... Quand les raisons cachées le restent, la reconstruction n'est pas souhaitable puisqu'elle repose sur la chimère des raisons énoncées, pas toujours en phase avec la réalité des personnes et des structures (en gros, reconstruire sur du faux ou des tours de passe passe que jouent l'inconscient mène au mur de l'explosion du couple).
Ce qu'il est intéressant de constater, c'est que dans beaucoup de cas, les deux ont autant d'éléments à charge tout à fait rationnels pour se plaindre de l'autre (tout le monde a des défauts !) et par conséquent, la tromperie doit s'exprimer dans un hasard statistique équivalent que l'on n'observe étrangement pas dans des cas de couples d'opposés.
Dans les versions les plus perverses des tromperies (qui s'originent principalement chez ces profils), la personne qui a objectivement le plus de raisons pour le faire se fait encorner bien plus rapidement par le/la "dominant(e)" dans le couple.
Les relations viciées fonctionnent sur le ciment de la co dépendance affective avec avalanche sur la tronche du "co responsable" de la tromperie qui se trouve être en réalité une authentique victime.
Bien compliqué tout ça...
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)