Apocalypse Now...
Posté : lun. 26 déc. 2016 16:19
Je vous préviens, mon histoire est un peu longue...
Samedi 26/11/2016 – Apocalypse Now/le jour du Jugement dernier/ Armageddon
Ce soir-là est une soirée particulière pour notre petite famille. Tous ensemble, avec nos deux enfants (âgés de 3 ans) et pour la première fois, nous sommes allés manger au Buffalo Grill. Malgré son aspect beauf, ma conjointe (que je nommerai Valeria pour les besoins de l'histoire) et moi avons toujours été attachés à cette chaine de restauration et nous l’assumons pleinement. Après tout, la viande y est de qualité, le service rapide, et puis il y a des cow-boys, des indiens et même des bisons en plastique devant l'entrée. Et on mange sur des banquettes.
Les enfants ont semble-t-il apprécié l'endroit (merci la pochette cadeau distribuée à l'entrée). Certes, ils ont à peine touché à leur hamburger mais je crois qu'ils se sont amusé. Valeria et moi étions un peu stressés, nous demandant s'ils allaient se tenir correctement au restaurant mais finalement, la soirée s'est bien passée.
Après avoir mis les enfants au lit, nous regardons la suite de Koh Lanta à la TV et nous partons nous coucher. Après avoir regardé au lit un épisode de la saison 3 de Game of Thrones, Valeria finit par s'endormir. De mon côté je ne m'endors pas. J'ai mal au ventre. Je crois que le "blue cheeseburger" que j'ai commandé au Buffalo me reste sur l'estomac et je sens que je ne vais pas dormir.
Mais j'ai aussi une autre idée en tête. Dans la journée, et pour la première fois, j'ai réussi à déverrouiller le téléphone portable de Valeria en ayant mémorisé après moult observations sa combinaison sur son écran d'accueil derrière son dos. Mais je n’étais pas allé plus loin. Là, seul dans la nuit, j'ai décidé de franchir le cap. Pourquoi ? J'ai tout simplement l'impression que Valeria me cache des choses.
(Flashback) Cette impression remonte précisément au 12 août 2016. Ce soir-là, nous étions invités à un barbecue chez une amie. J'étais tombé par inadvertance sur une conversation SMS avec un de ses collègues (que je nommerai Thulsa Doom pour les besoins de l'histoire et dont elle me rabâche sans cesse les oreilles depuis quelques mois ) où il était fait mention de moi. Ce Thulsa Doom, dès le départ, je ne l'ai pas trop senti. Valeria m'a souvent fait part de sa "fascination" pour cette personne, archétype du Parisien Branchouille, très élégant et soucieux de son apparence physique. J'avais aussi remarqué que depuis sa nouvelle prise de fonction à Paris (nous habitons à environ une heure de la capitale) et au contact de ses nouveaux collègues, Valeria avait changé : Elle fait désormais très attention à ses tenues vestimentaires ce qui ne manque pas de me surprendre. Valeria a toujours été une adepte raisonnée de la sape et là je vois le changement tous les jours. Nous avons eu quelques discussions à ce sujet à la maison et un soir, je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire qu'elle était devenue superficielle depuis son affectation parisienne. Elle l'avait très mal pris, m'expliquant au contraire qu'elle ne s'était jamais sentie aussi épanouie au niveau professionnel. (son ancien taf était un véritable enfer pour elle). Après tout, si elle est heureuse comme ça, c'est le principal me dis-je, même si je ne peux pas m'empêcher d'être un poil consterné par son évolution (les "pepettes parisiennes", on se moquait généralement d'elles). Mais je crois que ce qui m'embêtait le plus, c'était que l'amélioration de son bien-être était totalement étranger à ma personne. J'avais également l'impression que ma Valeria était finalement une fille très influençable. Bref, ce soir du 12/08 Je n'ai pas pu aller plus loin, Valeria ayant vite repris son téléphone. Durant la nuit, j'avais voulu en savoir plus et je souhaitais donc inspecter son téléphone, posé là sur la table de la cuisine mais éteint. Malheureusement, on ne s'improvise pas détective parano en une soirée et une tentative infructueuse de déblocage de code pin m'avait piteusement dissuadé d'en savoir plus et je suis retourné, penaud, dans mon lit avec mes interrogations. J'ignore si Valeria a détecté cette tentative mais par la suite, son téléphone ne sera guère plus accessible : Celui-ci résidera désormais au pied du lit et un chemin de déverrouillage est maintenant requis pour l'utiliser. (fin du flashback)
Mais là, en cette nuit du 26/11 la situation est différente. Le téléphone est allumé et je connais ce foutu chemin de déverouillage. Plus de trois mois ont passé depuis cette soirée du 12 août me direz-vous. Pourquoi n’ai je pas vérifié avant ? Les doutes sont venus et sont repartis. Et j’avais peut être peur de ce que j’allais y trouver. Ce que je craignais le plus à l’époque, c’était de découvrir un tableau noirci de moi, Valeria s’étant fait une petite spécialité de faire part de mes nombreux défauts aux personnes proches de son entourage. Mais là, ce soir-là, mes craintes sont différentes... j'ai eu la veille un rêve dans lequel Valeria me trompait (bon, certes, c'était avec une femme) qui a décuplé toutes mes angoisses et ma paranoïa. Je me décide donc à affronter mes peurs et à inspecter les SMS échangés avec ce Thulsa Doom. Mais que dois-je faire ? remonter directement au mois d'août ou bien lire à rebours les conversations ? j'opte finalement pour la 2eme idée. Premier constat : il y en a une quantité phénoménale. Il m’aura fallu près d’une heure pour lire uniquement les SMS du mois de novembre. Si on devait éditer le tout sous forme de livre, je suis certain qu’on pourrait en tirer une oeuvre d’au moins 300 pages. Le premier doute s'installe en moi quand je vois qu'il est question pour eux d'aller à un concert pour la soirée du 30/11 (soirée pendant laquelle Valeria est censée dormir sur Paris. Car oui, une fois par semaine Valeria dort dans un appartement Air BnB situé dans Paris afin de pouvoir profiter un peu plus de ses heures de sommeil et d’éviter ainsi de se lever à 5h00 du matin pour prendre son train pour la ville lumière. Ce passage aura son importance par la suite). “Tiens, je n’étais pas au courant” me dis-je naïvement. Je continue et je m'aperçois que Valeria et Doom se mettent d'accord pour s'appeler quand je ne suis pas là (au squash notamment). Puis je vois qu’ils se sont vus après sa soirée de travail le 17/11 (Ah tiens. Ca non plus je n’étais pas au courant) Puis les mots "tu me manques" "mon amoureux" apparaissent et la première grosse claque : "je t'aime", dans les mots de ma Valeria. Le SMS qui me met à terre est le suivant : “petite pensée de début de WE : Je ne sais pas où ça nous mène mais je n’ai pas envie que ça s’arrête”. “ Je prends alors en photo avec mon téléphone portable tous ces SMS à charge pour Valeria. Ils me serviront de support lors de notre grande discussion...
Bon, n’importe qui commencerait à se douter qu’il se passe quelque chose de très suspect et que ça commence à puer sévère, cette histoire. Mais pour l’instant je suis perdu. Si j’ai bien compris qu’il y avait quelque chose entre Valeria et Doom,je ne sais finalement toujours pas où en est cette histoire :
A/ Amour platonique
B/ Début d’une relation (Et si oui le stade sexuel est-il déjà dépassé ?)
C/ Double vie organisée dans ses moindres détails
Je comprends mieux par la suite dans un autres SMS où il est question d’un shampoing oublié chez un certain Geoffroy que Doom devra lui ramener (mais c’est qui ce Geoffroy ? Jamais entendu parler. En tout cas, si elle a oublié son shampoing chez ce Geoffroy, c’est qu’elle n’a pas dormi dans le logement Air BNB). Le terme alibi est également évoqué un peu plus loin. Alors ça y est, nous y sommes. Je viens de constater les premiers éléments d’un mensonge organisé de toute pièce. La bonne réponse était donc la réponse C.
Quand Valérie Trierweiller a appris dans la presse à scandales que François Hollande la trompait avec Julie Gayet, elle aurait décrit la sensation vécue comme “un TGV lui entrant dans le buffet”. Pour ma part, j’ai eu l’impression que la plafond me tombait sur la tête. A la lecture de tous ces SMS, mon corps s’est mis à trembler frénétiquement, comme si je grelotais. Je me suis mis à tourner comme un lion en cage dans la salle à manger, fou de rage, les tripes complètement retournées (le blue cheeseburger n’est pas d’une grande aide à cet instant). Je ne suis pour l’instant pas allé plus loin que le mois de novembre. Ce qui s’est passé avant reste flou. Depuis combien de temps ça dure ? Complètement abasourdi, j’ai tenté de réfléchir. Que faire ? Ma première intention a été de la réveiller de suite et d’avoir une explication. Et éventuellement de la mettre à la porte dès le lendemain matin avec tous ses vêtements sur le trottoir, réaction typique des femmes trompées dans les films holywoodiens. Une autre partie de moi me dit d’attendre, de temporiser, d’essayer d’en savoir plus, de faire comme si de rien n’était afin d’observer ses mensonges en temps réel et la surprendre en flagrant délit. Mais pourquoi faire ? Je sais déjà tout.
Je sens mon coeur se mettre à tambouriner dans ma poitrine de manière excessive. Je me dis qu’il faudrait attendre demain matin avant d’avoir cette discussion. Oui mais les enfants ? Nous n’allons tout de même pas nous déchirer devant eux ?
Je décide donc contre toute attente de retourner me coucher. Mais évidemment, pour trouver le sommeil, bon courage ! Je me munis de ma frontale et d’une BD, espérant que le sommeil me gagne mais non. La poitrine se remet à tambouriner. Il doit alors être 3h00 du matin. Je décide donc de redescendre dans le salon. En quittant le lit, je réveille Valeria, qui sort, la voix à moitié endormie : “qu’est ce qui se passe mon doudou”. “Rien, c’est bon. “ lui répondis-je sèchement.
Dans le salon, j’allume la TV. Et je zappe machinalement sur toutes les chaines, dans l’incapacité de fixer sur mon attention sur l’une d’elles. Au bout de quelques minutes, j’entends Valeria qui descend. Que faire ? je n’ai toujours pas pris de décision sur la conduite à tenir. Elle arrive dans le salon, se penche vers moi, me fait un sourire et me demande ce qu’il y a. Moi, de mon côté, je ne souris pas. Je sens même mon visage se renfermer complètement. Ma décision est prise à ce moment-là. “Je sais tout” lui dis-je. “Quoi ?” me dit-elle. “Je sais tout sur toi et Doom”
Le visage de Valeria se ferme complètement . Elle semble anéantie sur le canapé, comme absente, le regard dans le vide. En fait, elle refuse de me regarder dans les yeux. Pendant quelques instants, la voir ainsi m’a complètement déstabilisé. Je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir une profonde tristesse pour elle à ce moment-là car je ne l’avais jamais vue ainsi. Incroyable non ? Mais ce sentiment n’a pas duré. Il s’abat alors sur Valeria une avalanche de questions :
“depuis combien de temps ça dure ?” (Je n’avais pu lire que les SMS de Novembre, il m’était donc pour le moment impossible de dater la genèse de leur liaison)
“Vous en êtes où ?”
“Tu comptais me le dire quand ?”
“T’es amoureuse de lui ?”
Valeria semble honteuse dans son canapé, incapable de répondre à toutes mes questions qui s’enchainent à la vitesse grand V. J’apprends quand même que la relation dure depuis le 30 août. Depuis 3 mois ! Je m’en veux alors énormément de ne pas avoir réagi plus tôt car cela faisait très longtemps que cette idée de vérifier son portable me taraudait. Si j’avais réagi plus fermement dès cette putain de nuit du 12 août en lui parlant directement, peut être aurais-je pu tuer cette liaison dans l’oeuf ? Rien n’est moins sur. Je sors alors mon téléphone et lui demande des explications sur chacun des SMS incriminés. Je lui demande alors “C’est qui Geoffroy ?” . “c’est Doom” dit-elle. Sur le coup, je ne comprends absolument rien du tout. Elle m’explique alors, d’une voix à peine audible, qu’il s’agit du nom d’un faux profil crée par Doom. Les annonces Air BnB sur lesquelles Valeria s’était positionnée sont en fait toutes fausses : Elles ont été crées de toutes pièces en complicité avec Doom pour me faire croire qu’elle avait bien réservé une chambre, que des paiements Air BNB avaient bien été prélevés sur le compte (et donc versés sur celui de Doom) mais à ce moment là, elle dormait bel et bien chez lui.
Badaboum ! Un 2e plafond s’écroule sur ma tête. Les appartements Air BNB... Je n’y avais même pas pensé sur le coup. Ben oui c’est logique. Pourquoi s’embêter à louer un logement quand on peut dormir chez son amant ? Je me rends compte petit à petit de l’ampleur du mensonge.
A ce moment-là, je suis emporté par la colère. Je repense au week-end précédent où Valeria avait invité Doom à prendre l’apéro chez nous. Je lui demande pourquoi elle a fait ça et si elle comptait présenter leur nouveau papa aux enfants...Valeria est silencieuse la plupart du temps, toujours incapable de me regarder dans les yeux. Elle a une double vie. Ma Valeria a une double vie. Pour moi, l’addition Valeria + double vie a toujours été une totale impossibilité. Nous avons eu par le passé de multiples discussions tous les deux sur ce thème, lorsque des couples que nous connaissions étaient frappés par ce type d’évènements. Elle a toujours été claire : si elle peut à la limite comprendre les tromperies d’un soir, souvent synonymes de pulsions sexuelles difficilement contrôlables, ceux qui se rendent “coupables” d’une double vie ne sont que des moins que rien et des lâches de la pire espèce. Manifestement, elle a changé d’avais sur la question.
Je finis par lui dire que le lendemain, elle ira chez ses parents avec les enfants car je ne veux plus la voir. Je lui dis aussi qu’elle n’a qu’à passer toute la semaine prochaine chez son Doom, elle pourra ainsi vivre tranquille comme “la pétasse de parisenne” qu’elle était devenue.
Puis vint la phase des pleurs. Je me suis effondré en larmes. Valeria a tenté de me consoler mais je l’ai repoussée. Vers la fin de la nuit, nous nous sommes recouchés. Valeria me serrait dans ses bras dans le lit. Ce coup-ci, je n’ai pas pu la repousser. C’est complètement fou de penser ça mais peut-être avais je besoin de la sentir près de moi malgré tout. Durant la nuit, elle m’a indiqué qu’elle n’aimait pas ce Doom mais qu’elle m’aimait, moi. J’ai eu un peu de mal à la croire sur le coup.
Je ne sais plus à quelle heure j’ai fini par m’endormir. Il devait être aux alentours de 7h00 du matin.
A suivre...
Samedi 26/11/2016 – Apocalypse Now/le jour du Jugement dernier/ Armageddon
Ce soir-là est une soirée particulière pour notre petite famille. Tous ensemble, avec nos deux enfants (âgés de 3 ans) et pour la première fois, nous sommes allés manger au Buffalo Grill. Malgré son aspect beauf, ma conjointe (que je nommerai Valeria pour les besoins de l'histoire) et moi avons toujours été attachés à cette chaine de restauration et nous l’assumons pleinement. Après tout, la viande y est de qualité, le service rapide, et puis il y a des cow-boys, des indiens et même des bisons en plastique devant l'entrée. Et on mange sur des banquettes.
Les enfants ont semble-t-il apprécié l'endroit (merci la pochette cadeau distribuée à l'entrée). Certes, ils ont à peine touché à leur hamburger mais je crois qu'ils se sont amusé. Valeria et moi étions un peu stressés, nous demandant s'ils allaient se tenir correctement au restaurant mais finalement, la soirée s'est bien passée.
Après avoir mis les enfants au lit, nous regardons la suite de Koh Lanta à la TV et nous partons nous coucher. Après avoir regardé au lit un épisode de la saison 3 de Game of Thrones, Valeria finit par s'endormir. De mon côté je ne m'endors pas. J'ai mal au ventre. Je crois que le "blue cheeseburger" que j'ai commandé au Buffalo me reste sur l'estomac et je sens que je ne vais pas dormir.
Mais j'ai aussi une autre idée en tête. Dans la journée, et pour la première fois, j'ai réussi à déverrouiller le téléphone portable de Valeria en ayant mémorisé après moult observations sa combinaison sur son écran d'accueil derrière son dos. Mais je n’étais pas allé plus loin. Là, seul dans la nuit, j'ai décidé de franchir le cap. Pourquoi ? J'ai tout simplement l'impression que Valeria me cache des choses.
(Flashback) Cette impression remonte précisément au 12 août 2016. Ce soir-là, nous étions invités à un barbecue chez une amie. J'étais tombé par inadvertance sur une conversation SMS avec un de ses collègues (que je nommerai Thulsa Doom pour les besoins de l'histoire et dont elle me rabâche sans cesse les oreilles depuis quelques mois ) où il était fait mention de moi. Ce Thulsa Doom, dès le départ, je ne l'ai pas trop senti. Valeria m'a souvent fait part de sa "fascination" pour cette personne, archétype du Parisien Branchouille, très élégant et soucieux de son apparence physique. J'avais aussi remarqué que depuis sa nouvelle prise de fonction à Paris (nous habitons à environ une heure de la capitale) et au contact de ses nouveaux collègues, Valeria avait changé : Elle fait désormais très attention à ses tenues vestimentaires ce qui ne manque pas de me surprendre. Valeria a toujours été une adepte raisonnée de la sape et là je vois le changement tous les jours. Nous avons eu quelques discussions à ce sujet à la maison et un soir, je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire qu'elle était devenue superficielle depuis son affectation parisienne. Elle l'avait très mal pris, m'expliquant au contraire qu'elle ne s'était jamais sentie aussi épanouie au niveau professionnel. (son ancien taf était un véritable enfer pour elle). Après tout, si elle est heureuse comme ça, c'est le principal me dis-je, même si je ne peux pas m'empêcher d'être un poil consterné par son évolution (les "pepettes parisiennes", on se moquait généralement d'elles). Mais je crois que ce qui m'embêtait le plus, c'était que l'amélioration de son bien-être était totalement étranger à ma personne. J'avais également l'impression que ma Valeria était finalement une fille très influençable. Bref, ce soir du 12/08 Je n'ai pas pu aller plus loin, Valeria ayant vite repris son téléphone. Durant la nuit, j'avais voulu en savoir plus et je souhaitais donc inspecter son téléphone, posé là sur la table de la cuisine mais éteint. Malheureusement, on ne s'improvise pas détective parano en une soirée et une tentative infructueuse de déblocage de code pin m'avait piteusement dissuadé d'en savoir plus et je suis retourné, penaud, dans mon lit avec mes interrogations. J'ignore si Valeria a détecté cette tentative mais par la suite, son téléphone ne sera guère plus accessible : Celui-ci résidera désormais au pied du lit et un chemin de déverrouillage est maintenant requis pour l'utiliser. (fin du flashback)
Mais là, en cette nuit du 26/11 la situation est différente. Le téléphone est allumé et je connais ce foutu chemin de déverouillage. Plus de trois mois ont passé depuis cette soirée du 12 août me direz-vous. Pourquoi n’ai je pas vérifié avant ? Les doutes sont venus et sont repartis. Et j’avais peut être peur de ce que j’allais y trouver. Ce que je craignais le plus à l’époque, c’était de découvrir un tableau noirci de moi, Valeria s’étant fait une petite spécialité de faire part de mes nombreux défauts aux personnes proches de son entourage. Mais là, ce soir-là, mes craintes sont différentes... j'ai eu la veille un rêve dans lequel Valeria me trompait (bon, certes, c'était avec une femme) qui a décuplé toutes mes angoisses et ma paranoïa. Je me décide donc à affronter mes peurs et à inspecter les SMS échangés avec ce Thulsa Doom. Mais que dois-je faire ? remonter directement au mois d'août ou bien lire à rebours les conversations ? j'opte finalement pour la 2eme idée. Premier constat : il y en a une quantité phénoménale. Il m’aura fallu près d’une heure pour lire uniquement les SMS du mois de novembre. Si on devait éditer le tout sous forme de livre, je suis certain qu’on pourrait en tirer une oeuvre d’au moins 300 pages. Le premier doute s'installe en moi quand je vois qu'il est question pour eux d'aller à un concert pour la soirée du 30/11 (soirée pendant laquelle Valeria est censée dormir sur Paris. Car oui, une fois par semaine Valeria dort dans un appartement Air BnB situé dans Paris afin de pouvoir profiter un peu plus de ses heures de sommeil et d’éviter ainsi de se lever à 5h00 du matin pour prendre son train pour la ville lumière. Ce passage aura son importance par la suite). “Tiens, je n’étais pas au courant” me dis-je naïvement. Je continue et je m'aperçois que Valeria et Doom se mettent d'accord pour s'appeler quand je ne suis pas là (au squash notamment). Puis je vois qu’ils se sont vus après sa soirée de travail le 17/11 (Ah tiens. Ca non plus je n’étais pas au courant) Puis les mots "tu me manques" "mon amoureux" apparaissent et la première grosse claque : "je t'aime", dans les mots de ma Valeria. Le SMS qui me met à terre est le suivant : “petite pensée de début de WE : Je ne sais pas où ça nous mène mais je n’ai pas envie que ça s’arrête”. “ Je prends alors en photo avec mon téléphone portable tous ces SMS à charge pour Valeria. Ils me serviront de support lors de notre grande discussion...
Bon, n’importe qui commencerait à se douter qu’il se passe quelque chose de très suspect et que ça commence à puer sévère, cette histoire. Mais pour l’instant je suis perdu. Si j’ai bien compris qu’il y avait quelque chose entre Valeria et Doom,je ne sais finalement toujours pas où en est cette histoire :
A/ Amour platonique
B/ Début d’une relation (Et si oui le stade sexuel est-il déjà dépassé ?)
C/ Double vie organisée dans ses moindres détails
Je comprends mieux par la suite dans un autres SMS où il est question d’un shampoing oublié chez un certain Geoffroy que Doom devra lui ramener (mais c’est qui ce Geoffroy ? Jamais entendu parler. En tout cas, si elle a oublié son shampoing chez ce Geoffroy, c’est qu’elle n’a pas dormi dans le logement Air BNB). Le terme alibi est également évoqué un peu plus loin. Alors ça y est, nous y sommes. Je viens de constater les premiers éléments d’un mensonge organisé de toute pièce. La bonne réponse était donc la réponse C.
Quand Valérie Trierweiller a appris dans la presse à scandales que François Hollande la trompait avec Julie Gayet, elle aurait décrit la sensation vécue comme “un TGV lui entrant dans le buffet”. Pour ma part, j’ai eu l’impression que la plafond me tombait sur la tête. A la lecture de tous ces SMS, mon corps s’est mis à trembler frénétiquement, comme si je grelotais. Je me suis mis à tourner comme un lion en cage dans la salle à manger, fou de rage, les tripes complètement retournées (le blue cheeseburger n’est pas d’une grande aide à cet instant). Je ne suis pour l’instant pas allé plus loin que le mois de novembre. Ce qui s’est passé avant reste flou. Depuis combien de temps ça dure ? Complètement abasourdi, j’ai tenté de réfléchir. Que faire ? Ma première intention a été de la réveiller de suite et d’avoir une explication. Et éventuellement de la mettre à la porte dès le lendemain matin avec tous ses vêtements sur le trottoir, réaction typique des femmes trompées dans les films holywoodiens. Une autre partie de moi me dit d’attendre, de temporiser, d’essayer d’en savoir plus, de faire comme si de rien n’était afin d’observer ses mensonges en temps réel et la surprendre en flagrant délit. Mais pourquoi faire ? Je sais déjà tout.
Je sens mon coeur se mettre à tambouriner dans ma poitrine de manière excessive. Je me dis qu’il faudrait attendre demain matin avant d’avoir cette discussion. Oui mais les enfants ? Nous n’allons tout de même pas nous déchirer devant eux ?
Je décide donc contre toute attente de retourner me coucher. Mais évidemment, pour trouver le sommeil, bon courage ! Je me munis de ma frontale et d’une BD, espérant que le sommeil me gagne mais non. La poitrine se remet à tambouriner. Il doit alors être 3h00 du matin. Je décide donc de redescendre dans le salon. En quittant le lit, je réveille Valeria, qui sort, la voix à moitié endormie : “qu’est ce qui se passe mon doudou”. “Rien, c’est bon. “ lui répondis-je sèchement.
Dans le salon, j’allume la TV. Et je zappe machinalement sur toutes les chaines, dans l’incapacité de fixer sur mon attention sur l’une d’elles. Au bout de quelques minutes, j’entends Valeria qui descend. Que faire ? je n’ai toujours pas pris de décision sur la conduite à tenir. Elle arrive dans le salon, se penche vers moi, me fait un sourire et me demande ce qu’il y a. Moi, de mon côté, je ne souris pas. Je sens même mon visage se renfermer complètement. Ma décision est prise à ce moment-là. “Je sais tout” lui dis-je. “Quoi ?” me dit-elle. “Je sais tout sur toi et Doom”
Le visage de Valeria se ferme complètement . Elle semble anéantie sur le canapé, comme absente, le regard dans le vide. En fait, elle refuse de me regarder dans les yeux. Pendant quelques instants, la voir ainsi m’a complètement déstabilisé. Je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir une profonde tristesse pour elle à ce moment-là car je ne l’avais jamais vue ainsi. Incroyable non ? Mais ce sentiment n’a pas duré. Il s’abat alors sur Valeria une avalanche de questions :
“depuis combien de temps ça dure ?” (Je n’avais pu lire que les SMS de Novembre, il m’était donc pour le moment impossible de dater la genèse de leur liaison)
“Vous en êtes où ?”
“Tu comptais me le dire quand ?”
“T’es amoureuse de lui ?”
Valeria semble honteuse dans son canapé, incapable de répondre à toutes mes questions qui s’enchainent à la vitesse grand V. J’apprends quand même que la relation dure depuis le 30 août. Depuis 3 mois ! Je m’en veux alors énormément de ne pas avoir réagi plus tôt car cela faisait très longtemps que cette idée de vérifier son portable me taraudait. Si j’avais réagi plus fermement dès cette putain de nuit du 12 août en lui parlant directement, peut être aurais-je pu tuer cette liaison dans l’oeuf ? Rien n’est moins sur. Je sors alors mon téléphone et lui demande des explications sur chacun des SMS incriminés. Je lui demande alors “C’est qui Geoffroy ?” . “c’est Doom” dit-elle. Sur le coup, je ne comprends absolument rien du tout. Elle m’explique alors, d’une voix à peine audible, qu’il s’agit du nom d’un faux profil crée par Doom. Les annonces Air BnB sur lesquelles Valeria s’était positionnée sont en fait toutes fausses : Elles ont été crées de toutes pièces en complicité avec Doom pour me faire croire qu’elle avait bien réservé une chambre, que des paiements Air BNB avaient bien été prélevés sur le compte (et donc versés sur celui de Doom) mais à ce moment là, elle dormait bel et bien chez lui.
Badaboum ! Un 2e plafond s’écroule sur ma tête. Les appartements Air BNB... Je n’y avais même pas pensé sur le coup. Ben oui c’est logique. Pourquoi s’embêter à louer un logement quand on peut dormir chez son amant ? Je me rends compte petit à petit de l’ampleur du mensonge.
A ce moment-là, je suis emporté par la colère. Je repense au week-end précédent où Valeria avait invité Doom à prendre l’apéro chez nous. Je lui demande pourquoi elle a fait ça et si elle comptait présenter leur nouveau papa aux enfants...Valeria est silencieuse la plupart du temps, toujours incapable de me regarder dans les yeux. Elle a une double vie. Ma Valeria a une double vie. Pour moi, l’addition Valeria + double vie a toujours été une totale impossibilité. Nous avons eu par le passé de multiples discussions tous les deux sur ce thème, lorsque des couples que nous connaissions étaient frappés par ce type d’évènements. Elle a toujours été claire : si elle peut à la limite comprendre les tromperies d’un soir, souvent synonymes de pulsions sexuelles difficilement contrôlables, ceux qui se rendent “coupables” d’une double vie ne sont que des moins que rien et des lâches de la pire espèce. Manifestement, elle a changé d’avais sur la question.
Je finis par lui dire que le lendemain, elle ira chez ses parents avec les enfants car je ne veux plus la voir. Je lui dis aussi qu’elle n’a qu’à passer toute la semaine prochaine chez son Doom, elle pourra ainsi vivre tranquille comme “la pétasse de parisenne” qu’elle était devenue.
Puis vint la phase des pleurs. Je me suis effondré en larmes. Valeria a tenté de me consoler mais je l’ai repoussée. Vers la fin de la nuit, nous nous sommes recouchés. Valeria me serrait dans ses bras dans le lit. Ce coup-ci, je n’ai pas pu la repousser. C’est complètement fou de penser ça mais peut-être avais je besoin de la sentir près de moi malgré tout. Durant la nuit, elle m’a indiqué qu’elle n’aimait pas ce Doom mais qu’elle m’aimait, moi. J’ai eu un peu de mal à la croire sur le coup.
Je ne sais plus à quelle heure j’ai fini par m’endormir. Il devait être aux alentours de 7h00 du matin.
A suivre...