La
névrose hystérique est une pathologie qui a toujours débattu des rapports entre le corps et l'âme..
Il s'agit d'une névrose caractérisée par une
hyper-expression somatique (conversion en symptômes physiologiques) des idées, des images et des affects inconscients.. en relation avec une
personnalité plastique suggestible et imaginaire..
Les conflits psychiques viennent se symboliser dans les symptômes corporels les plus divers.. qu'ils soient paroxystiques ou durables. Le diagnostique repose sur la présence d'un fond de personnalité hystérique et l'apparition de symptômes de conversion somatique.
La personnalité hystérique
Le
théatralisme (histrionisme) ou la
tendance à attirer l'attention et à se faire remarquer dans le but de plaire : cela se remarque par exemple par l'habillement : tenue très souvent à la mode, ou parfois, au contraire très négligée.
Il n'est pas rare que l'expression de la personne soit entièrement tournée vers une volonté de se distinguer quel que soit les moyens. On a l'impression d'un excès, d'une excentricité. Le domaine des relations est particulier : les relations sont érotisées, avec des comportements ambigus, aguichants, des avances... Cependant, l'hystérique ne s'engage jamais dans ce qu'elle désire faire.
L'exagération de l'affect,
la personnalité histrionique dramatise l'expression de ces émotions : l'humeur est changeante (labilité) et poussée dans ces excès (joie forcée à l'excès, larmes faciles, tragédie d'un petit souci ou exagération du bonheur d'une rencontre anodine...)
Mode de pensées imaginaires : le réel est perçu mais infiltré de
représentations imaginaires souvent érotisées.
Par exemple, des
fixations amoureuses sur des personnes inaccessibles, des amitiés "amoureuses", des relations perçues comme très complices et séductrice avec, par exemple, le personnel médical.
On retrouve la labilité émotionnelle (sautes d'humeurs : des élans chaleureux alternant avec des phases de bouderies) dans l'expression ou la perception des relations.
Hyper-émotivité et impulsivité : la réactivité émotionnelle peut être spectaculaire parfois.
Suggestibilité : la personnalité histrionique est très influençable, aussi bien dans les pensées que dans la symptomatologie : il n'est pas rare que l'expression somatique des conflits sous-jacents soit "volée" à d'autres patients dans un même établissements clinique, l'histrionique présentera des symptômes physiques proches de ceux qu'elle voit.
Mythomanie
Dépendance et quête affective : l'histrionique présente une
sensibilité accrue aux frustrations, une
perte de l'autonomie affective, pouvant aller jusqu'à la faire vivre dans un
monde totalement romanesque où toute source de frustration est soigneusement gommée par le changement d'objet d'admiration dès que la source d'admiration précédente provoque une frustration. Le "faux" amour est vite reporté, les relations et les émotions fixées sur d'autres personnes ou objets...
Sexualité perturbée : Éviction totale de la sexualité (rare) ou au contraire, hypersexualité dite moderne : libéralisme, collectionnisme d'aventures sexuelles souvent décevantes (plus fréquent), ou encore des activités de remplacement de la sexualité : hyper protection des enfants, activisme féministe, rêveries
Agressivité. La tolérance à la frustration est faible et s'accompagne d'élans agressifs importants (auto ou hétéro agressif).
La personnalité hystérique est donc aisément reconnaissable :
les relations sont factices, superficielles et intenses en apparence seulement.
Le besoin d'attention conduit à une certaine exubérance et une excentricité, allant jusqu'à la suggestibilité profonde et la mythomanie (
l'hystérique se plie à ce qu'elle pense que les autres voudraient d'elle, jusqu'à mentir).
L'hystérique supporte mal qu'on ne lui porte attention, son attitude est (encore superficiellement) séductrice, elle vit dans un monde intérieur imaginaire centré sur elle et efface volontiers les éléments du réel (en changeant de cible, en ne tenant pas compte...) lorsque ceux-ci entrent en contradiction avec son désir.
Les symptômes de conversion
Il s'agit là de symptômes physiques des plus variés pouvant aller de la grande crise d'agitation (attaque) à des atteintes sensitives (surdité, cécité, douleurs ...), des troubles cardio-respiratoires, gastriques, trouble de phonation (mutisme...) , à des troubles de la mémoire, insomnies, fugues psychogènes, somnanbulisme, tendance dépressive, hallucinations...
Ces symptômes présentent certaines caractéristiques :
Aucun substratum anatomique (c'est à dire que le corps est sain, il n'y a pas de vraie maladie)
Une apparente "stupidité" des symptômes : ils surviennent davantage en cas de conflit, copient des symptômes vus, disparaissent sans raison, varient de même...
La "belle indifférence" ou apparente insensibilité à la gravité des symptômes : l'hystérique a beau présenter un symptôme grave comme une cécité brutale, elle s'en fiche complètement.
Pourtant, ni ses symptômes, ni les caractéristiques de la névrose hystérique, ne sont des simulations. ce sont de réels symptômes, principalement d'origine psychogène (même les symptômes somatique n'ayant à priori rien à voir) qui ne sont pas contrôlables par l’hystérique.
La névrose hystérique peut provoquer certaines complications :
Suicide
Passage à la chronicité
Complications sociales et familiales (problèmes conjugaux, absentéisme professionnel)
Alcoolisme et toxicomanie..
Le traitement repose sur :
L'isolement familial
Des antidépresseurs et des anxiolytiques, des hypnotiques (selon les cas)
La psychothérapie : traitements comportementalistes, psychanalyse, dans le but de réaménager les défenses et les relations avec le monde extérieur
Quelques points importants à savoir :
La personnalité hystérique (désormais, plus fréquemment appelée histrionique) se rencontre aussi bien chez les hommes que chez les femmes, mais la prévalence féminine est nettement plus importante.
Jadis, la Grande attaque hystérique de Charcot était une composante de la névrose hystérique. Fort connue de par le cinéma, ces crises dans lesquelles une personne hystérique s'arc-boutait en entrant en véritable crise impressionnante par son intensité, ne se rencontrent plus vraiment de nos jours, soulignant le caractère culturel et environnemental de l'hystérie (la symptomatologie dépend de l'environnement)
Source : http://psychologie.psyblogs.net/2012/02 ... rique.html