Laurent a écrit :petitemarie a écrit :Ca faisait très longtemps que je n’étais pas passée par là, je n’en ressentais plus le besoin mais aujourd’hui, je me pose à nouveau des questions et j’aurais besoin d’avis, surtout de ceux qui s’en sont sortis à deux…
Bonjour, je me permets d'intervenir. Tu poses cette condition d'intervention comme étant un prérequis pour qu'on te réponde en pensant que cela confortera ta position. La difficulté dans laquelle tu te trouves actuellement est qu'il ne te laisse pas de marbre et tu souhaites etre confortée dans ton ressenti, mais ce n'est pas les autres qui sont en charge de ta vie ou de ta décision...
J’ai quitté mon cocufieur, cette région que je ne supportais plus, je suis dans un endroit qui me plait, j’ai eu l’immense chance de trouver une super maison, mes enfants commencent à s’y faire, je dors à nouveau, bref, ça va.
Tu nous en vois ravi!
Sauf que… ledit cocufieur a passé ses vacances seul ou avec ses enfants et il a réalisé que nous lui manquions, qu’il était toujours amoureux de moi, qu’il aimait follement ces enfants qu’il avait plus ou moins rejetés, que cette vie de famille qui l’avait étouffé était finalement celle qu’il aimait…
Il faut perdre ce que l'on a pour se rendre compte de la valeur que cela pouvait avoir.
Parallèlement, il s’est auto-diagnostiqué ( avec mon aide et de nombreuses et longues discussions ) une dépendance à internet, au sexe virtuel, aux sites de rencontres depuis ses 15 ans ( il en a 28 )… et s’est de lui-même dégoutté de cela et sevré peu à peu. Aujourd’hui, cela fait plus d’un mois qu’il n’y met plus les pieds, ne va plus sur msn et culpabilise même lorsqu’il regarde exceptionnellement une vidéo X.
L'introspection c'est bien. Cela peut aider à avancer effectivement.
Il a aussi complètement rompu avec sa maitresse même s’ils travaillent toujours ensemble. Il a hâte qu’elle parte, ce qu’elle doit faire bientôt, en tous cas ce qu’elle a l’intention de faire et il espère même que les résultats de son magasin chutent pour qu’il ait une raison valable de ne pas renouveler son CDD.
Il m’a écrit des pages et des pages de remords, pleure chaque fois que je l’ai au téléphone, me dit qu’il est là, qu’il m’attend, qu’il se dégoutte, qu’il sait qu’il m’a fait un mal énorme qu’il ne pourra jamais effacer, qu’il comprend ma souffrance, mon désir de fuite, l’envie que j’ai de rencontrer d’autres hommes, qu’il l’accepte, même s’il en est jaloux. Qu’il est prêt à venir me rejoindre là où je suis si je lui demande, qu’il veut revivre avec moi, avec nous. Il répond à toutes mes questions, même si je ne lui en pose plus beaucoup, sans colère, sans reproche, avec compréhension.
Et, enfin, il s’est métamorphosé en papa modèle, passant le plus de temps possible avec les enfants, s’en occupant complètement, dans les jeux comme dans les soins, faisant preuve d’une patience que je ne lui connaissais pas.
Il est venu un week-end à la maison et il va revenir quelques jours la semaine prochaine, parce que ça s’est super bien passé, que nous avons passé de bons moments, que les enfants étaient heureux, que je suis contente de le voir et qu’il ne demande que ça.
Nos rapports sont actuellement amicaux même si nous passons pas mal de temps à pleurer dans les bras l’un de l’autre, même si aujourd’hui, c’est plus lui qui pleure que moi… Par sms, on flirte plus ou moins, toujours dans l’humour, nos échanges pourraient ressembler à un début de relation-flirt à distance.
C'est la que le bât blesse selon moi. Il ne faut pas mélanger les genres. Si rien n'est clair et les frontières floues, cela risque d'etre à votre détriment rapidement
Et moi, je ne sais plus trop où j’en suis. J’éprouve de l’affection pour lui, de la tendresse. Je ne sais pas si j’éprouve encore de l’amour, je me protège encore beaucoup, il y a encore quelques jours, je m’interdisais de me poser la question. Je ne veux pas revenir vers lui pour les enfants, pour une question de facilité de vie, d’argent, de simplicité.
Mais le week-end dernier, j’ai passé un week-end avec mes amies de lycée et je me suis rendu compte qu’il me manquait, qu’il aurait eu sa place dans cette réunion amicale, que j’aurais aimé le présenter à celle qui ne le connaissait pas et j’ai pensé à lui en des termes plus tendres.
J’ai peur aussi, j’ai surtout peur de ne jamais dépasser tout ça, tous ces mensonges, presque un an de liaison, tout ce qu’on s’est dit car on a été au fond des choses pour tout, notre couple, nous, on s’est dit des choses qui ont fait très mal, dans un sens comme dans l’autre et on s’est livrés comme jamais, on connaît tout de l’autre, on n’a plus de jardins secrets.
Je ne veux pas non plus réessayer sans être sure de moi car j’ai peur de ne pas supporter un nouvel échec et j’ai peur aussi qu’il ne le supporte pas.
Une façon de tout recommencer consiste à créer symboliquement un nouveau départ, à un endroit et à un moment donné. A ce moment la, on décide de ne plus jamais évoquer le passé, d'en faire table rase.
Je prends tous les avis, tous les conseils, toutes les questions incisives qui peuvent m’aider à trouver la réponse en moi.
Souhaites tu laisser la porte ouverte à quelqu'un d'autre? Ton coeur est il libre? (non visiblement).
Bonjour Laurent
Tout d'abord, je ne mettais pas de condition. Je cherche des avis de tous, en demandant en plus à ceux qui s'en sont sortis comment ils ont dépassé, les rancoeurs, le manque de confiance, la souffrance du cocu et la honte et les remords du cocufieur.
Je ne cherche pas à me conforter dans une idée car actuellement, je suis vraiment très hésitante et, comme j'en ai parlé autour de moi, je viens aussi en parler ici, espèrant découvrir des idées, des pistes, des questions... Quelque chose qui m'aide à trouver ce que je veux vraiment et qui permettre de savoir si je le supporterais ou pas.
En fait la vraie question que je me pose actuellement est "suis-je mieux avec ou sans lui?"
Du coup, je réponds dans le même temps à Gary, pour lui dire qu'au quotidien, je ne ressens pas son manque, à part le manque banal d'une deuxième paire de bras qui me serait bien utile pour les enfants, la maison...
Mais... Et c'est la première fois depuis longtemps... J'avoue que j'ai hâte qu'il arrive demain, je me sens un peu le ventre noué, mais plus dans l'angoisse de me dire "est-ce que je vais ressentir quelque chose en le voyant, ou pas ?". Parce que pour reprendre l'expression de Laurent, le week-end dernier, si, j'étais de marbre, joyeuse de partager quelque chose en famille mais plutôt morte affectivement. Cela dit, je me connais et je sais très bien compartimenter moi aussi. Et je me suis interdit ces derniers temps de me poser la question de savoir si je ressentais du désir et de l'amour pour lui. Je commence juste à m'y autoriser à nouveau.
J'en étais où ? j'essaye de prendre ça dans l'ordre...
Pour les sms... tout est clair. Ce que je lui dis avec humour est à prendre au conditionnel. Il ne se leurre pas, je lui rappelle d'ailleurs plus que souvent le côté hypothétique de la chose.
Je suis d'accord avec toi pour le nouvel endroit, nouvel environnement, nouveau départ. Le nouvel endroit, je l'ai et il sait déjà que s'il y a quelque chose entre nous, c'est lui qui doit venir. Depuis que l'on s'est séparés, je me suis toujours dit qu'un nouveau "nous" était peut-être possible, dans un autre lieu, après que du temps ait passé. Lorsque l'on s'est retrouvé en mai, j'ai cédé à une envie sans y croire vraiment mais c'était trop frais, il avait encore des contacts sms avec sa maitresse et il n'avait pas fait ces grandes découvertes sur lui-même ( elles ont eu lieu fin juillet ). En plus, nous étions encore dans la maison, je n'avais nullement fait mon deuil, c'était n'importe quoi et bien trop tôt. Aujourd'hui, il a mis par écrit sur environ 200 pages tout ce qu'il avait à me dire, les pourquoi qu'il retrouvait dans son adolescence renfermée et m'a avoué des choses qu'il n'avait pas encore avoué, dont certaines surement très dures à écrire, en allant profondément en lui-même et en reconnaissant que certaines choses étaient vraiment du grand n'importe quoi, comme des bouteilles à la mer.
Nous avons reparlé de toute notre relation depuis le début, en relisant nos échanges écrits du début, j'en ai même retrouvé un de 2004 où je lui disais que je tolèrerais peut-être une tromperie mais pas des mensonges !
Quant à mon coeur libre... Je m'ouvre aux autres, j'avoue regarder un peu chaque homme comme un casse-croute potentiel mais comme j'ai toujours deux gosses dans mes jupes, ils n'ont évidemment pas le même regard sur moi...! Et je ne vais pas plus loin, même si j'ai plutôt craqué sur le fils d'une voisine avant de déménager. Sans suite.
Serais-je capable d'aller plus loin ? Samedi, il sera là, je l'ai prévenu que je me faisais une soirée en célibataire, boire un verre avec une copine, trainer en ville... J'aimerais bien me faire draguer, que je vois si j'y suis réceptive ou pas...
Adèle a écrit :il suit une thérapie pour sa dépendance?
Je l'ai longtemps poussé à aller voir un psy car moi, je ressentais cette dépendance qu'il se refusait à avouer, et il commençait à y penser. Et puis, il a accepté d'aller voir ce qui était en lui et il a décidé de le combattre. Je ne pense pas qu'il se soumette à une thérapie et ça risque d'être très difficile avec son boulot mais je veux qu'il voit un psy au moins une fois, ne serait-ce pour que celui-ci l'écoute, lui dise qu'il n'est pas le seul et qu'il peut le surmonter.
Dans son cahier, il m'explique comment il se débat au quotidien contre ceux qu'il appelle ses démons, se forçant à sortir, à faire un jeu ou voir un film quand la tentation de la souris devient trop forte. Il voulait que je lui installe un contrôle parental sur son pc mais j'ai refusé parce que je pense que ça doit venir de lui et finalement, il est assez fier de résister.
Je pense qu'il est passé par un moment de forte déprime et qu'aujourd'hui, il se sent mieux ( sa famille aussi l'a remarqué ). Il a un but, ce but étant moi et les enfants. Je pense qu'il s'éffondrera ( rait ) si ce but n'est plus d'actualité mais ce n'est pas pour moi une raison de lui dire oui.
jaguarboy a écrit :Je vois... Est ce l'absence, les remords, le temps qui passe... Pourras tu, au quotidien et dans l'optique d'une nouvelle vie à deux, faire abstraction de ce qui s'est passé ?
Tous les jours ne sont pas de bons jours. Parfois, ça pète, et là, facile de ressortir les reproches moisis, les phrases assassines usées jusqu'à la corde.
Il n'y a que toi qui pourra répondre à ces questions.
Je te souhaite bon courage. Mais surtout, prends ton temps pour y répondre. Ne te précipité pas.
La vie est et reste une prise de risque.
Jaguarboy, j'ai lu ton histoire il y a quelques temps et je suis tout à fait d'accord avec toi.
Faire abstraction du passé ? C'est justement MON plus gros problème. Revivre ensemble pour ressasser et souffrir ne sert à rien, je ne veux pas de ça.
Les reproches moisis et les phrases assassines ne sortent presque plus. Un regard suffit et il les dit parfois avant moi. Là où j'ai le plus de mal et que je lui dis souvent "c'est qu'il riait quand je pleurais", au sens figuré bien sur, il ne se moquait pas de mes larmes mais c'est quand il était avec elle que j'étais la plus malheureuse. Il me dit qu'il n'en a jamais été heureux et toujours déchiré mais je ne me leurre pas et il l'admet : ça ne l'a pas empêché de rire avec elle et de prendre son pied !
Je prends mon temps, beaucoup de temps. Je veux être sure de lui d'abord. Et, surtout, je veux être sure de moi, dans un sens ou dans l'autre. Parce que je ne suis pas mal sans lui. Mais j'aime la vie à deux, j'ai toujours aimé être en sa compagnie, on est très complices, on a beaucoup de goûts communs et mes enfants seraient si heureux... En fait, seule, je crois que j'aurais laissé tomber et démerde-toi, moi je passe à la suite, mais je ne veux pas ôter à mes enfants la chance de vivre avec leur père si c'est encore possible.
Gary77 a écrit :Bonjour PetiteMarie,
Il est difficile de faire une croix définitive sur une relation amoureuse, on pense avoir pris la bonne décision en quittant le fautif et qu'on n'y reviendra plus, mais voilà,
l'absence de l'autre se fait ressentir, amplifie les restes d'amour et de tendresse qui reste, et atténue les sentiments négatifs pour ne faire ressortir que les bons côtés et moments magiques qu'il y a eu.
Et lorsque la complicité reste, comme c'est le cas pour vous 2, on se prend à réver à un retour possible en arrière...
Mais qu'en sera-t-il si vous vous remettez ensemble?
Sa présence (sur un long terme, pas quelques jours) ne va t'elle pas à la longue avoir l'effet inverse que son absence?? Et réveiller les vieux démons qui étaient enfouis?
Et puis, n'avais-tu pas réessayé avec lui après l'avoir quitté pour finalement te rendre compte que c'était une erreur???
Bon, je crois savoir ce que tu en penses, qu'à ce moment-là c'était encore trop frais et que maintenant, avec suffisament de recul et de réflexion pris, ça pourrait peut-être le faire.
Quoiqu'il en soit, personne ne peut trouver les réponses à ta place, je suis mitigé sur vos chances de réussite avec un si lourd passif, après les mensonges qu'il t'a servis, mais chacun est différent.
Certains arrivent à passer l'éponge d'autre pas.
petitemarie a écrit :Je ne veux pas non plus réessayer sans être sure de moi car j’ai peur de ne pas supporter un nouvel échec et j’ai peur aussi qu’il ne le supporte pas.
Oui c'est vraiment difficile comme décision, car tu peux être sûre de toi et de ton choix en décidant de revenir avec lui, pour au final le regretter quelques jours/semaines après.
Et aussi, attention à ne pas donner non plus de faux espoirs aux enfants.
Comme je t'ai dit, Gary, il n'y a pas vraiment de manque et quand je pense à nous, je pense avant tout à la souffrance de cette dernière année. C'est lui et les écrits que j'ai relu qui me rappellent les bons moments. Mais en fait, c'est surtout sa présence quand il est là qui me montre que si j'arrivais à dépasser cela, si je croyais en lui et si je l'aimais encore, on pourrait être bien. Mais je ne suis pas encore sure d'aucun de ces 3 points !
Quant aux enfants, nous ferions très attention tant qu'il n'y aurait rien de sur. L'autre jour, quand il était là, mon fils lui a fait un bisou et m'a demandé de faire un bisou à papa, je lui ai répondu que maman ne faisait plus de bisous à papa. A priori, il a bien intégré la maison de papa et la maison de maman et actuellement, rien n'a changé : parfois ils vont seuls chez papa, parfois papa vient à la maison.
Mais c'est de moi dont je veux être sure avant tout.
J'ai digéré la tromperie. Je n'ai pas et je pense que je ne digérerai jamais certains détails, certains mensonges, même si je comprends que parfois on se trouve englué dedans. Je me pose alors des questions sur leur importance. Il couchait avec, est-ce si important qu'il soit parti un week-end avec elle au lieu de dormir chez elle ? Ce qui me reste en travers de la gorge est entre autres qu'il l'ait ramenée à la maison. Il s'en est excusé mille fois et s'occupe désormais seul de la vente de cette maison, en essayant de m'éviter d'avoir à y revenir car il comprend que je ne la supporte plus.
En fait, j'essaye de relativiser ce qui est important dans ce tsunami ( mot de mon podologue un peu psy ) de ce qui ne l'est pas. Concrètement, j'aimerais dépasser tout ça mais je ne suis pas sure d'en être capable et au minimum, il me faudra encore beaucoup de temps. Et puis, je me pose aussi la question de mon envie : ai-je envie de revivre avec lui et pour quelles raisons ? Je refuse que ce soit pour un confort matériel et pour les enfants, ce n'est pas ma conception du couple.
Pfff c'est compliqué !
Et toi, Gary, au fait, où en es-tu ?
J'édite pour rajouter qu'il m'a dit qu'il s'était rendu compte qu'il n'était pas toujours cool dans notre couple, me laissant plus souvent qu'à mon tour gérer la maison, les enfants, qu'il veut être plus présent, car maintenant il sait que c'est ça ce qu'il veut, que le fait de les avoir perdues donne plus de valeur à certaines choses basiques comme le bain des enfants, une balade en famille. Qu'il veut être plus attentif à moi, me laisser plus d'espace libre en s'occupant parfois seul une journée ou une soirée des enfants.
Il propose aussi de changer de telephone pour ne pas courir le risque d'être joints par d'anciens contacts ( il a déjà supprimé leurs numéros ), de faire pc commun... afin de me rassurer et, je le devine entre les mots, d'être moins tenté.