Espionnage

[pasc]

Je vous remercie pour votre compassion.
J'avoue être perdu.
Avec réflexion, j'ai décidé de me remettre avec elle car je l'aime. Mais je sens cet édifice très fragile. Tout d'abord, il y a ce problème de confiance qui me ronge, les infamies qu'elle a pu commettre pratiquement sous mon nez... Puis, il y a elle qui dit avoir des sentiments, mais pas encore suffisamment pour pouvoir repartir à fonds.
On repart donc mollement avec tous les deux un goût amer : elle, les années de souffrance que je lui ai fait vivre et moi, l'humiliation qu'elle m'a fait subir.

[Gary77]

Oui c'est bien fragile tout celà...

Après, tout dépend de ta capacité à encaisser tout ça, de la patience que tu vas pouvoir déployer en attendant l'arrivée hypothétique de jours meilleurs...

Et puis il y a aussi autre chose, là tu n'es pas encore prêt à partir, tu as trop besoin d'elle...

Mais le fait est là: elle t'a déçu, tu la vois sous un autre jour, elle te parait différente de la femme que tu as connu et aimé, tu as découvert une face de sa personnalité que tu ne connaissais pas et que tu n'apprécies pas.

Et au bout du compte, ton amour pour elle risque de s'atténuer et ne sera plus assez fort pour pouvoir continuer la route avec elle.

C'est ce qui m'est arrivé en tout cas, et pourtant je repartais sur des fondations + solides que les tiennes.
Mais bon, comme je l'ai dit plus haut, tout dépend aussi de la volonté et de la capacité à encaisser les choses de chacun, car certains ont réussi à le faire en partant avec + de handicap.

Mais je pense vraiment que quand quelqu'un déçoit à ce point, ça casse quelquechose, et qu'on fini par ne plus avoir envie de continuer avec cette personne, par avoir des envies d'ailleurs.

[jaguarboy]

Oui c'est bien fragile tout celà...

C'est le moins que l'on puisse dire, franchement, le moindre accroc va vous flanquer par terre...

Je vous souhaite malgré tout de réussir.

[pasc]

Juste un petit post pour vous informer de l'avancement.
C'est effectivement bien fragile... Nous balançons encore entre la séparation et une reconstruction pleine et sincère. Nous sommes toujours ensemble, mais je commence à m'essoufler. Je compte beaucoup sur ce week-end pour prendre une décision dans un sens ou dans l'autre.
A +

[pasc]

Quelques nouvelles... pour poursuivre la narration de mon expérience.
Nous avons passé un week-end formidable : sans trop en faire, nous étions en harmonie et épanouis.
J'avoue craindre la semaine, car durant les précédentes, les doutes et les révélations se sont succédées et ont grandement perturbé notre reconstruction.
Je ne l'espionne plus du coup, non pas parce que je n'en ai pas besoin, mais parce que j'ai envie de reconstruire et que cela ne peut se faire que sur la confiance.
J'essaie de tenir. J'ai vraiment envie. Tout progrès dans notre relation me renforce. Tout doute me fait régresser.
C'est encore bien fragile...

[Gary77]

Je ne l'espionne plus du coup, non pas parce que je n'en ai pas besoin, mais parce que j'ai envie de reconstruire et que cela ne peut se faire que sur la confiance.

C'est vrai, mais la confiance ne revient pas aussi facilement quand on a été trahi.
Je parle aussi bien de la confiance en soi que la confiance accordée au conjoint.
Et sans elle, la vie en couple ne nous épanoui plus.

Quoiqu'il en soit, tu auras certainement des moments où la rage te submergera, et dans ces moments-là, il va falloir être assez fort pour ne pas la deverser sur ta femme, ce qui ne manquerait pas de faire s'effondrer tout ce qui avait été fait en amont et qui vous faisiez croire que oui, c'était possible.
Je pense que c'est une clef essentielle dans le processus de reconstruction, savoir gérer et maitriser ses émotions...

[pasc]

Pour l'instant, je ne ressens ni rage, ni dégoût qui semblent être des sentiments communs.
Je commence à reprendre confiance grâce à 2 facteurs : une certaine transparence de ma femme m'informant à outrance et une meilleure communication de ma part en lui faisant part de mes angoisses.
Je prends également conscience que (dans notre cas) le vrai problème n'était pas l'amant, mais notre problème de couple.
Nous passons donc des moments très sympathiques en pleine redécouverte l'un de l'autre et reconstruction... mais cela fait 4 jours !

[Nas]

Je prends également conscience que (dans notre cas) le vrai problème n'était pas l'amant, mais notre problème de couple.

Et c'est très souvent vrai!

[pasc]

Pour l'instant, je n'ai plus de raison de douter (mais je doute quand même un peu... la confiance ne revient pas si vite). Nous avons énormément appris des erreurs du passé et vivons depuis une semaine des jours plus qu'épanouis à tous les niveaux : communication, tendresse et sexuel.
Je touche donc du bois pour que cette belle entente et cet épanouissement perdure.
Je ne crie pas victoire, mais c'est un début de message d'espoir pour d'autres dans un cas similaire.
A suivre...

[Gary77]

J'ai l'impression, et c'est tant mieux, que beaucoup de couples résistent à cette tourmente au final.

Mais pas moi, je n'ai pas supporté d'avoir été trahi, je n'ai pas assez mis de côté ma fierté et voilà...

J'ai dû avoir un bug... ou alors simplement je ne l'aimais pas assez fort

En tout cas, bon courage à toi

[tropconfiante]

bonjour gary!
j'ai cru sentir comme une pointe de culpabilité ou du moins,de doute dans ton message: j'ai lu quelque part un jour que plus de 80% des femmes se séparent après une trahison ... dans mon entourage les divorcées le sont soit pour alcoolisme du mari soit pour infidélité... mes collègues hier parlaient d'une autre collègue dont les aventures continuelles du mari sont de notoriété publique et s'étonnaient qu'elle reste avec lui... ele passe pour la pauvre poire...je n'apprécie pas la collègue en question mais j'ai eu mal pour elle.

mes "amies "sauf 2 m'ont critiquée quand j'ai décidé de "reconstruire" ... en fait rester s'apparenterait alors à de la naïveté, de la faiblesse, de la bêtise ,de l'intérêt , de la peur de rester seule etc... une seule amie m'a encouragée à rester car elle avait vécu la même expérience et avait réussi à refaire un couple harmonieux: " les gens heureux ont une histoire" m'a-t-elle dit...

ici on reconstruit beaucoup dis tu...peut-être : mais ceux qui se séparent ont peut-être autre chose en tête qu'exprimer leur souffrance, sont pris par moultes démarches de divorce qui bouffent leur énergie, et décident de se tourner vers l'avenir peut-être..leur souffrance restera tapie et ressurgira un jour...qui sait..on banalise tant le divorce !!! pourtant c'est une des pires épreuves, repertorié comme stres s majeur!!

il me semble que taper SOS cocus c'est se définir cocu; pas séparé pas divorcé..ou pas encore.. c'est donc exprimer sa souffrance son questionnement avant de prendre une décision de séparation ? c'est chercher à comprendre?c'est aussi et surtout pour les personnes qui restent le lieu où trouver de l'aide pour tenir...pour les personnes qui viennent de prendre ça dans la tronche et qui ne partent pas encore ou ne voudraient pas partir de se faire accompagner dans leur réflexion.. en bref c'est je crois , surtout,un site pour les personnes qui aiment encore leur conjoint...
ça ne veut pas dire que les personnes qui reconstruisent ou essaient comme tu l'a fait ,comme je le fais.. ne se sépareront pas plus tard.. le ver est dans le fruit... on ne sait pas ..simplement on n'en est pas là!!! ce n'est pas ce qu'on espère, ce n'est pas notre projet..

donc , surtout ne pas tirer la conclusion que beaucoup reconstruisent..et que toi par fierté etc..tu ne l'as pas fait!donc que tu as eu tort...tu as essayé!!
moi aussi quand ma fierté me titille ou quand j'entends les propos tenus à l'occasion d'autres cocufiages, j'ai une point de colère : je me sens de nouveau humiliée... je hais le fait que je sois cocue.. aussi pour cela: la blessure d'amour propre... la stigmatisation sociale qui nous range dans cette catégorie et définitivement, quand nous restons!! elle a été cocue.. donc ..elle le sera de nouveau ..pauvre cloche pauvre.. objet de pitié quoi!!!et "elle n'a pas su retenir son homme"...

oui notre fierté notre dignité en prennent un sacré coup.... et notre vie privée est étalée : dans la salle des profs, à la cafet, au café, sur la place du village... et quand je passe en voiture mais surtout en vélo..je sais que les"bonnes gens" qui savent et me voient s'en donnent à cœur joie..j e m'y suis faite mais j'évite le village et j'ai élaboré des stratégies de détour...je passe ailleurs si je peux.. voila... tes propos lus hier m'ont ainsi trotté dans la tête...
bon courage à nous tous.. on essaye d'être heureux ... c'est tout..on ne fait de mal à personne..c'est notr ehistoire à nous.. on fait comem on peut.. pour reconstruire il faut des conditions..pas toujours réunies ..

[jaguarboy]

Je vais faire un parallèle osé :

J'aime restaurer des voitures anciennes, et pas que jaguar. Nous sommes quelques amateurs, nous disposons du matériel et du savoir faire. Nous récupérons parfois des véhicules pour la pièce, dans un état assez avancé, et qui sont facilement sauvable. Je me souviens d'une Monza 3.0 dans ce cas, qui se porte très bien aujourd'hui...

Alors que d'autres, présentant pourtant bien, ne sont que des épaves irrécupérables, pourries jusqu'à la moelle, dont la peinture neuve hâtivement appliquée laisse apparaitre le cancer de la corrosion, la flaque huileuse au sol ne laisse pas de doute. Le cas d'une BM 633 me reste en tête.

Il en est de même pour les couples humains. Certains présentent bien, alors que tout est mort derrière les sourires et les belles paroles, d'autre repartent malgré les errements, les accidents...

Pas facile de le savoir, plus d'un s'est fait avoir. En fait, tout est sauvable, mais quelle est l'énergie à mettre dans le chantier ? Combien de temps ? Et pour quel résultat ? Ou se trouve la limite de l'acceptable ?

Tout est une question d'appréciation. De son appréciation.

J'ai estimé que mon couple était trop atteint, que la structure même était touché. Trop de casse.

Par lâcheté ? Non, simplement, je préfère passer à autre chose. J'ai passé trop de temps à sauver ce qui n'était pas sauvable.

Trop de traces d'accidents antérieurs mal réparés, trop de corrosion et mécanique rincée...

Gary, je pense que tu as fait le diagnostic... Peut être n'en étais tu pas conscient ? N'ai pas trop de regret, demande toi où tu en serais aujourd'hui si tu avais continué ?

Il y a un moment où l'on doit trancher. C'est oui, ou c'est non ! J'ai pour habitude de ne pas me retourner, ce qui est fait est fait.

[Gary77]

C'est soulageant pour ceux qui viennent ici de voir que finalement, beaucoup de couples arrivent à s'en sortir malgré tout, j'en suis vraiment ravi car je crois que tous ceux qui arrivent sur le forum, une des 1ères questions qui leur taraude l'esprit c'est: est-ce qu'on peut rester avec l'infidèle? Est-ce que beaucoup y sont parvenus ou est-ce sans espoir?

Donc c'est bien d'avoir tous ses témoignages d'espoir.

En ce qui me concerne, Tropconfiante, je crois que je traverse une phase de nostalgie.

Je ne souffre plus de mon cocufiage, mais je suis passé dans une autre phase.
Je suis arrivé à un carrefour de ma vie et suis hésitant sur le chemin à prendre.
Si j'avance après le stop, il n'y aura pas de retour possible en arrière, et j'ai déjà enclenché la marche avant en laissant cette vie derrière moi pour une autre que j'espère plus agréable.
Mais cette ancienne vie est encore dans mon rétroviseur et je la regarde s'éloigner petit à petit.
Pour rester dans cette image du véhicule qui redémarre, je dirais que je roule au pas, au ralenti, au lieu de démarrer en trombe et de passer complètement à autre chose.

Donc voilà, je pense juste que mon état est dû au fait qu'une partie de moi se raccroche encore à mon passé (quoi de plus normal, on ne peut pas oublier une relation du jour au lendemain), associé au fait que mon ex en souffre et que je déteste ça.
C'est con mais ça serait + facile pour moi si elle avait qq1 dans sa vie. Et ça aussi c'est con, maintenant qu'elle est seule elle pourrait rencontrer qq1, mais non, elle n'en a pas envie.
C'est beaucoup mieux d'avoir qq1 d'autre qd on est en couple que quand on est seule

[Gary77]

Jaguarboy, j'ai lu ton post après avoir posté mon message.

J'ai pensé à toi en faisant aussi un parralèle avec les caisses .

Le problème c'est que je pense que mon couple était sauvable, il y en a dans des situations pires qui y arrivent.

Il aurait fallu peut-être de + de temps, de + de patience... ou alors ça n'aurait été que reculer un peu plus une échéance que je savais quelquepart inévitable.
Je pense surtout que je n'étais pas bien quand on était ensemble et l'ironie c'est que quand on est plus ensemble, on s'entend super bien et on ne comprend pas pourquoi ça n'a pas marché.

Mais bon, c'est fait c'est fait.
Comme je viens de le dire, le fait principal c'est que j'ai arrété de stagner, que j'évolue vers qqchose de mieux?
Toujours est-il que quand on en arrive là, on ne peut s'empecher de regarder en arrière et de faire le bilan de sa vie.
Et ça me rend nostalgique, mais c'est momentanée.

[uomo]

Pour l'instant, je ne ressens ni rage, ni dégoût qui semblent être des sentiments communs.
Je commence à reprendre confiance grâce à 2 facteurs : une certaine transparence de ma femme m'informant à outrance et une meilleure communication de ma part en lui faisant part de mes angoisses.
Je prends également conscience que (dans notre cas) le vrai problème n'était pas l'amant, mais notre problème de couple.
Nous passons donc des moments très sympathiques en pleine redécouverte l'un de l'autre et reconstruction... mais cela fait 4 jours !

Pasc, ça sent bon ton histoire. Garde le cap. L'extrème communication... le seul remède qu'on connaisse pour guérir la perte de confiance en l'autre... la tendresse et le sexe... pour guérir le reste... c'est du tout bon !


Gary77, avais-tu tous les éléments réunis : ta conjointe avait-elle décidé de communiquer avec toi, de te rassurer, de te montrer une réelle volonté de reconstruction, que tu étais plus important pour elle que tout le reste et surtout que son histoire "parallèle" ?

Si non, tu ne pouvais rien faire, à mon sens.

Si oui, tu avais quand même le droit de choisir de prendre un autre chemin qui te convienne mieux. Accepter qu'on n'a plus envie de vivre avec quelqu'un, quelles que soient les raisons, c'est sain. A condition de comprendre que c'est ton droit le plus strict, ton privilège, ton libre-arbitre. Tu n'as même pas besoin d'avoir de bonnes raisons, du moment que c'est ce que tu ressens profondément comme le meilleur choix pour toi, ou le moins mauvais. Au contraire ne pas écouter cette voix qui te dit ce qui est le mieux pour toi, c'est te trahir toi-même et t'exposer à rester durablement dans une situation qui ne te correspond pas, en proie à la culpabilité, les remords, et le cas échéant, la manipulation de l'autre.

Imagine un boxeur en difficulté... qui a d'infimes chances de renverser la situation... doit-il continuer à prendre des coups jusqu'au KO en risquant même sa peau... ou doit-il jeter l'éponge ?

C'est à chacun de trouver sa réponse à cette question.