Psychologie de l'adultère

Quel comportement adopter face à l’adultère, comment réagir? Beaucoup de questions, quelques débuts de réponses. Ne pas poster de témoignage dans cette rubrique.

Modérateur : Eugene

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Eugene
Cocu de garde
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Psychologie de l'adultère

Message par Eugene »

Comment les thérapeutes voient l'adultère

Pour les thérapeutes, l’adultère constitue rarement le problème en soi dans la mesure où il est davantage un symptôme. Plutôt que de parler d’adultère, de trahison, de tromperie, de relation extraconjugale, ils parlent plus volontiers d’intervention d’un « tiers sexuel », de manière à sortir de la perception morale des choses et chercher le véritable problème.

Selon cette vision des choses, être trompé ne se fait jamais complètement au hasard : on estime que la plupart du temps, il y a une coresponsabilité des deux membres du couple. Evidemment, le partenaire trompé n’est pas « responsable » du fait que l’autre ait choisi cette réponse-là au problème qui se posait au couple. Ils sont tous les deux coresponsables du problème initial mais pas de la réponse apportée par l’un d’eux.

Il ne faut néanmoins pas minimiser les souffrances du partenaire trompé : la personne trompée se sent souvent abandonnée. Le traumatisme narcissique, parfois violent, s’accompagne d’angoisses, de sentiments d’insécurité.

Qu’est-ce que la fidélité ?

Le mot « fidélité » est issu du latin « fidelitas » qui renvoi à la notion de foi, synonyme de confiance et de loyauté, deux valeurs appréciées au sein d’un couple. Elle est une preuve de « la constance dans les affections et les sentiments » mais reste une notion extrêmement difficile à définir parce que fluctuante, personnelle, fonction de la culture, de l’époque ou de l’âge des partenaires. Ainsi, un esprit libertin ne percevra pas l’infidélité de la même manière qu’une personne plus conservatrice. Par ailleurs, elle pose le problème de la promesse : comment est-il possible pour une personne de garantir la constance de ses propres sentiments ?

La fidélité sexuelle est un fondement incontournable de la grande majorité des couples des sociétés occidentales. Bien souvent, elle n’est qu’un contrat implicite : on définit rarement son périmètre. Il s’agit d’une exigence d’exclusivité d’un territoire aux limites floues : l’intimité, les fantasmes, les projets, les rêveries n’appartiennent plus qu’à l’un et à l’autre uniquement.
Certains éléments comme le passé sexuel, les plaisirs solitaires, les secrets, les fantasmes, les attirances, échappent à ce territoire commun et sont donc susceptibles d’ébranler les fondations du couple.

Depuis le début du XXème siècle, l’amour et le couple se sont démocratisés et ont supplanté progressivement les mariages forcés. Le couple est désormais synonyme d’amour et non plus de devoir familial. Et puisque l’on se met en couple parce qu’on est amoureux, on divorce ou l’on se sépare lorsqu’on cesse de s’aimer. Cela signifie que la solidité d’un couple ne tient plus qu’à cette occurrence fragile, éphémère, capricieuse qu’est l’amour ! En théorie, l’adultère devient donc plus épisodique : les liaisons parallèles ont perdu de l’intérêt.

Motifs de l’adultère

Souvent, la personne qui commet l’adultère dit que c’est une nécessité psychique, presque vitale.

Puisqu’aujourd’hui, il est facile de rompre avec son ou sa partenaire, quels peuvent être les motifs des personnes qui commettent un adultère ? La forte poussée d’individualisme n’est sans doute pas étrangère au phénomène. L'épanouissement individuel, y compris au niveau sexuel, est au centre de nos préoccupations. L'assouvissement de tous les désirs doit être immédiat. Le couple est donc confronté à une formidable pression sociale de performance, puisque l'insatisfaction de la part d'un des partenaires pourra rapidement mettre le couple en danger, le ou la partenaire insatisfait pouvant être tenté d'aller chercher ailleurs ce qui lui manque au sein du couple.

Facteurs de risques

Les couples précoces qui n’ont pas ou très peu vécu d’autres histoires d’amour, ressentent parfois le besoin de faire le point, de revoir leur contrat d’engagement à un moment particulier de leur vie et sont donc davantage susceptibles de commettre une forme d’adultère.

Mille et une raisons ont été invoquées pour expliquer les écarts de l’homme, parmi lesquels l’impossibilité biologique de contrôler ses pulsions.
L’adultère de la femme

La tendance des femmes à aller voir ailleurs a fait couler beaucoup d’encre par le passé. Aujourd’hui encore, les différentes théories vont bon train.

Pour le psychanalyste E. Bergler, « une femme éprise d’un homme n’éprouve aucun intérêt sexuel pour les autres hommes [en temps normal] ». Cela signifie que la femme veut constamment être aimée, désirée, se sentir choisie, élue, le centre de l’attention de son partenaire. Il s’agit d’une expérimentation de l’amour davantage narcissique.
Pour C. Barani, c’est cette même tendance qui pousse certaines femmes à passer d’un amour à l’autre, pour atteindre un amour idéalisé : on parle du syndrome d’Emma Bovary.

La femme peut également se montrer infidèle par désir de vengeance : c’est l’infidélité-représailles. Elle peut survenir lorsque la fierté de la femme a été atteinte par son partenaire. Celle-ci cherchera alors à réparer le tort qui lui a été fait en agissant de la même manière. C. Barani ajoute que « si le mari apprend que sa femme l'a trompé à son tour, il réagit en général fort mal devant un affront qui lui paraît infiniment plus grave que celui qu'il a infligé lui-même, et le premier, à sa femme ».

Les différents types d’adultères

Dans son ouvrage L'Adultère, Bernard Muldworf identifie quatre formes cliniques différentes de liaisons adultérines, de la « plus anodine à la plus sérieuse ».

La relation sexuelle passagère. Elle est une relation sans lendemain avec une implication affective nulle ou presque. La « consommation » est réduite à sa plus simple expression : les personnes savent qu’elles ne se reverront vraisemblablement jamais et tout échange autre que physique est exclu.

L’aventure. L’aventure est une relation sexuelle relativement superficielle mais elle regroupe à la fois l’exploration du corps et le désir de découverte de la personnalité de l’autre. Il y a une implication émotionnelle indéniable, et ce même si l’aventure ne dure que le temps d’une soirée. « L’aventure, même très courte, laisse dans la mémoire sa trace comme un événement singulier qui n'a pas son équivalent ailleurs. Parce qu'elle est déjà une rencontre des "personnes" et non pas des seuls corps ». C’est le caractère éphémère de l'aventure qui stimule le partenaire infidèle mais sa durée dans le temps est limitée.

La liaison sexuelle durable. Elle se distingue surtout par sa durée : à la sensualité de l’aventure, s’ajoute une forme de tendresse et d’attachement facilités par la répétition des rencontres. L’intérêt sexuel ou érotique des premiers échanges se transforme peu à peu en intérêts humains, sans que les partenaires en aient forcément conscience. Le quotidien routinier est évité dans la mesure où la relation est instable, cachée, secrète.

La liaison amoureuse. La liaison amoureuse peut dériver d’une liaison sexuelle durable alors que le sentiment amoureux était au départ exclu. Elle peut également être inscrite dès le départ de la relation. C’est l’adultère le plus complexe. Le partenaire infidèle doit faire un choix rapide : dissoudre son couple conjugal afin d'en former un nouveau ou mettre fin à la liaison amoureuse. Bien souvent, les éléments dont dispose le partenaire infidèle sont biaisés : la liaison amoureuse est une véritable lune de miel en permanence, puisqu'elle se trouve en marge de la vie quotidienne et de ses obligations. En clair, les sentiments sont authentiques, mais la situation est artificielle. Le couple secret ne peut tester sa force et son existence qu’à la lueur des difficultés réelles de la vie quotidienne.

La fidélité est-elle naturelle ?

C’est une question qui fait souvent débat : l'homme est-il né pour être monogame ? Les chercheurs et auteurs ne parviennent pas à s’entendre sur le sujet. D’un côté, les cultures et sociétés humaines sont et ont été nombreuses à pratiquer la polygamie, d’un autre côté, la psychologie de l’homme semble l'inciter à former un couple avec un unique conjoint comme de nombreux autres animaux. D’un point de vue darwinien, l’adultère du mâle pourrait s’expliquer par le désir de maximiser ses chances de reproduction.

Pourquoi trompe-t-on son partenaire ? Les chiffres.

Pour quelle raison vous êtes-vous déjà retrouvé en situation d’adultère ?

- Par amour ou par désir pour une autre personne (50 %)
- Pour vivre une expérience différente (30 %)
- Pour vous venger de l’infidélité de votre conjoint(e) (22 %)
- Pour pimenter votre vie intime (15 %)
- Pour vous accorder une parenthèse dans votre vie de couple (13 %)
- Pour rendre votre conjoint(e) jaloux / jalouse (4 %)

Pour vous, est-ce que faire les choses suivantes, c’est déjà être infidèle ?

- Avoir une relation sexuelle suivie avec un autre partenaire (95 % disent oui)
- Avoir une relation sexuelle ponctuelle sans amour pour la personne (90 % disent oui)
- Embrasser une autre personne sur la bouche (74 % disent oui)
- Tomber amoureux d’une autre personne mais sans passer à l’acte (58 % disent oui)
- Flirter (en soirée, au bureau…) (52 % disent oui)
- Avoir des moments de complicité avec une personne du sexe opposé (restaurant, cinéma…) (37 % disent oui)
- Dialoguer fréquemment avec une autre personne sur internet (22 % disent oui)

Seriez-vous capable de pardonner l’infidélité de votre conjoint(e) ?

Non jamais (45 %)
Oui, sous certaines conditions (39 %)

Qu’est-ce que ça apporte à celui qui commet l’adultère ?

L’infidélité permet de doper l’estime de soi (de se sentir à nouveau désirable…) (49 %)
L’infidélité permet d’assouvir ses fantasmes (38 %)
L’infidélité permet d’être soi-même en vivant des expériences qu’on ne s’autorise pas autrement (24 %)
L’infidélité permet parfois de sauver son couple en s’accordant des moments de liberté (20 %)

Source
Those who talk behind my back, my ass contemplates
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Usum

Re: Psychologie de l'adultère

Message par Usum »

Eugene a écrit : mar. 21 févr. 2017 11:44 La tendance des femmes à aller voir ailleurs a fait couler beaucoup d’encre par le passé.
Souvent femme varie, bien fol est qui s'y fie

Dixit le premier des Français il y a quelques siècles.
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Sans Prétention
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Re: Psychologie de l'adultère

Message par Sans Prétention »

Tu remarqueras, Usum dans les "variations" féminines qu'il n'y a rien "contre" le légitime mais, statistiquement un appel vers l'extérieur.
Comment expliquer alors l'avalanche de reproches de la con jointe prise les doigts dans le pot de confiture autrement que par une recherche de dédouanement mesquin ?

Cela dit, pas de sectarisme: les écarts dus à l'essoufflement du couple en tant que tel existe... Mais bizarrement, le trompeur, dans ce cas, fait acte de contrition. Stupéfiant...
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)
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Usum

Re: Psychologie de l'adultère

Message par Usum »

Sans Prétention a écrit : mar. 21 févr. 2017 18:42 Tu remarqueras, Usum dans les "variations" féminines qu'il n'y a rien "contre" le légitime mais, statistiquement un appel vers l'extérieur.
Comment expliquer alors l'avalanche de reproches de la con jointe prise les doigts dans le pot de confiture autrement que par une recherche de dédouanement mesquin ?

Cela dit, pas de sectarisme: les écarts dus à l'essoufflement du couple en tant que tel existe... Mais bizarrement, le trompeur, dans ce cas, fait acte de contrition. Stupéfiant...
Oui, aucun d'entre nous n'était parfait mais qui pourrait se targuer de l'être ?
Souvent les Cf bizarrement.

Quoi qu'il en soit, je ne me fais aucune illusion.
Chien qui a mordu mordra encore.
Et donc Madame fautera à nouveau un jour ou l'autre car les résolutions du moment ne seront plus les mêmes dans x mois/années.

Chacun d'entre nous devrait en avoir conscience, du moins ceux qui poursuivent leurs tribulations avec leur (tour)menteur officiel... et s'assurer qu'il sera capable de surmonter cet énième affront.

Souvent femme varie
Cette expression prend tout son sens, et pas seulement au niveau sentimental (rarement une vision/anticipation à long terme chez la plupart des femmes que je connais).
Comme le dit souvent un ami C à sa (jeune) fille : "Réflechis aux conséquence de tes actes" à court, moyen et long terme.

Bien entendu, bon nombre d'hommes sont coupables des mêmes tares, et dans des proportions rarement vues ces derniers siècles, mais ce n'est là à mon humble avis que la preuve de la féminisation des esprits, où l'émotionnel prend le pas sur le rationnel (qui n'exclut pas l'Amour).
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Sans Prétention
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Re: Psychologie de l'adultère

Message par Sans Prétention »

Usum a écrit : mer. 22 févr. 2017 10:01 l'émotionnel prend le pas sur le rationnel
Ah ?
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)
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