Dans l’adultère, l’égalité des sexes ne prévaut pas

Quel comportement adopter face à l’adultère, comment réagir? Beaucoup de questions, quelques débuts de réponses. Ne pas poster de témoignage dans cette rubrique.

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Eugene
Cocu de garde
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Dans l’adultère, l’égalité des sexes ne prévaut pas

Message par Eugene »

Sous leurs airs de paradis perdus gouvernés par l’érotisme et le secret, les relations extraconjugales reproduisent les schémas archaïques du couple institutionnel. L’homme y fixe les règles et la femme renonce à son émancipation.

Elle a fait des jardins secrets son champ d’investigation. La sociologue Marie-Carmen Garcia déterre ce qui y est enfoui : l’adultère. L’approche a été longue pour gagner la confiance des infidèles, recueillir 23 récits de vie. Des liaisons ordinaires, tapies dans l’ombre de couples qui battent de l’aile, celles de monsieur et madame Tout-le-Monde, qui se voient clandestinement quelques heures par semaine. Et puis, les amants tombent amoureux. Ce qui n’était qu’une passade dure finalement des années, voire des décennies. La double vie s’installe, douce, brutale. Voilà ce que la chercheuse nomme «l’extra-conjugalité durable», celle qui transgresse les normes du couple contemporain : la véracité, mais aussi l’égalité des sexes. Elle en a fait un livre, Amours clandestines, sociologie de l’extraconjugalité durable (Presses universitaires de Lyon, 2016).

Les relations extraconjugales sont souvent jugées superficielles car la sexualité y est centrale. Est-ce pour autant incompatible avec le sentiment amoureux ?

Quand j’ai expliqué à des collègues, que j’étudiais une population exprimant de l’amour pour leur partenaire caché, on m’a rétorqué que cela ne pouvait pas en être. La preuve ? Il ne s’installe pas avec elle. Il serait inadmissible que cela soit de l’amour parce qu’il n’y a pas de passage à l’officialisation, pas d’aboutissement… Et le rapport sexuel comme ressort permanent d’une relation hétérosexuelle n’est pas concevable. Il peut être seulement le levier de la passion dans les premiers temps. Sauf que dans ces relations-là, cela ne se tasse pas ! Se dessinent en creux nos représentations de l’amour : le couple établi. Dans le «véritable amour», on construit. Or, ces gens-là n’achètent pas de maison ensemble, ne font pas de projet… Ils ne construisent rien, sinon leur relation.

Comme si tout ce qui est secret était forcément faux.

L’avènement du couple contemporain, dans les années 60, a condamné le jardin secret. Désormais, il faut dire la vérité, tout se raconter, parler, se rendre des comptes.

Imaginaient-ils que leur liaison adultère puisse durer aussi longtemps ?

Absolument pas ! Personne n’a, à ma connaissance, pour projet de mener une double vie durablement. D’ailleurs, le passage à l’infidélité est souvent un moment douloureux après des années sans faux pas. Il y a un deuil du couple idéal à faire, de soi, une rupture avec l’image que les gens ont d’eux-mêmes… Ils transgressent la norme d’exclusivité et de véracité du couple contemporain.
Le sentiment amoureux permet aussi aux amants de légitimer leur liaison.

Ils expliquent par l’amour la durée de leur relation qui s’étend sur trois, dix, quarante ans… Les amants évoquent aussi un accomplissement de soi, une complémentarité, une respiration qui rend la vie conjugale supportable… Ils essaient de se dédouaner sans être complètement dupes. Sans ces autojustifications, un tel tiraillement serait intenable, ils deviendraient fous. L’argument premier pour aller voir ailleurs chez les hommes est qu’ils estiment le désir sexuel de leur femme insuffisant par rapport à ce qu’ils pensent être leurs propres besoins. Notre société admet qu’ils ont plus de besoins que les femmes. En revanche, pour les femmes, c’est plutôt le manque d’attention du conjoint. Les schémas sont classiques.

Certaines compétences sont-elles nécessaires pour mener une double-vie ?

Un certain sens de l’organisation, une bonne gestion du temps et des ressources mentales… La duplicité implique l’occultation ou le mensonge. Les hommes évitent bien souvent de mentir ouvertement, alors que la stratégie la plus répandue chez les femmes adultères consiste à ne rien dire de ce qu’elles font, où elles vont. Je pensais tomber sur des personnes qui ont baigné dès l’enfance dans des histoires de famille, des secrets… Eh bien, non.

Ces compétences s’acquièrent-elles au fil de l’extra-conjugalité ?

La personne qui a déjà eu des relations adultères de courte durée, testé un certain nombre de savoir-faire pour cacher cette relation, les met en œuvre dans la nouvelle liaison… Si l’autre n’a jamais trompé son conjoint, une initiation va se faire dès les premiers moments : ce qui peut être dit ou pas, l’usage du téléphone portable, de l’ordinateur, les lieux autorisés… Généralement, l’homme a l’expérience et forme sa maîtresse.
Les règles de l’homme s’imposent donc à la femme.

Oui, un ensemble d’interdictions. Il existe des stratégies mentales masculines, assez violentes symboliquement pour les femmes. Certains ne prononcent pas le prénom de la maîtresse dans les moments intimes pour ne pas commettre d’erreur quand ils sont avec leur compagne officielle. Malgré tout, au fil de l’histoire, une complicité et une loyauté s’installent entre les deux amants. Même la femme officiellement célibataire, maîtresse d’un homme engagé, finit par l’aider à dissimuler, fournit des alibis…

Paradoxalement, chez ces maîtresses, majoritairement des cadres, indépendantes, l’adultère est plus une domination qu’une émancipation…


C’est la dure réalité des injonctions contradictoires envers les femmes. Se libérer mais rester une femme de bonne vertu… intenable ! Les femmes ont eu des amants dans l’histoire, jamais très glorieux ni très heureux. Les hommes, dans la clandestinité, sont comme des poissons dans l’eau. Historiquement, avoir une maîtresse, ce n’est pas révolutionnaire : depuis l’Antiquité, il y a l’épouse, mère des enfants, et puis celle(s) avec qui on passe des bons moments. La maman et la putain, un clivage encore très présent socialement et psychiquement. La figure de la prostituée plane au-dessus du couple clandestin. Les femmes célibataires disent «se donner», expression valorisante de l’amour absolu. Cela leur permet de sortir du stigmate de la putain : elles ne sont pas des femmes faciles : si elles acceptent de subir ça, c’est parce qu’elles aiment un homme marié. Au bout d’un certain temps, elles veulent refaire un couple, avec leur amant. C’est très prégnant, elles sont sociologiquement et historiquement orientées, éduquées, pour être la femme d’un seul homme. Les hommes, eux, n’appartiennent à aucune femme.

La dissymétrie est frappante : elles se jettent corps et âme dans la relation clandestine quand les hommes eux, refrènent leurs élans amoureux…

Les hommes de plus de 60 ans, jeunes à une époque où l’on ne divorçait pas, disent, parfois dès le rapport sexuel terminé, qu’ils ne quitteront jamais leur femme. Pour les 40-50 ans, c’est dans le courant de la première année. Ils auront tous un mouvement, celui d’envisager partir avec cette femme qu’ils aiment, arrêter la double vie, les mensonges… Et puis vient la rétractation. Soit c’est la rupture, soit cela s’installe et dure. L’amante, bien qu’elle souhaite passer au couple officiel, s’accommode. Beaucoup finissent par se séparer de leur mari ou conjoint, et deviennent la maîtresse célibataire de l’homme qui, lui, ne quitte pas son épouse. Alors, elles attendent… Les hommes sont flattés de cette patience, cette passion, ils s’imaginent qu’elles sont heureuses d’échapper aux contraintes des épouses : laver les chaussettes, etc. Un couple dans lequel chacun lave ses chaussettes est inenvisageable.

On retrouve dans l’adultère une représentation assez archaïque du couple.

L’adultère est tenu par l’idéologie familiale. Il n’est qu’une de ses émanations, chevillée à l’institution conjugale dite traditionnelle.
Les femmes devraient s’en dégager au lieu de se libérer de leur mari ?

L’un n’empêche pas l’autre ! Les femmes continuent d’être socialisées, éduquées pour aimer et être aimées, avec validation par le masculin, le patron, le père, l’amant, l’époux. Du coup, il leur manque toujours quelque chose. L’autonomie n’est pas complète : elles font ou sont pour un homme, pour les enfants. Il ne suffit pas d’avoir un boulot, des enfants, un mari pour être heureuse. Au contraire, les hommes avec épouse et maîtresse jouissent de deux piliers affectifs.

Finalement, le jardin secret, c’est la loi de la jungle, celle du plus fort…

C’est l’une de mes conclusions majeures. Ces jardins secrets sont attrayants, imaginés comme des paradis perdus, secrets, très érotiques, stimulants. Mais la norme d’égalité entre les sexes, qui travaille le couple contemporain officiel, n’y prévaut pas. Même inégalitaire, il est entouré d’une législation, d’un cadre normatif. Alors que l’adultère est le lieu où l’on s’arroge le droit de ne pas être égaux. L’homme dicte les règles, fixe les rendez-vous, les annule, s’absente, part en vacances avec sa femme. Les maîtresses, elles, calent leurs congés et week-ends en fonction de ceux de l’amant. Elles ne sont plus la cadre supérieure, la chirurgienne ou la magistrate, elles se soumettent à certaines attentes archaïques : se faire belle, accourir dès qu’il est là, être gentille, toujours disponible, même sexuellement. Les hommes expriment un bien-être psychologique. Les femmes ne nagent pas dans le bonheur. Mais n’est-ce pas difficile aussi dans les couples officiels ? Et puis, l’amour est intranquille.

Une maîtresse heureuse, est-ce possible ?

Il faut au minimum abandonner l’idée de l’officialisation. Les jeunes générations parviendront peut-être à évacuer l’idée que si l’on n’est pas la compagne officielle, on n’est rien. C’est la clé. Elles doivent rationaliser : ce que vit l’épouse, c’est ce qu’elles vivent elles, chez elles. Le système patriarcal encourage les femmes à rivaliser entre elles pour avoir la première place, être celle qui est reconnue légalement, socialement, affectivement, psychiquement par cet homme-là. Il faudrait une solidarité féminine au moins symbolique. Ce que les hommes savent très bien faire : le mari trompé n’est pas un rival, c’est le mâle alpha, complètement absent de l’équation. L’amant n’aspire pas à la place d’époux, la maîtresse le convainc déjà qu’il est le meilleur. L’amant, c’est la puissance.

La femme peut-elle accéder à une position de dominante ?

Ce serait une femme mariée avec un amant célibataire, très rare. Mais les hommes amoureux de femmes mariées n’attendent pas. Ils ont d’autres partenaires occasionnelles et ne passent pas leurs vacances à côté du téléphone. L’attente est féminine. Une dame âgée m’avait dit : au moins, avec le portable, on peut sortir de chez soi.

Quand on a ménagé une place dans sa vie pour la clandestinité, parvient-on à la laisser vacante ?

L’extraconjugalité durable est une socialisation secondaire puissante, il y a incorporation de normes et de valeurs, d’une culture, d’un rapport au monde et à soi. Elle transforme l’individu, il est ardu de revenir en arrière, de retourner à une vie intime complètement unifiée après une double vie. Au sortir des relations extraconjugales longues, ils disent tous, «plus jamais ça». Et pourtant…

Source
Those who talk behind my back, my ass contemplates
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Sans Prétention
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Re: Dans l’adultère, l’égalité des sexes ne prévaut pas

Message par Sans Prétention »

Sous leurs airs de paradis perdus gouvernés par l’érotisme et le secret, les relations extraconjugales reproduisent les schémas archaïques du couple institutionnel. L’homme y fixe les règles et la femme renonce à son émancipation.
C'est pô mua ki l'dit pour une fois... :cocu:
Des liaisons ordinaires, tapies dans l’ombre de couples qui battent de l’aile, celles de monsieur et madame Tout-le-Monde, qui se voient clandestinement quelques heures par semaine. Et puis, les amants tombent amoureux. Ce qui n’était qu’une passade dure finalement des années, voire des décennies.
Tiens... Pour Enk.
Cela dit, une preuve sociologique de plus que l'infidélité "conjoncturelle" se transforme souvent (très souvent) en infidélité chro nique.
La double vie s’installe, douce, brutale.
Et cela exige un clivage. Une capacité à mentir, à se mentir, à se dédoubler.
Et aussi à "déserter" affectivement le couple légitime en ne laissant que des miettes au con joint qui rame de son côté et tient la barre seul.
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f=40&t=3739#p58054
Voilà ce que la chercheuse nomme «l’extra-conjugalité durable»
Qui peut être avec un(e) amant(e) ou plusieurs.
Avec ou sans sentiments.
Quand j’ai expliqué à des collègues, que j’étudiais une population exprimant de l’amour pour leur partenaire caché, on m’a rétorqué que cela ne pouvait pas en être. La preuve ? Il ne s’installe pas avec elle. (...) Dans le «véritable amour», on construit. Or, ces gens-là n’achètent pas de maison ensemble, ne font pas de projet… Ils ne construisent rien, sinon leur relation.
Le cocu doit arrêter de penser de travers: quand on n'est pas quitté, ce n'est pas (toujours) par amour.
Ce peut être aussi parfois (souvent) par confort, mais surtout par "impolytesse" (ou le syndrome du beurre et de l'argent du beurre, un déguisement grossier du schéma millénaire de la madone et la putain, au masculin, comme au féminin) :
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f=40&t=3722#p57998
Imaginaient-ils que leur liaison adultère puisse durer aussi longtemps ?
Absolument pas ! Personne n’a, à ma connaissance, pour projet de mener une double vie durablement.
Sauf cas particuliers: les MNP, les phobiques de l'engagements, les dragueurs invétérés, les nymphos, les Don Juan...
le passage à l’infidélité est souvent un moment douloureux après des années sans faux pas.
Quand il y a des années sans faux pas... Lorsque l'habitude est prise de longue date, la douleur est inexistante. Au mieux, un certain malaise... Mais rarement de la culpabilité.
Il y a un deuil du couple idéal à faire, de soi, une rupture avec l’image que les gens ont d’eux-mêmes… Ils transgressent la norme d’exclusivité et de véracité du couple contemporain.
Sauf que le deuil est porté par le partenaire qui "sait". L'autre n'imagine même pas que le couple "idéal" est déjà mort depuis longtemps. C'est là que la perversion s'installe: l'un sait, l'autre pas et le fonctionnement "à deux" entre les légitimes tourne autour du mensonge et de l'illusion "maîtrisé" par un seul.
Le sentiment amoureux permet aussi aux amants de légitimer leur liaison.
Ou le "Cétafote". Plus récurrent.
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f=40&t=3733#p58347
En tous cas, c'est pas leur faute :
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f=40&t=3733#p58346
Les amants évoquent aussi un accomplissement de soi, une complémentarité, une respiration qui rend la vie conjugale supportable…
La vie conjugale est donc un enfer. On ne s'accomplit pas avec le légitime, il n'y a pas de complémentarité, on ne respire pas. Et on veut nous faire croire qu'il y a, avec toutes ces tares conjugales, de "l'amour"... Bien malin qui saura m'expliquer comment "l'amour" (surtout l'amour "pur" tel qu'on se le représente), peut survivre dans une telle fosse à purin.
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f=40&t=3727#p58003
Ils essaient de se dédouaner sans être complètement dupes. Sans ces autojustifications, un tel tiraillement serait intenable, ils deviendraient fous.
Le syndrome "Cétafote" est très pratique: comme personne n'est parfait, l'accusateur a forcément raison quelque part.
Dans un second temps, si le cocu a des failles narcissiques (et il en a souvent de part son histoire), le bouton "culpabilité" étant assez énorme, suffit d'appuyer dessus tout doucement et le piège se referme.
"Je suis une merde", "Le thérapeute me dit que c'est 50/50", "Je suis nulle au lit", "j'ai pas assez "donné"", etc... Mais le culpabilisateur, lui... Il se remet en question quand ?
L’argument premier pour aller voir ailleurs chez les hommes est qu’ils estiment le désir sexuel de leur femme insuffisant par rapport à ce qu’ils pensent être leurs propres besoins. Notre société admet qu’ils ont plus de besoins que les femmes. En revanche, pour les femmes, c’est plutôt le manque d’attention du conjoint. Les schémas sont classiques.
Mais réducteurs.
La plupart des trompés du site sont soit "démissionnaires" au niveau sexuel (mais sur le pourquoi, il y a beaucoup à dire: les premières démissions sont affectives... De la part de madame, ce qui engendre des dépressions masculines massives), soit on des besoins qu'ils ne comblent pas ailleurs... Les fidèles sont donc des extra-terrestres ?
Pour le manque d'attention, personne n'est d'accord sur la définition... J'en ai manqué. Cruellement. J'ai même subi des dévalorisations répétées... J'ai manqué de sexe, mais je n'ai jamais eu un mot plus haut que l'autre pour ma femme.
Je m'enfermais dans mon système, ayant perdu tout élan vital, mais je lui offrais des fleurs, je l'emmenais à l'hôtel, j'avançais professionnellement, je disais oui à ses caprices, bref je faisais ce que je savais faire, ce que je pouvais... Et ce n'était pas assez. Jamais assez. Donc à redéfinir "le manque d'attention".
Certaines compétences sont-elles nécessaires pour mener une double-vie ?
Un certain sens de l’organisation, une bonne gestion du temps et des ressources mentales… La duplicité implique l’occultation ou le mensonge. Les hommes évitent bien souvent de mentir ouvertement, alors que la stratégie la plus répandue chez les femmes adultères consiste à ne rien dire de ce qu’elles font, où elles vont.
Parole de Jag : "Les cocufieurs sont des menteurs pathologiques".
Vérifié. On peut mentir de temps à autre pour protéger, se protéger. Mais le mensonge comme seconde nature, incluant une seconde vie...
Et lorsque le poteau rose est découvert... "Cétafote". Réflexe archaïque et infantile.
Je pensais tomber sur des personnes qui ont baigné dès l’enfance dans des histoires de famille, des secrets… Eh bien, non.
Ce n'est pas ce que j'observe dans les témoignages. En revanche, ce qui empêche la vérité de surgir est toujours un filtre: celui du mythe familial.
Je crains que l'enquête ne repose que sur du déclaratif.
Je reprends mon exemple personnel qui se vérifie à grande échelle:
ma femme, en VO (version officielle), est une enfant aimée, désirée, à qui il n'a manqué de rien, jamais, qui a eu une liberté de choix incroyable avec des parents aimants et un père présent. Seul son frère est "tordu".
La version originale : ma femme, est une enfant aimée étouffée d'un amour démesuré, désirée arrivée par accident, à qui il n'a manqué de rien qui a toujours été soumise au diktat de madame sa mère, intrigante, méprisante envers la gente masculine, raciste, mal aimée dans son enfance, qui a eu une liberté de choix incroyable fonctionné par pulsions successives et qui ne sait pas construire sur le long terme, (étant la propriété de moman, aucun homme ne sera jamais à la hauteur) avec des parents aimants mais pas amants (le père "absent" psychiquement et la mère "adoratrice" de la figure du mari, un indépassable puisque tous les hommes sont des cons sauf le mien) et un père présent faux cul et trompeur multirécidiviste, amateur de péripathétiques. Seul son frère est "tordu", mais le reste de famille aussi.
Donc, éviter le "déclaratif". "Moi, j'ai une famille parfaite".
Je signale aux cocus qui se mordent les lèvres pour ne pas parler et ne rien laisser transparaître devant les enfants que leurs couple est "parfait" et que quand leurs enfants auront des problèmes, la plupart retiendront la vérité captive... Pour conserver le mythe familial. Et la boucle sera bouclée.

Dalpé développe un avis contraire : http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f=38&t=3839#p60100
Ces compétences s’acquièrent-elles au fil de l’extra-conjugalité ?
La personne qui a déjà eu des relations adultères de courte durée, testé un certain nombre de savoir-faire pour cacher cette relation, les met en œuvre dans la nouvelle liaison… Si l’autre n’a jamais trompé son conjoint, une initiation va se faire dès les premiers moments : ce qui peut être dit ou pas, l’usage du téléphone portable, de l’ordinateur, les lieux autorisés… Généralement, l’homme a l’expérience et forme sa maîtresse.
Les règles de l’homme s’imposent donc à la femme.
Chien a mordu...
Et chien qui mord après d'un autre maître.
La capacité à mentir s'acquière avec l'expérience partagée. La complicité que votre partenaire n'a plus avec vous, il l'a avec l'autre (ou les autres): puisqu'un "étranger" sait, et que vous non. Et on nous demande de ne pas réclamer la "transparence"... Sans complicité, qu'est-ce que l'amour ?
Il existe des stratégies mentales masculines, assez violentes symboliquement pour les femmes.
Et inversement.
au fil de l’histoire, une complicité et une loyauté s’installent entre les deux amants. Même la femme officiellement célibataire, maîtresse d’un homme engagé, finit par l’aider à dissimuler, fournit des alibis…
Le féminisme à l'envers.
Paradoxalement, chez ces maîtresses, majoritairement des cadres, indépendantes, l’adultère est plus une domination qu’une émancipation…
Illusion de libération. Quel confort y a-t-il à vivre un amour approximatif dans le mensonge ?
Mieux vaut être clair et en accord avec sa personnalité, "fidèle à soi": être libertin ou poly. Personne ne souffre quand on cherche dans son milieu.
Ah non ?
J'oubliais... Libertin on peut l'être en étant mentalement équilibré. Trompeur, je doute qu'il y ait quelque chose de sain à aimer vivre cachés, à moitié, en mentant, en fuyant...
C’est la dure réalité des injonctions contradictoires envers les femmes. Se libérer mais rester une femme de bonne vertu… intenable !
La mienne, pour moi qui avait résolu le complexe de la putain et la madone (sans doute un oedipe bien géré... Qui permet de s'émanciper affectivement et d'être "prêt" à fonder une famille, allez savoir...), je lui laissais la liberté d'être mère ET femme, "rangée" pour ses enfants et déchaînée pour moi. Mal m'en a pris: c'est elle qui m'a rangé dans la case madone !!!! :kelkon: (Un oedipe non résolu).
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f= ... pha#p53063
La maman et la putain, un clivage encore très présent socialement et psychiquement.
La violence aussi est très présent socialement et psychiquement dans notre société. Ce n'est pas pour ça qu'il ne faut pas la combattre.
elles ne sont pas des femmes faciles : si elles acceptent de subir ça, c’est parce qu’elles aiment un homme marié.
Illusion.
Au bout d’un certain temps, elles veulent refaire un couple, avec leur amant. C’est très prégnant, elles sont sociologiquement et historiquement orientées, éduquées, pour être la femme d’un seul homme. Les hommes, eux, n’appartiennent à aucune femme.
Sauf les cocus :cocu:
La dissymétrie est frappante : elles se jettent corps et âme dans la relation clandestine quand les hommes eux, refrènent leurs élans amoureux…
Constat sexiste. Mais y a débat.
En tout cas, ma femme qui n'a jamais appris l'amour prend feu (au cul ou au coeur) et puis... Pchhhhhht ! Plus rien. Max 1 an c'est plié. Avec pareille mentalité, je me demande encore POURQUOI elle s'est foutue dans cette merde qu'on appelle mariage...
Ah oui: elle "savait pas". Bon.. La boucle est bouclée: immaturité affective, phobique de l'engagement, passé amoureux chaotique, amour parental défaillant, y avait pas moyen. La bonne nouvelle ? C'est pas mafote ! :petard:
Les hommes de plus de 60 ans, jeunes à une époque où l’on ne divorçait pas, disent, parfois dès le rapport sexuel terminé, qu’ils ne quitteront jamais leur femme. Pour les 40-50 ans, c’est dans le courant de la première année. Ils auront tous un mouvement, celui d’envisager partir avec cette femme qu’ils aiment, arrêter la double vie, les mensonges… Et puis vient la rétractation.
Vérifié :
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f=40&t=3725#p58001
Beaucoup finissent par se séparer de leur mari ou conjoint, et deviennent la maîtresse célibataire de l’homme qui, lui, ne quitte pas son épouse. Alors, elles attendent…
:kelkon:
Les hommes sont flattés de cette patience, cette passion, ils s’imaginent qu’elles sont heureuses d’échapper aux contraintes des épouses : laver les chaussettes, etc. Un couple dans lequel chacun lave ses chaussettes est inenvisageable.
:kelkon:
On retrouve dans l’adultère une représentation assez archaïque du couple.
C'est pô moua kil dit... (bis)
les hommes avec épouse et maîtresse jouissent de deux piliers affectifs.
Et inversement. Femmes, révoltez-vous ! Soyez fidèles !!!!
Finalement, le jardin secret, c’est la loi de la jungle, celle du plus fort…
C’est l’une de mes conclusions majeures.
Et la mienne aussi.
Ces jardins secrets sont attrayants, imaginés comme des paradis perdus, secrets, très érotiques, stimulants.
Ca c'est surtout quand on confond "jardin secret" et terrain de chasse...
Mais la norme d’égalité entre les sexes, qui travaille le couple contemporain officiel, n’y prévaut pas.
Une femme qui se "libère" en trompant son homme fait mécaniquement une malheureuse... La "fidèle" qui pleure après son mari dans le foyer. Bonjour la solidarité féminine !
Mieux: une femme qui trompe tombe TRES SOUVENT sur un habitué du genre comme le montrent les témoignages :
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f=40&t=3731#p58023
Le "fidèle", lui, ne trompe pas en théorie. Donc une femme trompeuse n'est pas féministe, puisqu'elle se "donne" à un machiste (au sens con du terme) ET fait du mal à une congénère par voie indirecte.
Rien de tout ça chez les libertins et autres polyamoureux. Au bout de 50 partenaires différents, on arrête de compter. Le fidèle, lui, est toujours à 1. Et c'est ce qui est douloureux.
L’homme dicte les règles, fixe les rendez-vous, les annule, s’absente, part en vacances avec sa femme. Les maîtresses, elles, calent leurs congés et week-ends en fonction de ceux de l’amant. Elles ne sont plus la cadre supérieure, la chirurgienne ou la magistrate, elles se soumettent à certaines attentes archaïques : se faire belle, accourir dès qu’il est là, être gentille, toujours disponible, même sexuellement. Les hommes expriment un bien-être psychologique. Les femmes ne nagent pas dans le bonheur. Mais n’est-ce pas difficile aussi dans les couples officiels ? Et puis, l’amour est intranquille.
Conclusion: autant essayer de réparer le couple légitime.
ce que vit l’épouse, c’est ce qu’elles vivent elles, chez elles. Le système patriarcal encourage les femmes à rivaliser entre elles pour avoir la première place, être celle qui est reconnue légalement, socialement, affectivement, psychiquement par cet homme-là. Il faudrait une solidarité féminine au moins symbolique. Ce que les hommes savent très bien faire : le mari trompé n’est pas un rival, c’est le mâle alpha, complètement absent de l’équation.
Le légitime EST l'alpha: c'est celui qui a procréé officiellement, qui "bénéficie" de la reconnaissance sociale.
Les autres petits cons autour auxquels se donne madame sont des betas de merde.
Trop long pour expliquer ici mais je peux argumenter plus longuement: dans la nature humaine, contrairement à ce qu'il se passe dans le règne animal, alpha est relatif et non durable. Mais profondément relatif.
L’amant n’aspire pas à la place d’époux, la maîtresse le convainc déjà qu’il est le meilleur. L’amant, c’est la puissance.
Il y a donc mise en concurrence déloyale.
Ou, comme la nomme Dalpé, une "compétition injuste" : http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f=38&t=3839#p60100
Sans Prétention a écrit :
Eugene a écrit : Donc déja des le départ le mari est perdant
http://www.sos.cocus.org/viewtopic.php?p=1615#p1615

Tout à fait. Ce qui confirme l'idée phare que
Sans Prétention a écrit :Ce qui m'amène à penser les tares des cocufieurs en termes de manque.
Quoique vous soyez, quoique vous ayez fait, il leur manquera TOUJOURS quelque chose (tu n'es pas assez si, trop ça, c'est normal que je t'ai trompé parce que tu ne faisais pas ça...). Les constats d'imperfection sont souvent justifiés. Mais la personne en face de vous est-elle exempte de toute critique ?
La femme peut-elle accéder à une position de dominante ?
Ce serait une femme mariée avec un amant célibataire, très rare.
Pas sûr.
Mais les hommes amoureux de femmes mariées n’attendent pas. Ils ont d’autres partenaires occasionnelles et ne passent pas leurs vacances à côté du téléphone.
Certain.
Quand on a ménagé une place dans sa vie pour la clandestinité, parvient-on à la laisser vacante ?
L’extraconjugalité durable est une socialisation secondaire puissante, il y a incorporation de normes et de valeurs, d’une culture, d’un rapport au monde et à soi. Elle transforme l’individu, il est ardu de revenir en arrière
C'est pourquoi on passe de l'infidélité "conjoncturelle" (avec récidive pour la même personne et, généralement senti ments) :
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f=40&t=3728#p58007
A une récidive structurelle :
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f=40&t=3728#p58004

"Chien qui a mordu" est un adage sociologiquement vérifié. Il y a des exceptions mais celles-ci répondent à des critères précis.
Au sortir des relations extraconjugales longues, ils disent tous, «plus jamais ça». Et pourtant…
Donc sincères, mais faibles. Et structurellement prédisposées à.

Ce qu'il faut retenir, c'est que les rapports de domination, dans la jungle de l'adultère se réalise très souvent au détriment des femmes (quand une se "libère", elle ne fait que se donner à un dominateur - pervers ? - et que les hommes "progressistes", qui ne jouent pas ce jeu, portent la "libération" de leur "madone" sur le front... Fuck it !
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)
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