Deg a écrit : ↑dim. 4 avr. 2021 23:59
Sans Prétention a écrit : ↑mer. 31 mars 2021 10:25
Ben d'abord Super et moi on a pas forcément des points de vue similaires sur tout (ce qui est très bien d'ailleurs)
Peut-être parce que dans ton cas le problème ne venait pas toi si j'ai bien compris.
Supersymétrie reconnait qu'il a pas forcément était assez démonstratif en revanche. A savoir si aurait suffit....
Bon ben c'est vraiment sur ce point précis qu'on diverge et je vois en plus que c'est parce qu'on s'est pas compris, quel dommage...
Je pense que ça va être difficile de la faire courte et avec nuance mais je vais quand même tenter des généralités pour ensuite, pourquoi pas, qu'on s'intéresse à ton cas précisément...
Alors pour commencer, je ne crois pas qu'il y ait en ce monde un seul être parfait. Me pensant humain, et partant de cet accablant constat sur la nature humaine, j'aurais tendance à me ranger dans la catégorie des imparfaits. Comme tous en fait.
Bon là déjà une parenthèse : à moins d'échapper à cette malédiction, je vois pas trop comment être capable de faire ce qu'il faut tout le temps pour soi, pour les autres, sinon à se plier à une certaine dictature d'une impossible perfection qui fait vendre beaucoup de livres et de stages de développement non pas personnel mais égocentrique bullshit censés t'élever au-dessus de la masse. Dans le boulot, dans ta vie sociale, familiale, avec les gosses, et... En amour...
Je te dis pas les retours sur ces questions actuellement : les cabinets de psys sont pleins de gens perdus qui, adhérant à ces sectes du "soi parfait" et tout puissant ("je suis responsable de tout ce qui m'arrive"), reviennent broyés par la parole de gourous pour lesquels on est jamais assez, on fait jamais ce qu'il faut... Avec en bout de chaîne d'épuisement émotionnel un très délétère enflement de l'ego qui fait au final plus de mal que de bien.
Je pourrais te donner des centaines de références à ce sujet. Je te file juste celle là (vidéo pas longue) :
http://www.premierparallele.fr/livre/happycratie
En gros, contrairement à une connerie idéologique très à la mode en ce moment, on n'est pas responsable de tout ce qui nous arrive dans la life (des choses oui, d'autres non. Le fait que t'aies bu avant de prendre le volant et que tu te sois tanqué dans un rond point oui. Le fait que la moto qui a grillé le feu rouge ait foutu en l'air la portière avant gauche de ta Volvo non. Que tu chopes un cancer en ayant fumé toute ta vie comme un pompier oui, que tu prennes un Alzeimer précoce non. Que tu prennes pas tes médocs pour te soigner oui. Que tu prennes plus tes médocs parce qu'ils te filent des effets secondaires pires que le mal lui-même non).
Par contre, oui, on est responsables de la façon dont on réagit face aux aléas de l'existence. Inutile de s'accabler pour ça mais bien entendu il faut savoir prendre ses responsabilités aussi (voie du milieu). Mais en aucun cas on est coupable de ce qui nous arrive. Jamais. A la limite on est coupable de ce qu'on fait aux autres (devant un tribunal, on est coupable d'avoir collé une droite à l'amant mais l'amant n'est pas coupable de l'avoir reçue : coller une droite c'est ce qu'on fait, en recevoir une c'est ce qui arrive).
Est-ce à dire qu'il ne faut pas s'améliorer dans la vie en général ? Qu'il ne faut pas dialoguer plus ? Ne pas être optimiste ? Ne faire ni attention à soi ni aux autres ?
Ben si, évidemment qu'on peut s'améliorer, faire plus, pour soi, pour l'autre, et je dirais même pour tous. Cette quête est un formidable moteur qui donne sens à nos vies. On ne parvient jamais tout à fait au but, mais comme dirait l'autre, c'est le voyage qui est intéressant.
La question c'est :
où mettre la barre ? A quelle hauteur ? (et c'est celle là qui est décisive, y compris pour les affaires de cocufiage)
Mais je souhaiterais attirer l'attention sur un point : la réciprocité. En gros, ce que je dis pour moi est aussi valable pour l'autre (parce qu'il est pas moins ou plus humain que moi en fait). Sans réciprocité, apparaissent la pathologie et les relations malades.
Petit exemple 1:
J'ai droit d'aller voir ailleurs mais toi non.
Petit exemple 2:
Je règle pas mes problèmes de couple : j'ai un amant. L'autre n'en a pas ? Donc à lui de les régler ! (et à la limite plus j'ai des emmerdes avec mon légitime, plus je me sens autorisé.e à brouter l'herbe d'en face. En fait, faudrait presque pas que le problème soit résolu... J'ai le beurre et l' argent du beurre. What else?)
Petit exemple 3 :
A a son père qui vient d'avoir un AVC. Il se plaint que B ne le soutient pas assez dans cette épreuve (ce qui peut être vrai). A est donc "victime" d'inattention de la part de B et B "coupable" de cette inattention.
Plus tard, B a sa mère qui vient de se découvrir un cancer à la prostate (lol). B a besoin d'attention à son tour. A lui donne pas parce que B est trop affecté par les problèmes de sa mère : il en devient repoussant d'être autant triste. B est donc "coupable" d'avoir des problèmes avec sa mère et en plus "coupable" de pas être au top. A se sent "victime" du désintérêt de B à son égard.
Face je gagne, pile tu perds.
Ça c'est en réponse à une de tes questions sur les adulthèmes. "Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage". Ce qui signifie que oui, des fois, y en a qui ont des comportements qui poussent à aller voir chez la voisine si on y est. Mais y en a aussi pour qui la cuisine de la voisine est une véritable passion, comme une seconde nature, et que par conséquent, tous les prétextes sont bons pour aller faire un tour sur le palier d'en face.
Dans les situations "normales", y a pas de coupable. Que des emmerdes qu'on essaie de surmonter à deux. Avec plus ou moins de réussite. C'est pas tous les jours la fête mais bon... Personne ne met en péril personne.
Dans les situations de cocufiage old school, B est un Calimero qui s'enfonce dans sa merde au point de faire chier son monde en permanence. D'où l'envie d'aller voir ailleurs si on y est.
Dans les situations pas normales, t'as un narcisse et un bouc émissaire. Quelle que soit la situation, B aura toujours tort et A jamais.
Ça donne des configurations du type :
Je t'ai trompé parce que comme t'étais enceinte, j'avais plus suffisamment d'attention de ta part (sans déconner)
Je t'ai trompé parce que t'as fait une dépression suite au décès de ta mère (WTF)
Je t'ai trompé parce que ma mère est morte et j'ai fait une dépression suite à son décès...
Pour moi la situation de notre amie Meirah est assez révélatrice à ce sujet.
Ok, elle était peut-être froide, peu démonstrative. Et là tu te dis, bah le mec a peut-être eu raison de la tromper. Mais, je rappelle, dans un couple on est deux personnes : si elle est comme ça d'origine, pourquoi il l'a choisie elle ? Et si ça le gêne, il a fait quoi concrètement pour changer la donne ? Un gosse... Et il profite de ce moment pour se barrer avec une autre... Et puis après, on découvre qu'en fait il en était pas à son coup d'essai... Fuck... Et puis (ce que je veux bien croire) qu'il se scarifiait dans sa jeunesse perturbée. Bon à ce stade, moi je raisonne un peu en psychologue de très bas étage : mais merde, admettons que son mec ait été un peu moins "dérangé", qu'est ce qui dit que Meirah aurait pas eu un comportement plus chaleureux avec son compagnon, avec de la patience, du temps ? Franchement, qui peut le dire de manière certaine ?
Bon en fait, je crache le morceau, la vraie question est : qu'est ce qui la pousse elle à idéaliser un toquard pareil ? Juste pour la parenthèse, avec un pedigree comme ça je connais peu de femmes dans mon entourage proche qui aurait bien voulu faire de lui un géniteur (pour faire mumuse sans doute oui mais pas trop un papa...) Et je pose là les bases d'une relativité qu'il faut sérieusement envisager. J'ai eu la chance de voir sur profil FB des cocufieurs assez célèbres du site, je me pose des questions. Et inversement, j'ai parlé en live à des cocus supposément pas à la hauteur, c'est dingue comme ils correspondent pas au portrait caricatural qu'ils se font d'eux mêmes...
En d'autres termes, si personne n'est parfait, alors il n'est pas normal de considérer qu'une relation qu'on construit à deux est insatisfaisante du fait d'un seul, tout comme personne ne peut déclarer "on est heureux en couple uniquement grâce à moi". (c'est complètement con)
Mais attention :
C'est pour ça que je rejette en bloc la notion de corresponsabilité d'un cocufiage. On est corresponsable de la situation mais la sandwicherie a tourné pour un seul des deux. Faut pas confondre. Ce qu'on établit en secret dans un couple, c'est pas pareil qu'un comportement manifeste. Comme dit plus haut, si tu joues un peu trop au poker le dimanche et que ça insupporte ta copine, alors ça va devenir un vrai sujet de conversation et vous pourrez dire que y en a un qui a pas écouté l'autre et que c'est normal que ça chie. Mais quand t'as des amants dans le placard, le truc sort jamais du coup tu te prends la tête sur la couleur des rideaux ou le choix entre The Voice et le meilleur patissier et tout devient une affaire d'état autour d'une télécommande. Sauf qu'y en a un pour qui cette divergence commence et s'arrête autour de l'écran et un autre qui va compenser ce désagrément dans d'autres draps en soupirant dans sa tête devant tant d'incompréhension de la part du légitime (genre : "putain tu fais chier avec ta télécommande ! M'en fous, ce soir je vois Jean Pierre et on va s'en mettre une bonne. Ça rattrapera le coup !)
En attendant, le fond est pas traité : comme le disait fort justement Meirah, j'aurais su qu'il m'avait déjà trompée, j'aurais au moins pu faire un choix. Un vrai choix (par exemple pas lui faire un autre enfant à lui en pensant que ça pouvait recoller les morceaux alors que l'affaire était pliée d'avance).
C'est pas élégant comme procédé je trouve.
Retiens ça :
on ne peut traiter que des maladies déclarées. Les vices cachés on peut pas y faire grand chose. Par definitions, ils sont pas faits pour être réparés à deux : c'est juste un cadeau empoisonné destiné à rendre la maison vendable. Mais une fois que tu t'en es voulu d'avoir été escroqué, pas assez attentif aux boniments du vendeur et pas avoir été à la hauteur en tant qu'acheteur de la belle bâtisse fissurée de partout, faut passer à l'étape d'après.
Les relations humaines c'est des micros interactions permanentes. Et pour en revenir à notre sujet, il fut un temps où les mariages étaient des mariages de convenance et pas forcément des mariages d'amour. On tirait souvent le mauvais numéro et il fallait faire avec. Tromper c'était vraiment quand c'était plus possible... D'où la construction de la légende du cocu crétin sexuellement défaillant et peu attentif à sa moitié. Parce que c'était majoritairement le cas.
Aujourd'hui, la tendance est exactement inversée. Les sites de rencontres extra conjugaux affichent une santé indécente : mais pourquoi ? Puisqu'on peut divorcer comme on change de chemise, c'est pas logique. Si on tire le mauvais numéro, on a droit à un nombre illimité de re tirages... De plus, tous les sondages montrent que les infidèles se sentent satisfaits de leur vie sexuelle en couple. D'ailleurs c'est pour ça qu'ils sont infidèles : ils veulent rester. Mais ils veulent aussi "autre chose". Le vieux modèle marche plus. Les situations se sont un peu complexifiées. Bien sûr, il y a des cas où l'insatisfaction est créée par un seul dans le couple : le blaireau de base. Celui qui fait vraiment jamais ce qu'il faut. C'est peut-être ton cas. Mais je ne crois pas. Je crois qu'il n'est tout simplement pas possible de toujours faire ce qu'il faut. Parce qu'on est humains. Et limités.
L'occasion pour moi de revenir sur un exemple de Super.
Imaginons un mec qui a des tonnes d'emmerdes au boulot. Que doit-il faire ?
Solution 1 : tirer une gueule de 20 mètres de long, être de mauvaise humeur, allumer la télé et faire du téléphone en même temps en décochant pas une parole.
Solution 2 : sourire, laisser les choses derrière et faire l'amour avec fougue à sa dulcinée en faisant abstraction du fait qu'il risque de perdre son job.
(1 : quelle mépris pour l'autre!
2 : quel mépris pour soi !)
Maintenant suite :
La femme rentre de week-end et a une tonne d'emmerdes dans sa famille. Que doit-elle faire ?
Solution 1 : pleurer toute la soirée sur son sort en ignorant superbement son compagnon qui sait plus quoi faire et qui se demande ce qui se passe encore.
Solution 2 : sourire, laisser les choses derrière et faire l'amour sur commande à son homme en faisant abstraction du fait que papa risque d'y passer dans la nuit.
En prenant l'option 1 à chaque fois, l'un et l'autre sont légitimes pour aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Mais alors les deux ont autant de raison de tester le pouvoir de leurs séductions respectives dehors.
En prenant l'option 2 à chaque fois, on construit un couple factice qui ignore tout l'un de l'autre. Ce qui ouvre la porte bien sûr à l'infidélité : t'as jamais entendu parler de cette oreille attentive qui se transforme avec le temps en oreiller affectif ?
Je sais que c'est pas ça mais en gros ce qu'on peut comprendre des propositions de Super (je re précise que c'est pas forcément son idée mais que c'est ce qu'on peut en retenir vu la formulation), c'est que le mec doit prendre l'option 2 et la fille l'option 1, juste pour avoir le beau rôle : celui du mec qui assure, attentif à l'autre, fort comme un roc, mais qui, en passant n'a pas le droit, lui, d'être entendu dans sa souffrance. Pour moi ça déséquilibre les rapports : t'as pas le droit d'être triste et elle doit impérativement être cajolée. Je trouve cette représentation peu égalitaire et sexiste. Mais surtout sans réciprocité. Ce qui cause des relations asymétriques... Qui provoquent justement l'infidélité ! Parce qu'en fait t'as une option numéro 3.
Je vais te livrer un truc que beaucoup n'ont pas compris peut-être sur l'amour :
l'amour c'est pas quand y a zéro problème (ça c'est le temps court de la passion). L'amour c'est justement les emmerdes et comment on les gère ensemble (pas comment on les gère pas en foutant les éléphants sous le tapis histoire d'avoir une chambre à coucher bien rangée avec des draps qu'on défait jamais même pour dormir.)
Bref : ce que je disais dans un précédent message. Confonds pas amour et passion parce qu'à ce train là c'est l'échec assuré. De mon point de vue.
Et avec de la drogue, de l'alcool, un passif familial merdique, un échec social au milieu, tu auras du mal à plaider la perfection de madame Deg avec moi. Ce serait la seule option possible pour expliquer le si bas degré de ta supposée incompétence amoureuse.
En revanche, oui, dans la société, on observe bien une montée du traitement palliatif de l'insatisfaction en général. Exemple :
https://www.marianne.net/agora/humeurs/ ... meme-temps
(Lis, c'est édifiant
)
De fait, dans ma propre histoire avec madame SP, c'est logiquement que je peux affirmer ne pas avoir été parfait, ne pas avoir toujours fait ce qu'il faut, ne pas m'être toujours ouvert à ses plaintes et surtout j'ai moi-même dû traverser des épreuves personnelles difficiles qui n'étaient pas forcément bonnes pour le couple au sens où parfois tu te retrouves dans des situations qui agissent indirectement sur l'image que tu renvoies et parfois ben t'as l'air d'un blaireau en fait alors que t'as pas forcément cherché à nuire. Jusque là on est bon, je ne suis pas parfait et j'ai fait pas mal d'erreurs, souvent inconsciemment, parce que je suis quelqu'un d'assez attentif aux autres de nature. Donc c'était pas forcément méchant de ma part même si ça a pu être réceptionné comme ça d'un oeil extérieur.
Mais après analyse il s'avère que non seulement elle merdait dix fois plus que moi dans certains domaines (cf passif amoureux chaotique avec des patterns répétitifs dans toutes ses histoires quelque soit l'individu, et des incursions destructrices de belle moman qui a pas mal de réglages à faire dans sa mécanique interne) mais en plus, quoique j'ai pu faire, le résultat aurait été le même : les cornes c'était obligatoire. Pourquoi ? Elle avait pas compris ce qui n'allait pas chez elle. De là, on peut prétexter la mort du chat ou un manque d'attention mardi 23 juillet 2007, 13h47, tout passe. Mais l'essentiel, le fondamental, n'est pas abordé. Comme j'ai dit j'avais peut-être plus de raisons qu'elle de la tromper. Je l'ai pas fait.
Donc non j'ai pas dit que j'avais tout bon (tous les problèmes du couple venaient bien de moi mais ils venaient d'elle aussi et un peu plus dû non pas à la tromperie mais au manque manifeste de respect qu'elle avait pour ma personne), je dis qu'il y a des femmes qui sont restées fidèles à des mecs plus salauds et plus méchants que moi et que ce fait interroge.
A un point que je me suis rendu "disponible" aux intensités extérieures à mon couple... Et devine : l'autre femme n'avait pas du tout le même jugement sur moi alors que j'étais exactement le même. Ce que la mienne considérait comme des défauts ben... C'était de vraies qualités pour l'autre
Partant de là, relis ma signature. Et je t'invite à adopter le même esprit critique pour sortir de cette auto accusation qui est en train de te faire encore plus de mal que la rupture elle-même. Il faudrait que tu entres dans une certaine objectivité qui dit que non t'as pas été parfait, mais que non, t'es pas seul en cause. Personne te dit de tout lui foutre sur le dos mais ce que tu portes là est trop lourd pour être honnête... Ça sent la faille narcissique.
Et au passage, cette faille vient généralement de la manière dont on a été considéré en tant qu'enfant. Faut sortir de l'illusion que t'as eu une super éducation et que c'est toi le merdeux en tout. N'importe quel spécialiste de la question verrait dans tes écrits ce que je relève ici.
Je pourrais développer encore mais c'est déjà bien assez pour aujourd'hui.