De la nécessité absolue de la vengeance ou l’art de remettre certaines pendules à l’heure.

La découverte de l’infidélité est une expérience traumatique. Il est souvent difficile d’être objectif lorsque nous traversons des situations déstabilisantes. Parlons en sans complexe.

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VORIAN-A
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Enregistré le : lun. 30 janv. 2017 15:52

De la nécessité absolue de la vengeance ou l’art de remettre certaines pendules à l’heure.

Message par VORIAN-A »

De la nécessité absolue de la vengeance ou l’art de remettre certaines pendules à l’heure.

Cela fait de nombreuses années que je passe sur ce forum et que je lis avec une boule au ventre certains de vos témoignages. Comme vous, je suis passé par là, mais cependant pas tout à fait de la même manière même si la finalité reste la même : l’infidélité de sa femme.

Aujourd’hui, loin de moi l’idée de faire, ici, l’apologie de la vengeance, mais dans mon propre cas, j’avoue que cela m’a permis de me reconstruire et encore aujourd’hui je suis certain que cela me fût tout à fait bénéfique, tant moralement que physiquement.

Je suis quelqu’un qui prend le temps de la réflexion avant de passer à l’acte. Vous le constaterez en lisant ma petite histoire.

Aujourd’hui, nous habitons à Valence, mais au moment des faits, jeunes mariés, nous demeurions Chambéry en Savoie où je travaillais tandis que mon épouse travaillait dans une entreprise de bâtiment très connue dans la proche banlieue est de Chambéry. Elle était la secrétaire du PDG de l’entreprise. Elle venait d’être embauchée. Elle avait été recrutée par la propre femme du PDG alors Directrice Générale. Quelques jours après son embauche cette dernière lui avait avoué qu’elle avait recherché une secrétaire, et je cite ses paroles « pas trop jolie ». Cette remarque pleine de tact, manquant clairement de clairvoyance (mon épouse a toujours été une très belle femme) et de bon sens, aurait dû clairement lui mettre la puce à l’oreille. Malheureusement pour elle, jeunesse naïve, il n’en fut rien.

On va appeler cet homme François.

Frustre et brutal, issu du monde dur des chantiers il travaillait en famille, un reste de ses origines peut-être, sa femme comme Directrice Générale et sa sœur comme comptable. Le climat familial, alors, était assez lourd dans l’entreprise. Les salariées du showroom pourraient encore en témoigner.

Dès les premiers mois, ce prédateur avait trouvé sa secrétaire, mon épouse, fort à son goût et avait commencé à la harceler sexuellement par des propos cash et brutaux, il exigeait qu’elle couche avec lui. Son harcèlement allait jusqu’à des postures d’intimidation très proche de la violence physique. D’autres secrétaires avant elle, avait certainement dû subir les mêmes contraintes, ce qui explique certainement le turn-over important de ce poste et les « critères » particuliers d’embauche mis en place par sa femme !

Elle a tenu 3 ans dans cette ambiance !

Pourquoi si longtemps ? Tout simplement parce que la Savoie venait de terminer les jeux Olympiques et le travail dans les entreprises du bâtiment étaient très rares sur cette période. Les dépôts de bilans, même pour de grandes sociétés, étaient très nombreux et corolairement les annonces d’emplois pour des secrétaires ayant une compétence dans les marchés nationaux et publics, inexistantes. D’autre part nous avions un enfant de 3 ans et une maison neuve dont il fallait continuer de payer les traites.

Elle ne m’en a donc pas parlé. Elle a préféré tenter de gérer seule cette crise qu’elle pensait passagère, en essayant de tenir seule pour sa famille.

Au bout de 3 ans, nerveusement à bout, psychologiquement très affaiblie (Il la harcelait jusqu’à venir chez nous alors que je travaillais ou par téléphone), pensant enfin trouver la paix, elle a cédé.

Le premier rendez-vous a eu lieu dans la Citroën de son « patron » sur le parking du lac Saint André à côté de Chambéry pas très loin de l’entreprise où « mal préparé » (il avait « oublié » ses préservatifs), elle a refusé d’avoir un rapport sexuel avec lui.

Il a exigé qu’elle le masturbe.

Mon épouse avait mis sa vie dans un engrenage qui allait la broyer. Avant, il n’avait que l’intimidation pour tenter de la faire plier, à partir de là, il avait aussi la menace de tout me révéler. Malheureusement elle en a rapidement pris conscience.

Les rendez-vous suivant car il y en a eu une dizaine, ont toujours eu lieu dans sa voiture durant la pause de midi dans un endroit bien isolé au-dessus de Chapareillan à quelques kilomètres de Chambéry, pour ceux qui connaissent un peu cette région. Il « tirait son coup » et la redéposait rapidement à sa voiture garée devant l’école du village.

Cela a durée 1 an, jusqu’au jour où elle est tombée enceinte. Là, cela a été une toute autre histoire pour lui, une vraie douche froide. Qui était le père… ?

Comme un échappatoire, mon épouse l’a immédiatement informé de la paternité de l’enfant tout en l’informant également qu’à dater de ce jour son harcèlement était terminé. Elle lui a indiqué également qu’elle allait m’informer de la situation et voir avec moi quelle suite nous allions donner à ses actes. Il lui a expressément et très violemment dit de ne pas le faire, il l’a menacé en vain.

Coincé, il a été dans l’obligation d’avertir également sa famille. Il a commencé par son fils un politicien en pleine ascension (aujourd’hui il occupe de très hautes fonctions politiques de premier plan national). Celui-ci lui a redéfini les actes de son père comme étant du harcèlement sexuel et l’a mis en garde. Comment le savons nous ? François s’en est vanté devant mon épouse afin de lui faire clairement comprendre qu’il était socialement au-dessus de nous, qu’il ne nous craignait pas et qu’il ne craignait pas grands choses de la chose publique grâce à ses relations dans le monde politique.

Il a prévenu à minima également sa femme en essayant certainement de conserver le bon rôle quand bien même qu’il puisse y avoir un « bon rôle » dans ce genre d’histoire. Cette dernière n’a pas vu une victime en mon épouse, mais seulement et uniquement la maitresse de son mari et a commencé à le lui faire payer.

Lorsque j’ai été enfin mis au courant, j’ai vécu ce que vous avez tous vécu, le sol s’est effondré sous mes pieds, la douche froide, puis un vrai sentiment de haine et d’injustice lorsqu’elle m’a expliqué son calvaire et montré son carnet avec la date des « rendez-vous » et des diverses informations qu’elle avait pu collecter pour tenter de prouver la réalité des choses.

Que pouvions nous faire, face à cet homme, membre du Rotary Club où il côtoyait en ami le Bâtonnier de Chambéry de l’époque, PDG d’entreprise de premier plan local, Président d’un club renommé de sport de Chambéry, père d’un fils très introduit dans un monde politique de premier plan ? A l’époque le harcèlement sexuel n’était pas aussi « facile » à porter et à prouver devant un tribunal et puis nous avions les enfants à qui nous ne voulions pas gâcher leur enfance.

Nous avons donc pris la décision de nous taire et de partir extrêmement rapidement de Chambéry. Ce qui fût fait en quelques semaines avec beaucoup de haine et de ressentiments, vous vous en doutez.

Pour le bien être de ma famille et la reconstruction de mon épouse, j’ai mis cette histoire entre parenthèse pour un temps, mais je me suis juré que je règlerai mes comptes le moment venu.

Quelques années plus tard, j’ai appris son départ à la retraite grâce à un article du Dauphiné Libéré, « après 45 ans de bons et loyaux services (sic) ». Toujours le bon notable reconnu avec une bonne image de lui.

C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, qui a décupler ma colère et qui m’a poussé définitivement dans la vengeance.

Méticuleusement je lui ai préparé une lettre d’avertissement sur ce que je comptais prochainement mettre en place. Ce fût un courrier absolument neutre et extrêmement factuel où je lui rappelais cette histoire avec tous les détails même, et surtout, les détails les plus sordides que mon épouse avait scrupuleusement marquées, de ses exigences sexuelles, des lieux, des positions, de tout ce qui permettrait d'apporter certains éléments de preuve de cette histoire. Je l’ai terminé en l’informant que j’allais envoyer ce courrier avec les mêmes informations aussi crues à la TOTALITE de sa famille, sa femme, son fils, sa nouvelle et son ancienne belle-fille, et ses autres enfants et conjoints voir également ses petits-enfants.

Pourquoi les petits-enfants ? Pourquoi les mêler à cette histoire ? Simplement que pour moi, il était hors de questions qu’ils continuent de voir ce monstre comme le « bon papi gâteau » qu’il tiennait certainement à paraitre à leurs yeux. Il a des petites-filles en âge de comprendre et je tiens à ce qu’elles le voient tel qu’il fût, un monstre sexuel pervers, un prédateur qui a humilié durant des années une jeune femme. Je voulais que leurs regards changent sur lui, qu’il le sache en les voyant et que leurs belles relations soient définitivement perdues.

Grace à Internet, j’ai réussi à retrouver très facilement les adresses personnelles des uns et des autres, à Aix les Bains, Chambéry, La Ravoire, Annecy, Lyon et Paris et pour être certain, j’ai même commandé un extrait KBis de la société qu’il avait montée avec ses enfants.

Et ma vengeance c’est tranquillement mise en place.

Acte 1 : la naissance de l'angoisse
Je l’ai fait patienter.

Entre son courrier et celui destiné à sa femme, j’ai attendu plus d’un mois.

Acte 2 : le décors est planté et le devoir de vérité
J'ai attendu 3 mois supplémentaires pour l'envoyer à ses enfants et conjoints. Pour 2 de ses enfants qui travaillent toujours dans la même société familiale, j’ai poussé le vice jusqu’à leurs envoyer un autre exemplaire de cette lettre directement à l’entreprise, laissant le soin à leurs secrétaires respectives d’en prendre connaissance et d’informer discrètement sous le manteau les autres collaborateurs de la « bonne histoire » visant le père de leurs patrons.

Acte 3 : Le plaisir de la vengeance
J’ai suivi avec délectation, par personnes interposées encore présentes dans l’entreprise, la crise familiale et les dégâts qui n’ont pas manqué de suivre les semaines suivantes. Du bonheur, et puis-je le dire aussi, du plaisir à l’état pur. J’ai parfaitement conscience d’avoir fracassé un gentil bonheur familial et que plus rien ne sera plus comme avant, mais j’assume ! Ce n’est qu’une juste remise à l’heure de leurs pendules à celles de nos vies abimées.

Je suis convaincu, lorsque la justice ne peut être rendu sereinement, que comme pour le deuil, il y a un travail psychologique à faire sur soi pour arriver à passer le cap et surmonter la douleur.

Quand cette dernière ne peut pas être exprimée librement, comprise et partagée, il ne reste malheureusement plus que la vengeance comme échappatoire.

La vengeance est un plat qui se mange froid dit le proverbe. Il faut juste savoir attendre le bon moment, ne jamais la réaliser à chaud, dans la précipitation, sa portée et sa force ne seraient pas bonne. Il faut bien la préparer afin que les résultats soient à la hauteur de ce que vous attendez, moindre, vous seriez déçu.

Balzac disait que la haine est un tonique : elle fait vivre, elle inspire la vengeance, la pitié tue, elle affaiblit encore notre faiblesse.

Aujourd’hui encore, grâce à ce post sur ce forum, je la parachève et pose mon point final à ce passage de ma vie. Il est fort probable que certain des forumeurs sont Savoyards et qu’ils ont déjà mis un nom sur ce François.

Je retrouve la paix.

Amitiés à tous

Vorian
Modifié en dernier par VORIAN-A le mar. 14 févr. 2017 18:47, modifié 9 fois.
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bellae
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Re: De la nécessité absolue de la vengeance ou l’art de remettre certaines pendules à l’heure.

Message par bellae »

Bonjour,

Waw !!!!! Bravooooo !!!!!! Quel cran !!!
Au début je m'attendais à lire l’histoire d'un homme trompé qui s'était vengé de sa femme en la trompant mais PAS DU TOUT! Respect pour ça premièrement !!

Le harcèlement moral est déjà une chose très difficile en soi mais alors associé au boulot (source de revenu) et au harcèlement sexuellement quel enfer !!

Loin de moi l'idée de défendre ta femme mais j'imagine assez facilement son état d'impuissance et de résignation à l'époque et depuis de dégoût d'elle même. D'après ton histoire, elle a cru protéger son revenu et sa famille en se "sacrifiant sexuellement" mais elle s'est détruite, tout finit par se savoir... J'espère qu'elle et que TU as réussi à te reconstruire après ce cauchemar!!

Belle vengeance !!! Méritée de surcroit !!

Mes amitiés,

Bellae.
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persephone75
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Re: De la nécessité absolue de la vengeance ou l’art de remettre certaines pendules à l’heure.

Message par persephone75 »

quelle histoire!!!!!

Chapeau bas. Mais ne risques tu pas des représailles, comme un dépot de plainte en diffamation?

Je suis admirative de ta patience et de ton abnégation. Tu n'as rien laché et en effet cette vengeance doit être douce. Ce qu'à vécu ta femme, ce n'est pas l'adultère, ce sont des viols purement et simplement. La contrainte psychologique et parfois meme plus forte que la contrainte physique et j'espère qu'elle s'est sentie soutenue dans toute cette histoire. Je n'ose pas imaginer les dégats que cela à pu produire à court et à long terme.

Cependant, attention, la vengeance peut etre douce, mais elle garde toujours un gout d'acide qui vous ronge inéxorablement. J'espère que vous vous faites aider et que maintenant vous allez pouvoir aller de l'avant et tirer un trait sur tout ça.
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Didx
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Re: De la nécessité absolue de la vengeance ou l’art de remettre certaines pendules à l’heure.

Message par Didx »

Bonjour,
J'ai lu avec,intérêt votre témoignage.
Enfin un qui fait l'apologie de la vengeance.
Le pire,qu'onuisse entendre c'est" laisse tomber, c'est pas important"
Tu peux lire mon témoignage qui date de peu plus haut un peu similaire au tien concernant ce mélange de harcèlement et d'humiliation lié au mond e de pouvoir. Moi aussi ma vengeance c'est l'écriture. Via un blog.
Mais le plus révoltant de ton histoire c'est l'ansence de recours de la justice. Alors oui vengeons nous! Rendons deux claques la ou,on en prend une.
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jaguarboy
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Re: De la nécessité absolue de la vengeance ou l’art de remettre certaines pendules à l’heure.

Message par jaguarboy »

Vengeance bien ficelée, j'aurais aimé en faire de même avec mr le sous préfet. Je n'en ai pas eu l'occasion, d'autant qu'il était loin d'être le seul. De ce récit, l'essentiel est d'avoir eu un retour sur investissement et de l'avoir su !

Excellent.
Les 200 chevaux parqués sous le capot sont bien moins dangereux que l'âne derrière le volant.
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