Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

La découverte de l’infidélité est une expérience traumatique. Il est souvent difficile d’être objectif lorsque nous traversons des situations déstabilisantes. Parlons en sans complexe.

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Usum

Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Usum »

Sans Prétention a écrit :
Usum a écrit : Oui, il y a beaucoup de vrai dans tout ça.
En revanche, je m'interroge sur la cohérence du propos que tu tentes de développer: selon toi "être un alpha" serait l'alpha et l'oméga de la protection contre la tromperie féminine (de la manière dont tu envisages ta femme, on sent que tu mets en pratique tes préconisations) mais cela a pour effet, dans bien des cas, d'enfermer la femme dans un rôle qui lui donne justement envie d'aller voir ailleurs...

Pour revenir à ton analyse de ma situation, admets que le paradoxe est grand: d'après ce que tu décris, je devais sans doute être le mec "qui a toujours raison" (profil type du cocufieur en réalité) tout en étant "le bon gars" (tu m'en avais fait la remarque déjà) qui a tendance à s'écraser. Et c'est là où je me perds...

Après, oui, je dois admettre que pour beaucoup de choses (mais pas tout) ma femme est moins "adulte" que moi, alors que je suis plus jeune. Mais pas de projections hâtives: elle ne m'a jamais reproché de l'avoir prise de haut, parce que je ne le faisais pas, contrairement à ses ex, dont "le premier" qui s'était ouvertement foutu de sa gueule devant ses potes. Une humiliation qui l'a marquée à vie.
A ranger dans la catégorie du passif personnel qui dépliera une histoire amoureuse torturée par la suite.
Pour clarifier mes propos, je pense que tu es comme moi, un hyperactif sur le plan cérébral (cerveau en ébullition tout le temps) et que c'est encore plus prononcé chez toi.
Suffit de lire les pavés que tu écris et ton implication sur le forum pour s'en convaincre.
Et ça, c'est clairement un trait de "beta" l'hyper-intellectualisation.
Cherchez à tout contrôler/expliquer, ça ne dégage pas de l'assurance qui est la nature d'être d'un alpha.

Après, c'est un merveilleux outil ce cerveau, mais est-il utile de se répandre?
C'est notre univers intérieur mais il peut ne pas être "raccord" avec l'univers des autres.
Personnellement, j'ai donc arrêté d'inonder ma femme de mes idées, compréhensions diverses et variées du monde.
Je donne mon avis, plutôt court, sur un sujet SI elle l'aborde, point barre.
Dernier point: dans les témoignages qui font état d'une "prise de conscience" du cocu sur ses supposés défauts, toutes les âmes en peine, toi y compris, se sont fatigués à se transformer pour correspondre aux désirs de leurs partenaires cocufieurs frustrés. Puisqu'ils n'étaient pas assez ci, pas assez ça, ils se sont donnés les moyens d'être ci ou ça...
Et lorsqu'il y a eu récidive (il n'y a pas toujours récidive, mais souvent), les pseudo-explications du nouveau dérapage avaient changé.
Pas d'échappatoire : le seul et unique invariant de l'adultère n'est donc pas l'attitude du trompé (au sens où tu l'entends : "il faut être un alpha" ou autre chose) mais "le syndrome de la reine d'Angleterre" (syndrome répandu le plus souvent dans la population masculine qui se prend pour un alpha !) ou encore le "delirium tremens" au féminin en manque de sensations fortes (d'où le choix de sandwichs le plus souvent avariés)
J'ai effectivement changé, mais juste où j'avais effectivement des points à améliorer donc pas de problème (et il en reste !);
Je ne me suis pas plié à des exigences débiles et je l'envoie péter (voire je gueulais mais ça c'est
beta donc j'évite) régulièrement quand celles-ci ne sont pas pertinentes à mon goût.
De toute façon, j'ai toujours fait ce que je voulais pour mon bien propre ... ou celui de ma famille.

Enfin, oui, on n'a jamais aucune garantie que nos efforts/comportements seront récompensés.
Même un alpha sera toujours (mais moins tout de même) en risque car le con joint trouvera de toute façon toujours un prétexte (avec plus moins de facilité cependant) pour déraper...
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Sans Prétention
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

Je comprends très bien ce que tu dis Usum. Mais il y a une donnée qui t'échappe: les interactions.

Vois la figure des sandwichs: la plupart du temps, ça pèse pas lourd... Nos con jointes les considèrent comme... Ils ne sont rien de tout ça sauf dans leurs projections. N'es-tu pas toi-même plus alpha que les guignols qui ont lobotomisé madame Usum ?
Et les femmes qui piquent les maris ? Alphas ? Non... Autre chose.

Pour finir, et pour que tu saisisses de manière claire ce dont je veux te parler, "alpha" est une notion relative.
Si je te disais que je suis actuellement un alpha pour quelqu'une(s) alors que l'an dernier j'étais rien encore pour ma femme ?
Une femme, justement, extérieure à ma vie m'a fait prendre conscience de qui j'étais réellement.
Mais bon... Je suis pas un salop, je me disperse pas.

Quand je pense au vieux grigou de Jag ou encore au petit imberbe perturbé parti avec la femme d'un encorné pourtant dévoué, j'ai du mal à percevoir en ces sandwichs ce dont tu parles. Ils se sont pourtant fait les femmes de mecs qui ne présentaient pas de failles bêta.

Mon père était un niqueur de première... Toute ma famille paternelle l'est... Alpha lui ? Hé bé...

Par contre les fidèles ont en commun d'être trop bons, trop compréhensifs et de vénérer des girouettes de l'amour...
Bêtas ? Mais il y a des femmes qui en ont rien à foutre des alphas. Comment expliquer sinon que certains, libérés de l'enfer, aient ensuite trouvé chaussure à leur pied sans changer ce qu'ils sont ? Mystère...

Bref. Crois-moi ou pas. Tu peux être ce que tu veux, comme le disait Einstein, tout est relatif. Du moins en ce domaine.
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)
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Usum

Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Usum »

Sans Prétention a écrit :Salut tous,

Je m'adresse aux hommes de ce forum puisque pour les femmes (trompées) les choses sont sensiblement différentes. Désolé de faire preuve de sexisme, une fois n'est pas coutume.

Je recopie un message trouvé sur ce site même. Avec une paternité bien difficile à définir... Si un des admin pouvait m'aider, le lien originel a été bougé dans le remaniement de l'architecture de cet espace d'échanges.

Je ne le dirai pas dans ces termes là, ni avec autant d'emportement, mais comme je souscris en très grande partie (avec des nuances tout de même) à ce qui est écrit, je fais le relais. Rien n'est de moi, mais force est de constater que, pour les hommes (et sans doute pour certaines femmes), on est bien sur une dimension qui, même si elle ne prétend pas aborder les choses de manière psy et argumentée, comporte toutefois des vérités fortes à la lumière de ce que nous disent les expériences des uns et des autres sur ce forum et d'autres, y compris ceux où les femmes cocufieuses se livrent...

Bonne lecture

"J'ai lu quelques temoignages sur ce forum et je suis attere de voir que les cocus qui nous font ici part de leur experiences n'en tirent pas de lecons ou se forgent des conceptions encore plus erronees sur les rapports Hommes/Femmes aides en cela par la propagande neo-feministe qui s'etale dans les medias.

Laissez moi vous livrer deux regles d'or:

1) SOYEZ SELECTIFS

Il y a le cocu qui rejete toute la faute sur sa partenaire:
"Ma femme est une salope!"

Vous l'avez choisie non?

Pourquoi avez vous choisi celle-la plutot qu'une autre?
A-t-elle demontree de reelles qualites morales justifiant de vous marier avec ou de lui faire des momes?

Vraiment? Ou bien n'avez vous pas, des les tous premieres semaines de votre relation decide d'ignorer un certain nombre de signes important qui auraient pu vous eclairer sur son caractere profond?

Avez vous ete assez selectif?

Une petite liste de "cartons rouges":

Ex: Elle parle beaucoup de ses ex, des compliments qu'elle a recu pendant la journee

Ex: Elle a largue son copain pour sortir avec vous ---> Comme un chimpanzee se balancant de branche en branche elle ne lache jamais la branche qui la soutient avant d'avoir la suivante fermement en main. Selon toute vraisemblance, elle vous fera pareil.

Ex: Elle perd controle quand elle boit.

Ex: Elle porte des jupes super courtes et des decolletes plongeant en toute occasion

Ex: Elle vous avait dit qu'elle ne fumait pas et elle a un paquet de cigarettes dans son sac.

Cette liste d'exemples, non exhaustive loin s'en faut vous fournit autant de raison de larguer sur le champ une gonzesse des les premieres rencontres. Ce sont des signes d'inconstance, de frivolite ou de manque d'integrite qui vous eclairent sur ce qui vous attendrait dans une relation de longue duree avec elle.

En etant suffisament selectif, je ne dis pas que vous ne serez jamais cocu mais vous aurez au moins, en toute bonne foi place votre confiance en quelqu'un qui vous en semble digne. Un bon debut non?

2) SOYEZ DES HOMMES

Il y a le cocu qui se plaint de la cruaute des femmes.
Combien de fois lit on sur ce forum ou ailleurs des messages de genre:

"Bouhouhou! Les femmes sont tellement mechantes. Je ne comprends pas pourtant je faisais tout pour elle, j'etais un peu deborde au boulot alors quand j'ai vu qu'elle n'allait pas trop bien j'ai pris un conge sans solde pour m'occuper des gamins, je lui ai offert des fleurs et je l'ai emmenee quelques fois au restau"

Et elle? Elle fait quoi pour vous?

Rappellez vous le tout debut de votre relation quand vous l'avez seduite, quand vous la faisiez rire et rever.
Et regardez vous maintenant en train de lui servir de carpette et ceder a tous ses desirs, les devancant meme souvent.

Lequel croyez vous qu'elle respecte le plus?

Mettez vous bien dans la tete que le mec avec qui elle vous trompe ne lui a pas roucoule des petits mots gentils ni envoye des fleurs. Il s'est contente d'etre un mec et s'est affirme en tant que tel. Il ne s'est pas transforme en gentil toutou.

Aux yeux de votre gonzesse, tachez de rester un defi, un Prix, quelque chose d'un peu inaccessible. Sinon elle perda progressivement son interet pour vous et commencera a regarder ailleurs sans pouvoir se resoudre a perdre le confort de votre tendre devouement.
Comment faire cela?

Ex: Ne repondez pas systematiquement a tous ses messages et quand vous le faites ne repondez pas dans la seconde comme un domestique qu'on sonne.

Ex: Ne soyez pas toujours le premier a initier le contact physique et les demonstrations d'affections, laissez la venir a vous.

Ex: Ne passez pas tout votre temps avec elle. Vous avez des choses a faire, une carriere, un sport que vous aimez pratiquer, des amis a voir. Ne faites pas d'elle le centre de votre monde, vous l'interesserez davantage.

Ex: Reservez les cadeaux pour les grandes occasions et ne la couvrez pas de fleurs des qu'elle fait un caprice. Pourquoi recompenser un comportement de merde?

Surtout, ne lui faites pas sentir que vous avez peur de la perdre. Si c'est elle qui a peur de vous perdre, elle sera moins susceptible de vous tromper.

Voila, ma modeste contribution au debat. J'espere que cela en aidera certains."
Il a tout compris ce mec !
Ca colle parfaitement avec la théorie de l'alpha.

Me concernant, et je m'étais déjà fait cette réflexion, elle a rompu avec son copain avec qui elle était depuis 4 ans mais en même temps vu qu'il la trompait, elle avait une justification morale à mon goût !
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

Je maintiens: avec des nuances.

Je vomis par exemple littéralement sur les options soraliennes qui, si elles sont vraies pour certaines femmes, enferment, par généralisations abusives TOUTES les femmes dans le détestable rôle de trou mouillé émotionnel sans cervelle. Ce qui serait faire offense à toutes mes amies féminines qui peuplent les recoins de la toile de sos cocu.

Mais j'ai fait d'autres découvertes entre temps:
- Le caractère relatif de ce que l'on est ou pense être en interaction avec un environnement donné.
- La notion de respect de soi.

A quoi ça sert vous allez me dire ?

A ne plus jamais entendre: "sans lui, je suis qu'une merde!"
Non, tu es une personne trompée. Tu as des défauts mais personne ne mérite d'être traité de la sorte.
"elle est mieux que moi"
Non, elle est pas mieux que toi. Elle est mieux que toi dans les yeux de ton mari. Parce que ce con ne voit plus tout ce que tu fais pour faire vivre votre couple.
"c'est la quinzième fois qu'elle me trompe ai-je encore une chance de reconstruire ?"
Aucune.
Et plein d'autres petits trucs qui évitent au final le pourrissement du trompé dans une situation destructrice.
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Usum

Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Usum »

A ne plus jamais entendre: "sans lui, je suis qu'une merde!"
Ha ben ça serait plutôt le contraire me concernant.
Elle me dit ne pas pouvoir continuer sans moi...
Qu'elle ne tiendra pas le coup (encore ce matin), menaces de suicide...
Le baratin habituel et j'enfonce les portes ouvertes.
"elle est mieux que moi"
Idem, le sandwich, c'est un gros blaireau qui est loin de me valoir à tous points de vue et je ne me prive pas de le lui dire !!!

De toute façon, je ressors toujours plus fort de toute épreuve, contrairement à elle qui semble vide de substance à ma plus grande surprise.

On s'est vraiment imaginé des partenaires qui sont très loin d'avoir les qualités dont nous pouvions les gratifier !!!
Non, franchement, ils n'en sortent pas grandis contrairement à nous.

Il ne faut surtout pas hésiter de leur rappeler quand ils montent sur leurs grands chevaux !

Au risque de choquer, j'en viens à penser qu'elle peut aller se faire b.... par qui elle veut, j'en ai de plus en plus rien à foutre :petard:
Je prends mes "précautions" désormais... avec elle...
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Usum

Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Usum »

Tout ça pour dire, qu'après plusieurs rappels, je crois bien que je suis vacciné avec un bon % de protection :D

En vous souhaitant de connaitre cela si vous restez.
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

[edit]
Cela fait un temps que je laisse la chronologie de ma vie en suspend pour me consacrer à l'analyse de mes anales...
[fin/edit]

J'avance, pas allure escargrotesque, mais presque... Quoique...

Nouveau thérapeute.

Un avec qui je fais des parties de ping-pong, qui écrit mes paroles à l'avance sur la scène amoureuse où se joue une pièce en pièces, où se jouent des miettes de partitions éparpillées aux quatre vents sous l'effet du vent mauvais de l'adultère... Verlaine, si tu savais... Je n'ai pas pu lui dire encore...

Connaissant par anticipation les schémas effrayants auxquels je tente d'échapper, je me permets de me surprendre. Et je réécris des scénarios inspirés de l'inattendu... Celui qui ne dit pas "fais contre l'autre", mais "contre toi, contre tes penchants naturels"...

Toujours avec la volonté d'aller de l'avant, parfois avec des retours en arrière indissociables de la perte et du deuil. Indissociables de la sidération qui fait état de notre vie, de ce passif, revu et corrigé à la lumière des ténèbres de "l'autre", celui qui a trahi pour des raisons qui lui appartiennent en propre, en sale, celui qu'au final on ne connaît pas.
L'autre se voulait "libre", comme si le couple était une burqa... Mais à la fin c'est bien plutôt un masque qui tombe...

Et on se pose encore des questions, mais elles ont de plus en plus de sens...

Par exemple, qu'y a-t-il d'"adulte" dans l'"adultère" ? Vocable mal choisi qui cache en réalité des vérités d'enfance. Et des infanticides.
Et pourquoi adul"taire" ?
Sans doute parce que sans le "secret", il n'y a pas de face cachée. Et le secret cache bien souvent d'autres secrets.
"Adul"tère.... Comme dans "aduler"...
Confiance aveugle, admiration sans borne, l'autre se permet de mettre ou de se faire mettre ailleurs, comme ses aïeux.

Et j'amuse mon cerveau trop actif avec ce questionneur qui me retourne dans tous mes sens, surtout ceux qui m'étaient interdits.
Je joute, j'évite, je me perds et me récupère en face de ce psy à qui j'ai à dire. Ingénieur en physique quantique de profession à l'origine... Enfin, je peux échanger, moi qui n'y connais rien à la physique mais un peu plus à la quantique de l'âme...

La reconstitution du puzzle m'a permis de comprendre ce que je savais depuis longtemps, ce que je sais depuis toujours, sans me l'avouer, par pudeur mais aussi par honte, que je baigne depuis l'enfance dans un milieu de pervers. J'étais donc programmé à m'y précipiter de nouveau... L'odeur du déjà vu, déjà su, est paradoxalement salement rassurant.

Mon père d'abord... Incorrigible coureur de juments qui passait son temps au PMU ou à aborder, pour les monter au galop, le salop, des femmes de vertu légère qui sautent les barrière conjugales, sans ambage.
Maître de l'emprise, il a failli atteindre son but inavoué et trop douloureux pour qu'il ne se présente nettement à son esprit tortueux : détruire sa femme.
Et quand ce n'était pas par d'autres femmes, c'était par le religieux qu'il étendait son empire d'un "Moi" qui enfle à l'infini.

"Vous êtes une énigme, vous auriez dû normalement suivre les traces de votre père..."

Je connais le double langage des personnes toxiques, je sais comment ils lisent les gens, décryptent les faiblesses humaines...
Trente ans à observer cette immonde créature qui s'est prétendu mon géniteur. Il l'est sans doute, biologiquement et logiquement, ma mère n'ayant jamais fait de pas de côté. Mais en esprit, j'ai voulu que rien de ce que j'étais ne lui appartienne.

Ma réaction fut d'une violence inouïe : je serai tout sauf lui.
Ne pas être mon père était assez facile: il me suffisait d'être généreux, avenant, galant et empathique.

Mais ne pas être mon père, en rien, m'amenait nécessairement aussi dans les voies glissantes de la dérive inverse : devenir ma mère, partenaire d'un infidèle méprisant qui a pour belle-mère cette marâtre assoiffée de sang à pomper pour nourrir le grandiose familial et mêler le liquide rouge au ciment servant à fabriquer un piédestal érigé à la gloire de la famille de ma femme, celle que j'ai voulu unique, belle, parfaite, même dans sa perfidie, même dans son mépris pour l'amour dont je la nourrissais.

Être "moi" était plus difficile...

Ce que je me refusais pendant longtemps à voir, m'a été soufflé par cet intermédiaire qu'est le thérapeute entre mon inconscient et mon inconscience : la Beldoche est une perverse narcissique patentée.
[edit]
Ou plutôt, tout simplement un ego triste
[fin/edit]
La relation qu'elle entretient avec son mari, également pervers, ne pouvait qu'engendrer cet aspirateur à sentiments qui a la forme d'une femme que je trouvais la plus belle du monde et que j'ai épousé.

J'appris que les pervers pouvaient s'exprimer dans beaucoup de registres mais étaient, au final, assez simples à reconnaître : ils sont "bifaces", brillants dans le social, docteurs ès "paraître", et, dans l'intimité, troublent, torturent, déchirent, mentent comme des arracheurs de dent.
Possèdent une sexualité étrange la plupart du temps. Ne réagissent jamais en accord avec leurs dires.
Sont capables d'amour déclarés mais incapables d'avoir vécu.

Ils ne connaissent pas la remise en cause et ne s'extasient que devant leur moi magnifié.
Pour l'être, magnifiés, il leur faut sortir de leur état à la consistance nulle en réalisant des exploits imaginaires ou, le plus souvent avortés "par la faute de quelqu'un d'autre", en rabaissant le premier venu. Et le premier venu, dans mon couple, était souvent moi. J'étais d'ailleurs l'unique venu...
Ma femme ne fâchait jamais ses amis, s'interdisait en public des petits paroles assassines devenues mon quotidien. Mais de l'autre côté du miroir... Alice devenait grande, trop grande ou petite, très petite, au pays du chapelier fou.

Sa puissance de castration, soutenue avec véhémence par sa mère, la reine de pique, s'exerçait sur moi, comme la vieille la faisait subir à son mari. A la différence que moi, je n'avais pas l'esprit retors : je m'interdisait, par respect pour la parole donnée, les aérations féminines qui auraient pourtant été bien salvatrices dans un enfer que j'avais apprivoisé... En m'en accommodant sans m'en accommoder réellement.

Après avoir compris, il me fallait admettre. Et agir.

J'ai commencé petitement en refusant de prendre des anti-dépresseurs pour moi synonymes de drogues, certes utiles mais qui, à la longue, ont eu raison pour cause d'overdose, de la stabilité émotionnelle de ma mère déjà bien détruite. Et j'ai serré les dents jusqu'à m'en exploser la mâchoire...

J'ai continué en faisant la reconquête de mon moi dissous sous l'action ses paroles sexassassines en me "testant" ailleurs...
Pour finir par découvrir combien j'avais été, au final, bousillé jusque dans mon intimité la plus secrète par une anorgasmique castratrice et totalitaire : je peux, et plus que de raison, jusqu'à la folie, donner du plaisir et en prendre...

Il me fallait faire aussi ce que l'on se refuse à faire lorsque l'on n'accepte pas d'être libéré du joug de son tortionnaire: dire.

Ma mère s'est tue pendant de trop longs siècles et nous en avons été éclaboussés, en tant qu'enfants, par des projectiles immondes crachés d'une tronçonneuse invisible qui nous coupait un bras, une jambe, dans une marre de sang que nous ne sentions que par l'odeur.

Ce n'est que plus tard que nous avons compris, sans surprise, ce qui faisait chuter ma mère d'année en année du haut de son arbre de vie...

J'ai pris mon courage à deux rages. Et j'ai décidé de parler.

Expédié deux trois SMS à ma belle-mère:
"C'était juste pour dire que je ne trouvais pas très sain de dire à sa fille "c'est bien que tu l'aies trompé, ça te fera un coup d'avance pour la fois où lui le fera"
"Je ne crois pas non plus que tu savais qu'au moment ou tu me disais que je tromperai ta fille, un autre jour, son amant était en train de manger à deux tables derrière nous".
"Peut-être que tous les hommes pensent avec leur braguette. Dans ce cas, pendant 15 ans, je n'ai été ni homme, ni doué de raison. Mais c'est bien ta fille qui n'a pas hésité à mettre un amant dans le lit conjugal. Et à le faire venir en présence du petit. Il n'y a pas de "problème de couple" là dedans, juste une impolitesse faite à notre famille"

Sa réponse ne s'est pas faite attendre : elle qui a subi l'infidélité, qui en a souffert comme on souffre mille morts, n'a JAMAIS eu de tels propos. Elle ne cautionne pas par ailleurs les agissements de sa fille... Ouais.
J'ai montré les textos à ma femme.
Aucune réaction.
"Et tu penses qu'être élevée par une telle menteuse t'aura équilibrée dans ta vie d'adulte ?"

Le lendemain, débat entre la mère et la fille qui ne s'était jamais affirmée auparavant.

"Non, je ne t'ai jamais dit ça..."
"Ben si, tu m'as dit que j'avais bien fait de le tromper..."
"Non !"
"Tu veux dire que je suis une menteuse ?"
"Oui j'ai dit, et quoi ? Il faut tout prendre au premier degré ?"

Typique du pervers. J'ai dit, j'ai pas dit. J'ai dit mais il fallait pas le prendre comme ça...

La conversation se termine: "s'il te quitte, je te récupérerai", dit tatie Danielle.
Risible.

Entre temps, j'ai écrit à son ami d'enfance.

Je me rappellerai toute ma vie de ma mère qui a failli nous "quitter" définitivement, une faux dans le corps, une bonne dizaine de fois broyée par cette machine infernale qu'est l'infidélité perverse.

Car, oui, il y en a des désespérées, des glissades hors du couple, signes de malaise dans le duo en souffrance. Peu. Mais il il y en a...

Je ne suis pas issu de la première catégorie, mais de celle qui détruit, rend l'autre tout petit, le réduit à quantité négligeable, le fait se sentir jamais assez...
Je sais l'odeur des larmes chaudes que l'on cache à ses enfants qui perçoivent la détresse. Je connais la saveur du sang qui tache là où il n'y a plus de vaisseaux sanguins. Cette infidélité là...

Partir ? Elle ne le pouvait pas. Rester non plus...
Comme tous ceux qui, encombrés par leurs cornes, sont incapables du moindre mouvement, du moindre élan de vie vers dehors ou dedans, vérouillés à l'intérieur, ne parlant pas. Ne parlant plus. Par honte. Par culpabilité.

Il fallait pourtant qu'elle ose. Dire. Dire. Dire. Ecrire... Pour échapper à la mort et risquer de voir une main se tendre vers elle. Pour qu'au moins un goutte d'eau, fut-elle aussi salée que celle des yeux d'une amie, d'une âme secourable, tombe dans son univers déserté par l'amour véritable que lui confisquait mon père.

Alors, pianotant avec mes mains meurtries, mais sûres, j'ai osé. J'ai écrit au meilleur ami de ma femme. Non pas pour me plaindre. Non pas pour détruire mais pour dire. Pourquoi ma peine. Pourquoi "ça tourne pas rond"...

Ma femme parlait de "décalages" entre nous. D'"usure" du couple. De mon incapacité à supporter les "petits travers humains". Et lorsque certains savaient plus, ils n'en savaient pas assez... Pourquoi restais-je "bloqué" sur ce petit écart ?
Petit ? Ce ?

La première fois avec un enfant dans le ventre, la seconde (connue), dans le lit conjugal, et en présence d'un enfant malade un autre jour moins sexuellement turbulent parait-il...

Et toutes ces belles phrases perverses :
"Si je m'emmerde à nouveau, je me rebrûlerai les ailes"
"Tu veux que je l'appelle pour connaître ses intentions réelles ? D'accord, ça me fera du bien d'entendre sa voix..."
"Tu peux aller te chercher une maîtresse aussi, mais je t'interdis d'aller à la chasse !"
qui auraient toutes mérité une gifle que sa mère a préféré retourner contre le monde entier, moins beau, moins parfait que cette famille ne l'est...

Ses réponses ne se sont pas faites attendre : il ne cautionne pas. Et devant les preuves cumulées, il a dû se rendre à l'évidence. Oui, je lui décrivais bien celle qu'il connaissait, mais adolescente. Le fait qu'elle ne lui avait jamais parlé de ses écarts une fois mariée l'a meurtri : il pensait qu'elle avait changé. Mais il pensait surtout qu'elle n'userait de ce coupable silence avec lui. Fin de leur amitié éternelle.

Je ne me réjouis pas de ce qui est arrivé. Je ne voulais pas qu'ils s'oublient mais il importait que l'on sache qui était en train de leur parler par mail, au téléphone, avec des conseils de vie très éclairés, pertinents, qu'elle aurait dû s'appliquer à elle-même en priorité pour éviter de faire souffrir celui à qui elle avait donné son "amour" toxique.

Au terme d'une recherche intérieure de deux ans, elle admet que ce n'était pas de ma faute, qu'elle a été particulièrement crade. Et qu'elle n'a jamais eu les ressources nécessaires pour construire.
Qu'elle hait les "faibles", qu'elle trouve les romantiques "naïfs".
Elle est de cette espèce. Et j'ai compris pourquoi mes pleurs ne l'atteignaient pas.
Pourquoi la seule chose capable de la faire réagir était la résistance à sa furie incontrôlée et lui faire éprouver la "perte".
Ni le coeur, ni la tête... Uniquement les coups portés à son orgueil ne peuvent la faire réagir.
Reséduire... Mais quelqu'un d'autre. Parce que la reséduire elle revient à confirmer son pouvoir : tu te démènes pour moi n'est-ce pas ? semblait dire son ego malade.

Sous des airs de femme peu sûre d'elle, son narcissisme gonflé à l'hélium de la séduction alimente un pouvoir déserté par la profondeur de l'âme humaine.
"Il faut être une pétasse pour plaire."
Je lui ai demandé "à qui ?"

Elle ne jure pas qu'elle ne le refera plus, mais se soigne pour gérer ce qui la conduit à briser tout ce qu'elle touche, à accepter ce vide phénoménal qui la torture depuis longtemps...

"Franchement, c'est plutôt toi la lumière du couple" m'avouait une amie il n'y a pas longtemps...

J'ai parlé. Enfin.
Et je me suis prouvé qu'aucun de ses sandwich n'était "mieux" que moi... L'histoire m'a donné raison.

Et je chemine en compagnie de moi-même, avec confiance et sérénité mais avec une colère dont je ne parviens pas à me débarrasser.

Elle remplace la douleur de ne pas être aimé, de ne pas avoir été assez aimé. Mais nourrit efficacement mes nouvelles résolutions. Celles de ne plus laisser mon moi être piétiné par une perfection qui n'est pas de ce monde; une perfection venue de l'enfer... Un grandiose surdimensionné : regarde comme je suis belle !

Il lui en faudra plus pour briller à nouveau dans mes yeux.
Sauve-toi de ta mère et aime au moins nos enfants puisque tu ne connais pas le sens de l'amour entre adultes vraiment consentants.

Chacun de mes pas vers moi-même, chacune de mes actions porte le deuil de ce qui fut et la fierté de ce que je suis, même si j'ai dû sacrifier une partie de mon âme ailleurs et de mes rêves pour survivre...

Demain ? Je ne sais pas.
Mais les gens toxiques disparaissent un à un de mon monde devenu trop petit pour supporter la pollution des machines de guerre cachées sous des fleurs en train de mourir que j'avais laissé entrer dans ma vie par la grande porte.
Mon père: mis de côté. La belle mère: uniquement des contacts bêtes pour les enfants... Il n'y a plus de discussion sinon celles tournant autour de la couleur des rideaux, j'ai renoncé aux profondeurs humaines et intellectuelles qu'elle ne saisit pas.

Il ne reste rien de l'amour d'hier et la confiance ne reviendra pas. Mais j'affronte mes démons avec une force que je ne me connaissais pas.

Et elle me dit: continue jusqu'à toi-même.
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sophit444
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par sophit444 »

Je ne sais que dire ... C est magnifiquement beau ce que tu écris .
On sent la souffrance mais c est aussi toutes ces expériences qui te ramène vers toi ... TA MAISON ...

Je suis très admirative ,te lire est toujours un grand plaisir ...

Quand tu décris la relation de tes parents ...les miens c étaient différent dans le sens ou c était ma mère qui était instable et mon père a eu cette chance qu elle le quitte sinon il aurait sombré avec les années (comme ta maman ...)

Ma psy m avait dit la même chose , je suis une rescapé , j ai pris le contre pied de ma mère ...

on est tellement sur ce site dans les mêmes schémas ! C est impressionnant ... Je ne crois pas aux hasard .
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sophit444
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par sophit444 »

Hé oui c est sure c est toi la lumière de ce couple !!! Je suis sûre qu au fond ta femme le sait et t inquiète pas que c est aussi pour ça qu elle reste ....

Mais peut être qu un jour quand tu te sera totalement retrouvé ,c est toi qui partira car ton amour sera dirigé suffisamment pour toi pour le faire ...

L aimera tu encore ? That is the question ? L aimes tu encore ?
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Auteur du sujet
Sans Prétention
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

Un petit mot très rapide pour vous dire que je vous lis et que je vous écris depuis quelques jours depuis une petite chambre d'hôtel.
Je "break. Un break court certes mais nécessaire.

Et je me rends compte que je vais bien. Très bien même.

"Quitter" n'est pas encore à l'ordre du jour. Mais il n'y a pas de vide ou d'abîme devant moi. Je me supporte très bien tout seul. J'ai des projets. Je ne fais pas de crise d'angoisse...

SP est à la base (à la base) de bonne composition. Il ne me gêne pas. Au contraire... Je m'en suis fait un ami. Un confident.
Avant, je lui mentais un peu de peur que ses analyses ne me perturbent... :mdr1:

Mais je pense que l'expérience du miroir est indispensable pour la reconstruction. Du couple, on verra. Il n'y a plus d'emprise. Mais de soi... Il le FAUT.
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Lautrec
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Lautrec »

:super:
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Zoch
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Zoch »

Je suis contente que tu puisses faire ce break.
C'est éloigné de certaines turpitudes que nous voyons mieux à l'intérieur de nous....
J'ai beaucoup lu ce dernier temps sur le forum. Surtout ceux qui sont restés.
Et forcément, je me suis demandé "et si. .."....
Pas de réponse. ... pas de scénarii. ..

Je te souhaite une introspection fructueuse. C'est un merveilleux rendez vous avec toi même que tu prends.
Tiens nous au courant.

Steelhuman
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Steelhuman »

:great
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Usum

Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Usum »

De tout coeur avec toi.
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so78
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par so78 »

Ça fait du bien les breaks quand ils sont réels et pas chacun à un bout du couloir. Respire et profite autant que possible.
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