Lactus Bifidus a écrit : ↑mar. 23 févr. 2021 13:47
Je prends avec beaucoup de pincettes une enquête d'opinion sur l'infidélité, particulièrement lorsqu'elle est commandée par Gleeden.
Réduire l'infidélité féminine à la partie sexuelle, alors que ce forum ne manque pas de témoignages de couples pour qui sexuellement tout se passait bien, est extrêmement réducteur et me semble biaisé. Le sexe qui ne fonctionne plus entre deux personnes en bonne santé, c'est le symptôme d'un mal plus profond, pas la cause.
A titre personnel je fais plutôt confiance aux sites où ils sont entre eux et répondent anonymement à des questions hors la vue du conjoint.
Pareil : tu regarderas l'adulthème consacré aux cocufieurs. Édifiant.
En fait, tu fais une erreur en excluant une variable au profit d'une autre : il y a bien une question de sexe avant tout, mais toutes les autres enquêtes montrent que le sexe avec le partenaire officiel est satisfaisant voire très satisfaisant.
C'est comme si tu disais "on ne peut pas aller vers l'ouest puisqu'on va au nord". Les boussoles sociétales étant flinguées, concrètement, on va au nord ouest. Ce qui est en quelque sorte une direction intermédiaire, un entre deux insatisfaisant, pas forcément net, mais non moins réel.
A lire :
https://www.google.com/amp/s/www.bibama ... 5.html/amp
Alors comment résoudre ce paradoxe ?
Et bien en acceptant l'idée, comme tu l'as dit, qu'il ne s'agit que d'un symptôme de surface.
En d'autres termes, il est fini le temps où le cocu était le lourdau qui ne sait pas satisfaire sa femme / son homme. Une preuve ? Le nombre d'inscrits sur les sites de rencontres extra conjugales avec un taux non négligeable d'aventuriers déjà en couple qui veulent "le beurre et l'argent du beurre" c'est à dire rester avec celui ou celle qui leur fait tant la misère, tout en ayant un sandwich sous le coude
(du coup, bizarre, t'as plus trop faim à la maison...)
Le problème surgit quand, pris la main dans le pot de confiture, le/la conjoint.e, tout à fait satisfait de son couple (mais avec des difficultés quand même faut pas rigoler), puisqu'il / elle ne veut absolument pas y mettre fin, commence à charger la mule (qui en plus courbe l'échine) avec de superbes "cétafote" censés résoudre toute l'équation. Donc bien sûr qu'il y a des insatisfactions et des ratages dans tous les duos du monde. Mais l'amant / la maîtresse donne une sorte d'assurance qui fait voler en éclat tout ce qu'on s'était promis de supporter "à la vie, à la mort".
Je crois que c'est Gros, un internaute du site, génération avant moi qui avait imaginé à peu près ce dialogue :
Sandwich- Alors, tu me trouves à ton goût ?
Cf- Pas du tout ! C'est juste que je suis frustrée dans ma vie.
Sandwich- Tu trouves au moins que j'ai de l'esprit !
Cf- Non, non, on baise parce que mon mari ne fait pas la vaisselle !
(Raconté comme ça ça fait peur- ou rire- mais c'est bien cette soupe là qu'ils / elles te servent quand tu demandes des explications.)
Bien sûr que dans leur petite bulle irréelle les emmerdes restent à la maison, ce qui renforce un sentiment de liberté et de respiration.
L'amant, la maîtresse, a toujours le beau rôle : débarrassé des contingences du quotidien, il est sans doute meeeerveilleux !!! (se trouve il est moche, il fait pas très bien l'amour mais le contexte est tel que tout semble prodigieux.)
Encore une anecdote d'un certain Laurent : dans ces cas là, tu peux sauver un car entier d'orphelins au bord d'un précipice, gagner la médaille du courage, radio TV, pour l'autre tu seras toujours celui ou celle qui l'empêche de respirer.
Si tu veux croiser les données, tu t'apercevras qu'un grand nombre de psys et sociologues alertent sur la montée en puissance des narcissismes au travail, dans le couple, dans la politique ... Il n'est donc pas étonnant de voir se multiplier de telles attitudes (par exemple, un psychologue comme Didier Pleux parle de "tout à l'ego". Je trouve l'expression pertinente. Très pertinente).
Donc au final oui, c'est souvent une histoire de cul (mais contrairement à une idée reçue, pas simple de démêler dans le désir ce qui relève du sentiment et ce qui relève de la plus bestiale et basique attraction) . Et parfois donc on y mêle les sentiments histoire de faire moins dégueulasse sur le CV.
Mais ça n'est pas toujours lié à ce qu'il se passe à la maison (de toutes façons, même le cocu à des problèmes avec sa moitié. Un partout. Mais certaines personnes sont intrinsèquement frustrées, n'ont plus la capacité à se produire des perspectives, vivent donc dans "l'instant présent" sans se soucier des conséquences de leurs actes).
Alors bien sûr, quand on est sous la couette avec l'amant, la maîtresse, certainement que ça y va en reproches et en descentes en flammes de l'autre, histoire de déculpabiliser.
Quand ça vient bien du couple ou de ce qui se passe à la maison (rare), alors l'affaire se règle assez rapidement.
Sur le site on est sur des tensions assez violentes qui durent des mois, voire des années dans les cas les plus pathologiques.
Une preuve de ce que j'avance ? Beaucoup de cocus se sont découvert une capacité de séduction incroyable après la sortie du tunnel... C'est donc qu'ils ne sont pas foncièrement des bouses repoussantes. Et le pire c'est que leurs cf le savent très bien : d'où la lutte pour ne pas se faire larguer (mais en même temps la conservation du sandwich au prix de mensonges et manipulations éhontés).
Voilà un point de vue complémentaire.