Pandore a écrit : ↑lun. 4 juin 2018 17:35
Très bon livre qui exprime aussi une autre composante de l'infidélité : une recherche individuelle de son autre moi.
Ça s'appelle du narcissisme ... Et pas le bon.
Pandore a écrit : ↑lun. 4 juin 2018 17:35
Esther PEREL rejette l'idée de transformer l'adultère en tant que symptôme d'une déficience mentale, ce qui est monnaie courante.
Absolument pas. C'est monnaie courante aux États-Unis. Pas en Europe (et elle souhaiterait que les USA suivent le modèle européen).
De plus, on ne peut pas nier que dans le cas de pathologies lourdes (PN, psychotiques, addicts sexuels, etc...) ou légères (Don Juanisme, phobie de l'engagement, immaturité affective...) l'infidélité est un des symptômes de quelque chose de plus profond et personnel... Dont les fameuses failles narcissiques ! (On parle là, et à certaines conditions, de dysfonctionnement et non de déficience mentale : à ne pas confondre, ce serait malhonnête !).
Le retournement de la thérapeute n'est pas plus salvateur que le puritanisme américain (à vomir) : il y a des cas où l'infidélité est pathologique et des cas où elle ne l'est pas et c'est en interrogeant le passif de la personne, la dynamique du couple (dans lequel souvent il y a un dominant et un dominé qui se sont construits sur le modèle maître / esclave de l'amour), et non en observant un comportement de surface, que l'on peut décider (nombre de manipulateurs savent manipuler les psy non formés aux relations d'emprise...).
Pour Perel il n'y a pas de cas. Tout est égal, ou presque.
Pandore a écrit : ↑lun. 4 juin 2018 17:35
Si ses propos sont justes, les solutions testées par certains couples sont loin d'être universelles (ce qu'elle reconnait d'ailleurs).
Pour la simple et bonne raison, entre autres, qu'elle a une règle : "l'infidélité n'est pas pathologique" qui ignore le particulier "l'infidélité peut être signe d'une pathologie".
Et son manque de formation dans le domaine de l'emprise lui joue des tours : rien n'est "grave" ...
D'autre part, Esther Perel reconnait qu'il y a de plus en plus de personnes infidèles. Et c'est un phénomène universel. Elle s'interroge sur les causes sans s'interroger sur la structure sociale qui les favorise...
La montée de l'individualisme, la recherche du plaisir à tout prix (qu'il faut distinguer de la recherche du bonheur qui n'est définitivement pas la même chose), la mise en compétition grandissante des personnes au travail ou dans le couple, l'explosion du nombre de personnes qui consultent pour des raisons de destruction par des "adultes rois" devrait l'aider à pousser davantage la réflexion.
Pour illustration, il serait intéressant qu'elle s'inspire des travaux de Eva Ilouz qui a un point de vue plus global (et elle non plus ne parle pas de déficience mentale) ...
Couplé à d'autres travaux en psychologie aux colorations existentialistes (qui vont dans le même sens), cela donne une autre dimension à la lecture du phénomène.
Esther Perel n'est pas une "intellectuelle" qui fait des travaux de recherche ... C'est une thérapeute qui défend une cause. Ça manque de robustesse mais son approche ne manque pas d'intérêt mais elle n'est pas aboutie.
Par exemple, Perel demande aux trompés d'accepter l'infidélité de leur conjoint au sens où "ils en avaient besoin". Mais la réciproque n'est pas acceptée par les fameux conjoints ! (Rien là dessus dans ses conférences de presse et autres Interventions médiatiques... Le problème n'existe donc pas ??!?!?).
Et c'est là que vient se nicher la pathologie... Perel voudrait un modèle de couple "libre" (je n'y vois pas pour ma part d'inconvénient la monogamie est un modèle parmi d'autres) mais pas les trompeurs pathologiques (histoire de garder un peu la main...). Ce décalage devrait être envisagé avec plus de sérieux.
La "sexologue" admet par ailleurs que même cette solution ultime ne résoudra pas pour autant le problème (mince alors) parce que l'être humain est "désir". Bof.
Dans d'autres cadres, il est aussi autre chose que désir et besoin de retrouver une image de lui-même... La psyché humaine est heureusement plus vaste.
Je souhaite bon courage à ceux qui sont obnubilés par ces deux pôles... En psychologie on appelle ça une pathologie.
Pandore a écrit : ↑lun. 4 juin 2018 17:35
Son livre est pour ma part, une excellente analyse globale de tout ce qui pousse quelqu'un a aller voir ailleurs .
Quand elle reçoit des "infidèles" dans son cabinet (et une clientèle qui n'est pas toujours "du peuple"), elle entend, et c'est l'idée directrice qu'elle défend, que ces personnes ne sont pas nécessairement malheureuses en couple.
Pourquoi alors la recrudescence du syndrome "cétafote" ? Ce paradoxe devrait l'interroger. Parce que si l'infidélité n'est pas pathologie pourquoi alors l'infidèle use-t-il de la culpabilisation (ce qui est signe d'immaturité structurelle) parfois de façon maladive jusqu'à détruire son conjoint ? (Ce qui est une pathologie)
Perel avance également l'idée que l'infidélité vient dire quelque chose du couple en vue de la résolution d'un problème particulier. Pourquoi alors, dans beaucoup de cas, une fois le problème révélé, certains trompeurs continuent de tromper au lieu de se concentrer sur le problème ?
Dans son raisonnement Perel ignore la différence fondamentale entre les infidèles contextuels et les infidèles structurels. Totalement. C'est une erreur.
Pandore a écrit : ↑lun. 4 juin 2018 17:35
Toutefois, elle même le reconnait : si les cocus donnaient autant d'imagination et d'énergie dans leur couple qu'ils ne donnent dans leur relation extra-conjugale, l'infidélité ne serait pas nécessaire.
Les cocus ou les cocufieurs ?