Les pervers narcissiques, une violence invisible

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Modérateur : Eugene

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Eugene
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Les pervers narcissiques, une violence invisible

Message par Eugene »




Pendant toute la période où l’on a vécu avec un pervers narcissique on ne dit rien. Les gens ne se rendent pas compte de ce qu’il se passe à l’intérieur. C’est dès que la porte se referme de la maison, c’est l’enfer".

Sylvie a passé dix ans sous l'emprise d'un homme. Elle est l'une des cinq femmes à témoigner dans Pervers Narcissique : une violence invisible, un documentaire écrit et réalisé par Delphine Dhilly.

À travers la parole et les expériences de Sylvie mais aussi de Marie, Agnès, Nicole et Caroline, toutes "sous l'emprise" d'un homme entre 2 et 14 ans, le documentaire retrace les étapes par lesquelles passent ces pervers narcissiques avant de soumettre leur victime à une violence psychologique aux conséquences parfois très graves.

1. L'éblouissement

Il y a d'abord l'éblouissement dans la rencontre avec des hommes que ces femmes qualifient toutes d’extrêmement beaux, de charismatiques, talentueux, protecteurs et qui inspirent la confiance. Elles leur dévoilent alors leurs plus grandes blessures, les failles de leur enfance que ces derniers n'hésiteront pas à ressortir et utiliser au moment le plus importun.

2. La prise de contrôle

La prise de contrôle ne tarde pas et intervient le plus souvent d'abord par le vêtement, puis par le corps, l'apparence, la coupe de cheveux, le poids et puis, enfin, la vie tout entière. Les insultes s'invitent dans le quotidien, les crises de jalousie, les ordres finissent par isoler la victime, l'éloigner de ce qu'elle est vraiment et c'est là que le piège se referme sur elles.

Nicole raconte par exemple être devenue l'esclave sexuelle de son compagnon tandis que Sylvie devait s'occuper de toute la maison... sans que rien ne soit toujours convenable aux yeux de son partenaire. Il fait douter, culpabiliser, tout est repris, raconte-t-elle. “Au bout d’un moment, on est noyée par les critiques, les attaques, les insultes".

3. Le piège se referme

Dans ces périodes sombres et douloureuses perdurent cependant des moments de complicité et de douceur. Devant les proches et les amis, le couple s'affiche comme idéal alors qu'en privé, loin de tous les regards, "la violence devient un mode de vie, une habitude" jusqu'à l'anéantissement psychique de la victime.

4. L'anéantissement

Plusieurs des femmes témoignant dans ce documentaire raconte l'épuisement physique et psychologique. Leurs compagnons jouent sur la peur sans jamais les agresser physiquement. Certains les empêchent de dormir, les harcèlent par SMS ou les espionnent tandis que d'autres menacent d'avoir recours aux mains.

Pourquoi rester ? "On n’a pas le libre-arbitre qui nous permet de partir, on n’a plus confiance en nos sens, nos propres perceptions, nos affects, on a du mal à réfléchir, à raisonner, à en parler, je crois qu’on est en état d’anesthésie", répond Caroline dans le documentaire.

5. La reconstruction

Pour ces femmes, toutes libérées de leur emprise, il aura fallu attendre un "déclic" pour mettre fin à ces violences et quitter leurs compagnons. Le conseil d'un médecin, une tentative de suicide, un moment hors du temps, un tiers qui tire la sonnette d'alarme...

La reconstruction est alors lente et pénible d'autant plus que, derrière ces relations toxiques se cachent des enfances difficiles ou des traumatismes enfouis.

Le documentaire de Delphine Dhilly ne prétend pas donner des réponses aux comportements des pervers narcissiques mais permet de comprendre, par le témoignage d'anciennes victimes, les mécanismes qui s'enclenchent dans ce type de relations de la rencontre à la libération. De quoi informer et prévenir les femmes comme les hommes du large fléau que sont les violences conjugales.

Source
Those who talk behind my back, my ass contemplates
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